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Génération sans tabac

Une proposition de loi veut interdire le tabac aux jeunes nés après 2014, même à leur majorité

Le député écologiste Nicolas Thierry a dévoilé mardi une initiative législative ambitieuse : une proposition de loi transpartisane qui pourrait révolutionner la lutte contre le tabagisme en France. Le principe ? Interdire définitivement la vente de produits du tabac à toutes les personnes nées après le 1er janvier 2014. Ces jeunes deviendraient ainsi la toute première génération française à grandir dans un environnement totalement débarrassé du tabac légal.

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Le député écologiste Nicolas Thierry s'exprime lors d'une séance à l'Assemblée nationale, , à Paris, le 4 avril 2024.

Photo: EMMANUEL DUNAND/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le mécanisme proposé repose sur une approche progressive et ciblée. À partir du 1er janvier 2032, même une fois majeurs, les individus nés après cette date butoir ne pourraient plus acheter de cigarettes ou autres produits du tabac. « Notre but est limpide : empêcher les nouvelles générations d’entrer dans le cercle vicieux du tabagisme en leur retirant purement et simplement l’accès au produit », précise le représentant de la 2e circonscription de Gironde.

Un fléau sanitaire qui persiste malgré les progrès

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le tabac reste le tueur évitable numéro un en France, causant 75.000 décès annuels, soit 13% de l’ensemble des morts enregistrées dans le pays. Cette hécatombe quotidienne justifie selon le député une action radicale et déterminée.
Si les statistiques ont montré une diminution encourageante de la consommation tabagique entre 2014 et 2019, la situation s’est ensuite figée à partir de 2020. Heureusement, les données les plus récentes de Santé publique France, publiées mi-octobre, révèlent une reprise de la baisse : en 2024, un adulte sur quatre entre 18 et 75 ans fume, contre près d’un sur trois en 2021.

Des mesures existantes insuffisantes face à l’urgence

« Les stratégies de prévention actuelles donnent des résultats positifs : multiplication des zones non-fumeurs, paquets standardisés, hausse continue des tarifs… Néanmoins, nous ne pouvons pas nous contenter de cette situation », martèle Nicolas Thierry. Selon lui, se reposer sur les lauriers serait une erreur stratégique majeure. « Certes, la consommation diminue, mais croire que la bataille est remportée relève de l’illusion dangereuse », avertit-il.

Un objectif européen à l’horizon 2032

Cette initiative parlementaire s’aligne parfaitement sur l’ambition affichée dans le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 : faire émerger une première génération sans tabac d’ici 2032. Concrètement, cela signifie atteindre un taux de fumeurs inférieur à 5% à l’âge adulte parmi les personnes nées en 2014 ou après.
Cette vision française s’inscrit également dans une dynamique continentale plus large. L’Union européenne s’est fixé comme cap de parvenir à une génération sans tabac d’ici 2040, avec moins de 5% de consommateurs dans l’ensemble de la population européenne.

Un soutien politique qui transcende les clivages

L’aspect le plus remarquable de cette proposition réside peut-être dans son caractère transpartisan. Une vingtaine de députés, « s’étendant de La France insoumise jusqu’au groupe Horizons », ont déjà apporté leur appui au texte, témoignant d’une préoccupation sanitaire qui dépasse les traditionnelles lignes de fracture politiques.
Le parlementaire compte désormais sur le ralliement du gouvernement à cette cause de santé publique. Bien que le calendrier législatif demeure flou pour l’instant, Nicolas Thierry espère obtenir une inscription à l’ordre du jour lors de la prochaine session parlementaire consacrée aux initiatives transpartisanes.
Avec AFP