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Budget de la Sécu

Budget de la Sécu : les députés creusent le déficit à 24 milliards d’euros sans trouver comment augmenter les recettes

À l’issue de la première lecture du projet de budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a exprimé jeudi soir sa « vive inquiétude » face au déficit, lors d’un entretien accordé au Parisien.

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Le ministre du Travail et de la Solidarité, Jean-Pierre Farandou, intervient le 12 novembre 2025 à l’Assemblée nationale lors de l’examen du PLFSS 2026, notamment sur l’article 45 bis relatif à la suspension de la réforme des retraites.

Photo: AMAURY CORNU/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Selon ses estimations, ce dernier pourrait s’élever à 24 milliards d’euros en 2026, un montant supérieur à celui enregistré cette année.

« Il nous manque beaucoup d’économies que l’on a du mal à faire voter », a reconnu le ministre, qui précise que l’objectif gouvernemental était de ramener le déficit de 23 à 17 milliards d’euros. Mais, au vu des derniers calculs, il pourrait finalement atteindre les 24 milliards. Jean-Pierre Farandou appelle donc à « la responsabilité de tous les parlementaires », estimant qu’à l’arrivée de la version finale en décembre, « tout le monde devra faire un pas vers l’autre ».

Un déficit aggravé par les amendements

Le rapporteur général de la commission des Affaires sociales, Thibault Bazin (LR), a souligné que, dans sa version modifiée adoptée par l’Assemblée, le projet de budget de la Sécu ferait grimper le déficit de 17,5 à près de 24,3 milliards d’euros. Selon ses calculs, les modifications apportées creusent le déficit de 6,8 milliards. Le texte, désormais attendu au Sénat dès la semaine prochaine, suscite de vives interrogations et accentue la pression sur le gouvernement pour trouver des marges d’économies.

Assurance chômage : la piste des ruptures conventionnelles

Interrogé sur la réforme du dispositif des ruptures conventionnelles dans le cadre de l’assurance chômage, Jean-Pierre Farandou a constaté que ces procédures « se sont beaucoup développées » et qu’elles représentent désormais un quart des allocations versées aux salariés concernés. Le ministre a alerté sur le risque de dérive du système et indiqué avoir sollicité une réflexion commune avec les partenaires sociaux. Il espère parvenir d’ici la fin de l’année à dégager « quelques centaines de millions d’euros d’économies », ajoutant : « Toutes les pistes me vont bien ».

Vers une recherche accrue de responsabilité politique

La réforme du budget de la Sécurité sociale entre ainsi dans une phase décisive : le Sénat examinera prochainement le texte amendé alors que le gouvernement multiplie les appels au dialogue. Face à l’enjeu, Jean-Pierre Farandou insiste sur la nécessité d’un accord rapide pour endiguer l’aggravation du déficit et préserver la viabilité du système.