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Astérix en Lusitanie

Astérix débarque au Portugal : un succès garanti pour le 41e album

La sortie du 41e opus des aventures d'Astérix marque un événement éditorial majeur. Publié jeudi dans pas moins de 19 langues et disponible dans 25 pays, "Astérix en Lusitanie" emmène ses lecteurs, qu'ils soient enfants ou adultes, à la découverte du Portugal de l'Antiquité.

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L'écrivain français Fabrice Caro, plus connu sous le nom de Fabcaro (à g.) et le dessinateur français Didier Conrad lors d'une conférence de presse tenue à l'ambassade du Portugal à Paris, le 13 octobre 2025.

Photo: IAN LANGSDON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Cette nouvelle aventure respecte la tradition établie : une parution bisannuelle deux mois avant les fêtes de fin d’année, avec un tirage impressionnant de 5 millions d’exemplaires à travers le monde, dont 2 millions réservés au marché francophone incluant la France, la Suisse et le Canada.

Un engouement particulier au Portugal

L’accueil réservé à cet album sur le territoire portugais s’avère particulièrement enthousiasmant. João Miguel Garrido, représentant de l’éditeur ASA pour Astérix, n’a pas caché sa satisfaction en annonçant que les précommandes ont pulvérisé tous les records nationaux pour une bande dessinée. Le premier tirage a été considérablement augmenté, passant de 50.000 à 80.000 exemplaires, avec une seconde impression déjà anticipée pour répondre à la demande, comme il l’a confié à l’AFP.
Si l’éditeur estime que la représentation du peuple portugais par les créateurs est réussie, le quotidien de référence Publico a exprimé jeudi matin une certaine réserve, trouvant l’album quelque peu « plat ». Cette critique n’entame toutefois pas l’enthousiasme des lecteurs rencontrés dans les librairies lisboètes. Susana Sequeira, architecte et mère d’un garçon de huit ans possédant l’intégrale de la série, témoigne de l’impatience de son fils. Bruno Cochat, chorégraphe quinquagénaire, fan d’Astérix depuis sa plus tendre enfance, confie qu’il ne pouvait manquer cet album consacré à son pays et à sa capitale.

Une aventure inédite en terre lusitanienne

Soixante-six années après la naissance du personnage sous la plume de René Goscinny et le crayon d’Albert Uderzo, le célèbre Gaulois comble une lacune géographique en visitant enfin la Lusitanie, territoire de l’Empire romain qu’il n’avait curieusement jamais exploré. Fidèle à son duo légendaire avec Obélix et leur compagnon canin Idéfix, Astérix répond à l’appel urgent du Lusitanien Boulquiès. Leur mission : innocenter Mavubès, modeste fabricant de garum (cette fameuse sauce à base de poisson fermenté), injustement accusé d’avoir empoisonné César et condamné à être livré aux fauves.
Le récit mêle habilement les composantes classiques de la saga : affrontements physiques, trahisons, exploration gastronomique locale et confrontation avec César. Le scénariste Fabcaro et le dessinateur Didier Conrad ont orchestré ces éléments familiers tout en y incorporant une dimension culturelle spécifiquement portugaise : la saudade, cette mélancolie empreinte de fatalisme qui caractérise l’âme lusitanienne. « Le défi consistait à transformer cette notion en gag récurrent tout au long de l’album », précise Fabcaro.

La saudade au cœur de l’intrigue

Cette atmosphère mélancolique déstabilise particulièrement Obélix, qui confesse paradoxalement avoir « le moral à zéro d’être fou de joie ». Les légionnaires romains eux-mêmes perdent toute combativité en écoutant le fado, cette musique traditionnelle portugaise chargée d’émotions. Pour traduire visuellement cette saudade, Didier Conrad adopte une approche épurée : « un regard empreint de tristesse accompagné d’un léger sourire ».
Le Portugal étant devenu une destination touristique incontournable, les auteurs ont intégré un couple de retraités originaires de Lutèce (Paris) parcourant la Lusitanie dans leur « charavane », ancêtre du camping-car. « Je souhaitais mettre en scène des Français moyens et typiques qui, à l’étranger, critiquent sans cesse mais sans malveillance », explique Fabcaro. Leurs complaintes concernent notamment l’âge de la retraite, « une allusion subtile à notre époque contemporaine, bien que j’évite généralement les références d’actualité qui se périment rapidement », ajoute-t-il.

Un héritage qui perdure

Fabcaro reste convaincu de la longévité d’Astérix : « Il possède cette dimension réconfortante pour les lecteurs. Transmis par nos parents, nous le transmettons à notre tour à nos enfants. Cet attachement se perpétue naturellement ». Didier Conrad, qui dessine les aventures du Gaulois depuis 2012, se dit disposé à poursuivre : « C’est un plaisir sans cesse renouvelé car cela représente un défi permanent. » Installé à Austin au Texas, il consacre « entre 14 et 18 mois pour illustrer un album de 48 pages ».
Après deux albums, Fabcaro, également romancier reconnu, demeure incertain quant à la rédaction d’un nouvel opus. Le prochain album est néanmoins planifié pour fin 2027.
Avec AFP