Accord franco-britannique : premier migrant rapatrié vers la France

Des migrants se pressent sur le canot pneumatique d'un passeur pour tenter de traverser la Manche.
Photo: SAMEER AL-DOUMY/AFP via Getty Images
Un premier migrant a été expulsé du Royaume-Uni vers la France jeudi, dans le cadre de l’accord migratoire conclu cet été entre les deux pays, a annoncé le ministère britannique de l’Intérieur (Home Office).
L’homme, d’origine indienne selon une source gouvernementale française, est arrivé en France jeudi matin à bord d’un vol commercial. Il avait rejoint le Royaume-Uni en août en traversant la Manche à bord d’une petite embarcation, a précisé le Home Office.
Un accord entré en vigueur début août
Signé en juillet lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni et appliqué depuis début août, l’accord prévoit le retour en France de migrants ayant traversé la Manche clandestinement, en échange de l’accueil par Londres de migrants installés en France.
Une expulsion contestée bloquée par la justice
Mardi, la Haute Cour de Londres avait suspendu l’expulsion d’un migrant érythréen, prévu pour mercredi, après que celui-ci a affirmé être victime de traite d’êtres humains. Le gouvernement britannique a annoncé son intention de faire appel et d’« examiner » la législation sur l’esclavage moderne, estimant qu’elle pouvait être « mal utilisée » pour éviter les expulsions.
Un « important premier pas »
La ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood a salué ce premier renvoi comme un « important premier pas pour sécuriser » les frontières britanniques. Le Home Office a indiqué que d’autres vols vers la France sont prévus cette semaine et la suivante. Dans le sens inverse, les premiers migrants autorisés à s’installer au Royaume-Uni devraient arriver « dans les prochains jours » depuis la France.
Un contexte politique tendu
Depuis le 1er janvier, plus de 31.000 personnes ont traversé la Manche pour rejoindre les côtes britanniques, un chiffre record à ce stade de l’année, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.
Le gouvernement travailliste de Keir Starmer fait face à une forte pression pour endiguer le phénomène, alors que le parti de droite nationaliste Reform UK progresse dans les sondages. Samedi dernier, une manifestation organisée par l’activiste Tommy Robinson a rassemblé entre 110.000 et 150.000 personnes à Londres.
Des détentions en amont des expulsions
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord, les autorités britanniques ont commencé à placer en détention des migrants en attente de renvoi. Selon The Guardian, 92 personnes se trouvaient en détention en début de semaine dans ce cadre, une mesure dénoncée par plusieurs ONG.
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