Bac+5, mais au chômage : les jeunes diplômés peinent à trouver un emploi en 2024
Les jeunes diplômés d’un bac+5 ont, en 2024, rencontré davantage de difficultés pour s’insérer sur le marché du travail que lors des années précédentes, une tendance qui, selon l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), pourrait encore s’aggraver en 2025. C’est du moins ce que révèle une étude rendue publique mardi par l’organisme.

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Photo: Pixabay
Parmi les jeunes ayant achevé leurs études en 2023, 72% occupaient un emploi salarié en juin 2024, douze mois après l’obtention de leur diplôme. Ce taux accuse un recul de deux points par rapport à la promotion précédente et de trois par rapport à celle de 2021, précise l’étude.
Un rebond fragile depuis la crise sanitaire
Néanmoins, cette proportion demeure supérieure au plancher de 69% observé pour la génération 2020, marquée alors par la crise du Covid. « En 2025, les recrutements de cadres débutants devraient de nouveau chuter (…), ce qui risque d’accentuer les difficultés d’accès à l’emploi de ces jeunes diplômés », prévient l’Apec.
Le temps de recherche tend à s’allonger, tandis qu’une myriade de candidatures s’impose aux jeunes diplômés titulaires d’un master. Selon l’étude, « la recherche d’emploi en début de carrière s’est considérablement complexifiée ». Une observation confirmée par un chiffre : la majorité des jeunes de la promotion 2024 ayant trouvé un travail (57 %) ont dû postuler plus de 30 fois avant d’accéder à leur poste actuel, alors qu’ils n’étaient que 31 % en 2022.
L’heure des concessions et du pragmatisme
Face à ces obstacles, les jeunes diplômés sont souvent contraints de consentir à d’importantes concessions au regard de leurs attentes initiales. Si 78% estiment « plutôt important » ou « très important » de décrocher un CDI ou un poste de fonctionnaire, ils sont 70% à déclarer qu’ils auraient accepté un autre type de contrat pour accéder à l’emploi. Par ailleurs, 59% se disent prêts à un salaire inférieur à leurs ambitions, et 71% à occuper un emploi sans télétravail.
Pour Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, il s’agit là d’« une forme de pragmatisme qui s’affirme dans un contexte plus difficile ».
L’essor du « job alimentaire » chez les diplômés
Entre 2022 et 2024, la part des jeunes diplômés déclarant occuper un « job alimentaire » s’est fortement accrue : elle atteint 24%, soit une progression de sept points en deux ans.
Cette étude repose sur le dispositif InserSup, qui mesure l’insertion professionnelle des sortants de l’enseignement supérieur, ainsi que sur une enquête en ligne conduite auprès de 1595 diplômés d’un bac+5.
Au-delà de la situation des jeunes diplômés, l’Apec note, dans une seconde étude, un recul des intentions d’embauche de cadres au quatrième trimestre. Ce fléchissement se révèle particulièrement prononcé au sein des entreprises de taille intermédiaire et des grandes sociétés : 43% d’entre elles envisagent de recruter au moins un cadre, contre 50% il y a un an.

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