Logo Epoch Times

Exclusif

plus-iconAmazon

Amazon va supprimer 14.000 postes de cadres dans le cadre de sa bascule vers l’IA

L’opération vise à rationaliser les opérations, aplatir la hiérarchie et financer une vaste expansion de l’intelligence artificielle.

top-article-image

Un employé transporte des sacs de tri à la station de livraison DUR3 d’Amazon, à Milpitas (Californie), le 22 octobre 2025.

Photo: Laure Andrillon/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

Amazon a annoncé, le 28 octobre, qu’il allait supprimer environ 14.000 postes de cadres dans le cadre d’une vaste restructuration destinée à réduire les strates managériales, alléger la bureaucratie et rediriger des ressources vers l’intelligence artificielle (IA) et d’autres priorités stratégiques.
Beth Galetti, vice‑présidente en charge de l’expérience collaborateurs et de la technologie, a officialisé ces coupes dans une note interne, les décrivant comme une étape de l’effort continu pour rendre l’entreprise plus robuste, plus rapide et plus innovante, tout en la faisant fonctionner « comme la plus grande start‑up du monde ».
« Les réductions que nous annonçons aujourd’hui s’inscrivent dans cette démarche : renforcer encore notre efficacité en réduisant davantage la bureaucratie, en supprimant des strates et en déplaçant des ressources afin de nous assurer d’investir sur nos paris les plus ambitieux », écrit‑elle.
« Cela impliquera des réductions dans certains domaines et des recrutements dans d’autres, mais se traduira par une baisse globale d’environ 14.000 postes au sein des fonctions cadres. »
Ces suppressions représentent environ 4 % des quelque 350.000 salariés cadres d’Amazon et interviennent alors que l’entreprise accélère un pivot généralisé vers des gains d’efficacité dopés par l’IA. Au total, le géant du commerce et du cloud emploie environ 1,56 million de personnes dans le monde.

« La plus grande start‑up »

Le message de Mme Galetti fait écho aux appels répétés du PDG, Andy Jassy, à gérer Amazon « comme la plus grande start‑up du monde » — une idée qu’il a développée dans plusieurs mémos en 2024 et 2025 pour ranimer la culture entrepreneuriale du groupe.
Devenu directeur général en 2021, M. Jassy a mené une vigoureuse cure d’économies tout en engageant des investissements massifs dans l’IA et les infrastructures de données.
Dans une note de septembre 2024, il fustigeait l’enflure bureaucratique qui guette les grands groupes et exhortait Amazon à préserver sa « faim perpétuelle d’inventer » et son « obsession de simplifier la vie des clients ». Il décrivait l’ADN de l’entreprise comme fait de « débrouillardise et de frugalité » — des valeurs décisives pour garder l’avantage.
Mme Galetti assure que cette philosophie sous‑tend la nouvelle réorganisation.
« Nous devons être organisés de façon plus maigre, avec moins de strates et davantage de responsabilisation, afin d’aller aussi vite que possible, au service de nos clients et de notre activité », écrit‑elle.

Cap sur l’IA

Dans sa note, elle qualifie l’IA de « technologie la plus transformatrice depuis Internet », soulignant son potentiel à remodeler la manière dont Amazon sert ses clients dans ses métiers actuels et ses nouvelles incursions sectorielles.
La réorganisation vise, dit‑elle, à libérer du capital et des talents pour les « plus gros paris » du groupe, en particulier dans l’IA.
M. Jassy a fait de l’intelligence artificielle l’axe central de l’avenir d’Amazon. Dans son message de juin 2025 aux équipes, il évoquait déjà plus de 1000 applications d’IA générative en développement — agents conversationnels de service client, notamment —, tout en estimant que ce chiffre n’était « qu’une fraction de ce que nous construirons au final ».
Au‑delà des outils génératifs, Amazon investit massivement dans ce que M. Jassy appelle l’« IA agentique » — des systèmes logiciels autonomes capables d’agir et d’exécuter des tâches complexes pour le compte d’utilisateurs ou d’autres systèmes.
Ces « agents » peuvent fouiller des données, conduire des recherches approfondies, écrire et traduire du code, détecter des anomalies et automatiser de nombreux processus courants dans tous les secteurs.
M. Jassy prédit l’existence de « milliards de ces agents » au sein des entreprises et dans tous les domaines — ainsi que des agents personnels assistant chacun dans ses achats, ses voyages et ses tâches quotidiennes.
« Ne vous y trompez pas », disait‑il alors. « Ces agents arrivent, et ils arrivent vite. »
Amazon accélère l’expansion de ses infrastructures d’IA face à Microsoft, Google et OpenAI.
Plus tôt cette année, le groupe a annoncé des projets d’environ 10 milliards de dollars chacun pour de nouveaux centres de données en Caroline du Nord, dans l’Ohio, l’Indiana et le Mississippi. Ces investissements renforceront Amazon Web Services (AWS), sa branche cloud au cœur de nombreux développements IA.
Si la direction présente la restructuration comme un pari tourné vers l’efficacité et l’innovation, des voix sceptiques s’élèvent sur la rapidité d’intégration de l’IA au travail.
Dans une tribune d’Epoch Times intitulée « L’IA échoue au travail, mais envahit nos vies », l’autrice et documentariste Kay Rubacek affirme que la révolution de l’IA en entreprise n’a pas encore tenu ses promesses.
S’appuyant sur le rapport MIT State of AI in Business 2025, elle note que 95 % des entreprises restent bloquées en phase pilote, testant des outils d’IA sans parvenir à les déployer à l’échelle — produisant, selon ses termes, « un retour sur investissement nul ».
« L’IA a été vendue comme une boussole du monde du travail moderne », écrit‑elle, « mais jusque‑là, elle a davantage tourné sur elle‑même que montré la direction. »
Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».

Articles actuels de l’auteur