Budget 2026 : Rima Hassan dénonce une « violence sociale » et appelle à la « révolution »

L'eurodéputée LFI Rima Hassan.
Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
Le plan d’économies présenté mardi par François Bayrou, et salué le lendemain par Emmanuel Macron en Conseil des ministres, a toutefois été vivement critiqué par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles Marine Le Pen, Édouard Philippe, ou encore Rima Hassan. Cette dernière est même allée jusqu’à appeler à la « révolution ».
Ce mardi, Rima Hassan a vivement réagi aux propositions de François Bayrou visant à réduire le déficit public. « La France a besoin d’une révolution », a écrit l’eurodéputée sur son compte X, provoquant de nouveau la polémique. En décembre, elle avait appelé à la « prise de l’Élysée ».
« Violence sociale de classe »
Dans un autre tweet également publié ce mardi, l’Insoumise a dénoncé une forme de « violence sociale de classe », partageant un lien vers un article de BFMTV. Celui-ci revient sur les propositions de François Bayrou pour réduire le déficit public d’ici 2026. D’après la chaîne d’information en continu, des économies pourraient être réalisées dans le domaine de la santé, se traduisant par une baisse de l’indemnisation des arrêts de travail et un moindre remboursement des médicaments.
Peu avant les annonces du Premier ministre, Rima Hassan a publié un message critiquant les orientations du gouvernement. « Taxer les revenus d’une minorité d’ultra riches qui ont plus que doublé en 20 ans NON. Punir toute la France d’une dérive budgétaire dont les contribuables ne sont pas responsables OUI. Quelle honte », a en effet fustigé la militante franco-palestinienne sur X ce 15 juillet.
En décembre dernier, lors de la nomination de François Bayrou à Matignon, l’eurodéputée avait déjà employé ce terme, comme le rappelle Le JDD. « J’y vois un appel à la révolution », avait-elle écrit sur le réseau social, accompagnant son message du hashtag #LaPriseDeLElysée.
« Prendre en compte les dépenses militaires accrues décidées par Emmanuel Macron »
Le Premier ministre a annoncé mardi que l’effort pour réduire le déficit public en 2026 atteindra 43,8 milliards d’euros, soit davantage que les 40 milliards initialement évoqués, pour prendre en compte les dépenses militaires accrues décidées par Emmanuel Macron.
« L’État se fixe comme première règle de ne pas dépenser davantage à l’euro près en 2026 qu’en 2025, à l’exception de l’augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées », a expliqué le Premier ministre lors d’une conférence de presse. Il a aussi mis en place « une règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite […] pour les années qui viennent ».
« Quasiment rien dans ce qu’il propose ne règle le problème »
Outre les propos de Rima Hassan, la présentation du budget a été vivement critiquée par plusieurs figures politiques, notamment par Édouard Philippe, pourtant allié du Premier ministre. S’il a salué le « mérite » de ce plan d’urgence, qui « propose une réponse d’ampleur pour mettre la France dans une situation plus favorable après l’adoption du budget », il en a néanmoins souligné les « limites » dans un entretien accordé au Parisien.
Le chef du petit parti Horizons estime que les propositions de François Bayrou ne règlent pas les problèmes de fond, notamment la hausse des dépenses sociales, mais en limitent simplement les effets. Il pense que le plan a été conçu en anticipant un vote de censure. Selon lui, même en cas de changement de gouvernement, la situation restera urgente et des décisions devront être prises pour éviter une aggravation de la crise.
« Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons »
Marine Le Pen a de son côté prévenu dès ce mardi : « Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons. » « Emmanuel Macron et François Bayrou sont incapables de faire de vraies économies et présentent une énième facture aux Français », a pointé la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, déplorant qu’« aucune économie sur le coût de l’immigration, des subventions aux énergies intermittentes » tel le solaire et l’éolien, n’ait été présentée par le chef du gouvernement.
En revanche, le président de la République a salué cette présentation de budget en indiquant que celui-ci avait « la vertu du courage, de l’audace, de la lucidité et de regarder les objectifs d’investissement auxquels la France doit faire face », comme l’a expliqué ce mercredi Sophie Primas lors du compte-rendu à la presse du Conseil des ministres.

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