Sondage : 72 % des Français choqués par les menaces visant la magistrate qui a jugé Nicolas Sarkozy

L'ancien président Nicolas Sarkozy, au tribunal correctionnel de Paris, le 25 septembre 2025.
Photo: Crédit photo BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images
La condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, dont une partie avec exécution provisoire, pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, a suscité de vives réactions dans l’opinion publique. Depuis l’annonce du verdict, la présidente du tribunal correctionnel de Paris, Nathalie Gavarino, a été la cible de menaces. Un sondage Elabe pour BFMTV montre que près de 7 Français sur 10 se déclarent choqués par ces attaques.
Dès l’annonce de la décision de justice, rendue le 25 septembre, la magistrate a été visée par des menaces, incluant des appels à la violence et la diffusion de contenus choquants. Face à cette situation, Nathalie Gavarino et les autorités judiciaires ont exprimé leur inquiétude. Selon le sondage Elabe, 72 % des Français se disent également « choqués », dont 39 % « très choqués ».
Exécution provisoire : une majorité favorable, surtout à gauche
Si une large majorité des Français se déclare choquée par les menaces visant la magistrate, le degré d’indignation diffère selon les sensibilités politiques. Ainsi, 85 % des électeurs de gauche se disent choqués, contre 65 % des sympathisants Les Républicains et 52 % de ceux du Rassemblement national.
Concernant la condamnation de Nicolas Sarkozy, 40 % des Français interrogés se disent satisfaits, 39 % indifférents et 21 % mécontents. Le clivage politique apparaît nettement : 71 % des sympathisants de gauche accueillent favorablement la décision, tandis que 55 % des proches de LR et 40 % de ceux du RN expriment leur désapprobation.
Le sondage aborde également l’opinion sur l’exécution provisoire, mesure qui a conduit l’ancien chef de l’État à être incarcéré malgré son appel. À ce sujet, 61 % des Français jugent cette décision juste, un soutien beaucoup plus marqué à gauche, où ils sont 85 %, et nettement moindre à droite, avec 29 % chez les partisans LR et 38 % chez ceux du Rassemblement national.
Ces chiffres montrent que la mesure, contestée par Nicolas Sarkozy – qui a qualifié l’exécution provisoire d’« invraisemblable » et a dénoncé une « volonté d’humiliation » dans le JDD ce samedi – ne suscite pas d’opposition majoritaire parmi la population.
58 % des Français estiment le jugement impartial, 41 % le voient politisé
Quant à l’impartialité de la justice, 58 % des sondés estiment que les juges ont appliqué le droit de manière objective, tandis que 41 % considèrent que le jugement a été influencé par des motivations politiques. Ce constat illustre que, malgré les critiques de l’ancien président et de certains responsables politiques, la confiance envers le fonctionnement de la justice reste prédominante chez les Français.
Le sondage montre que les tentatives de Nicolas Sarkozy de présenter son procès comme une injustice ou une humiliation pour la France rencontrent peu d’écho. Dans le détail, 64 % des sondés écartent l’idée qu’il ait été « trahi » par la justice, 60 % refusent d’y voir une atteinte à l’État de droit et 59 % ne considèrent pas que son humiliation puisse être celle de la nation tout entière.
78 % des Français rejettent l’idée d’une grâce présidentielle
Enfin, l’hypothèse d’une grâce présidentielle accordée par Emmanuel Macron, réclamée par certaines figures de LR, rencontre une large hostilité dans l’opinion : 78 % des Français y sont opposés. Même parmi les sympathisants de son parti, 70 % rejettent cette option, traduisant un refus global de l’idée d’un « traitement de faveur » envers Nicolas Sarkozy.
L’enquête a été réalisée en ligne auprès de 1002 personnes représentatives de la population française majeure, selon la méthode des quotas appliquée au sexe, à l’âge, à la profession et à la région.

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