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Augmenter son taux de potassium aide à réduire les troubles cardiaques dangereux

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Photo: Illustration par Epoch Times, Shutterstock

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Durée de lecture: 6 Min.

Un simple ajustement alimentaire pourrait changer la donne pour les patients cardiaques. Selon de nouvelles recherches, augmenter le taux de potassium réduirait de près d’un quart le risque de troubles cardiaques dangereux.
Les participants du groupe traité ont vu leur taux de potassium porté à 4,5 à 5,0 millimoles par litre (mmol/L) grâce à l’alimentation, à des compléments et/ou à des médicaments.
Le traitement a été mené auprès de patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque implantable (DCI), un dispositif implanté chirurgicalement, plus volumineux qu’un pacemaker, un appareil plus courant. Le pacemaker est un petit dispositif implanté sous la peau qui aide à réguler un rythme cardiaque trop lent ou irrégulier en envoyant de faibles impulsions électriques. Le DCI, lui, surveille le cœur et délivre une décharge électrique pour corriger un rythme trop rapide, pouvant ainsi prévenir un arrêt cardiaque soudain.
Après un suivi moyen de 3,3 ans, les patients ayant maintenu un taux de potassium plus élevé ont présenté des résultats nettement meilleurs, selon l’étude récemment publiée dans le New England Journal of Medicine. L’objectif principal était de déterminer si cette approche pouvait réduire les épisodes d’arythmies graves, les hospitalisations ou les décès.
Principaux résultats de l’étude
L’étude s’est concentrée sur des patients porteurs de DCI. Ceux-ci présentaient au départ des taux normaux ou bas de potassium, à 4,3 mmol/L ou moins. Ils ont ensuite augmenté leur taux de potassium grâce à l’alimentation, à des suppléments ou à des médicaments. Le maintien d’un taux de potassium élevé mais normal, compris entre 4 et 5 mmol/L, a entraîné une réduction de 24 % du risque de troubles graves du rythme cardiaque.
Le potassium est indispensable à la création des battements cardiaques ; un taux trop bas peut donc provoquer des battements irréguliers. L’un des résultats les plus marquants est qu’il y a eu moins d’interventions d’urgence des défibrillateurs implantés : 15,3 % dans le groupe au potassium plus élevé contre 20,3 % dans le groupe témoin.
Les hospitalisations pour arythmie et insuffisance cardiaque étaient également moins fréquentes chez les patients ayant un taux de potassium plus élevé.
Côté sécurité, les hospitalisations dues à des taux de potassium très élevés ou très faibles ont concerné 1 % des deux groupes, et les décès ont été rapportés chez 5,7 % des patients du groupe au potassium élevé, contre 6,8 % dans le groupe témoin — une différence jugée non significative par les chercheurs.
La Dre Carolyn Lam, cardiologue, fondatrice d’une clinique du cœur pour les femmes à Singapour, et non impliquée dans l’étude, a déclaré à Epoch Times que ces résultats concernent spécifiquement les patients porteurs d’un défibrillateur implanté, présentant un risque élevé d’arythmie ventriculaire, et dont le taux initial de potassium n’est pas supérieur à 4,3 mmol/L. Elle a précisé que les taux de potassium entretiennent une relation en « U » avec la santé, ce qui signifie que des niveaux trop élevés comme trop faibles peuvent entraîner des effets indésirables.
« Il est donc essentiel que les patients connaissent leur taux de potassium avant d’appliquer ces résultats à eux-mêmes », a-t-elle indiqué.
Ce que cela signifie pour les patients 
Bien que l’étude ait été menée uniquement chez des patients déjà équipés d’un DCI, le professeur Henning Bundgaard, auteur principal de l’étude, a déclaré dans un communiqué que ces résultats pourraient concerner de nombreux patients, en particulier ceux souffrant de maladies cardiovasculaires associées à un risque élevé d’arythmie ventriculaire.
Le Dr Ian J. Neeland, professeur associé de médecine, non impliqué lui non plus dans l’étude, a recommandé aux patients de discuter avec leur médecin des meilleures stratégies pour maintenir leur taux de potassium dans la fourchette haute de la normale.
Il a précisé que les patients devraient s’assurer de prendre les médicaments favorisant la rétention du potassium, comme la spironolactone et l’éplérénone, conformément aux recommandations actuelles pour les porteurs d’appareils cardiaques implantés.
Parmi les aliments riches en potassium, on retrouve les bananes, les raisins secs, les pruneaux, le brocoli, les pommes de terre et le thon.
Le Dr Neeland a ajouté que les patients devraient prévenir leur médecin s’ils développent des troubles susceptibles de faire chuter brutalement leur taux de potassium, comme des diarrhées ou des vomissements.
« Ils doivent travailler avec leur médecin pour trouver les meilleures stratégies afin de maintenir leur potassium dans la fourchette haute de la normale », a-t-il conclu.