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« Une fois de plus, les contribuables paient pendant que les syndicats bloquent », déplore Jean-Baptiste Leon

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Photo: Crédit photo Jean-Baptiste Leon

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Durée de lecture: 5 Min.

ENTRETIEN – Jean-Baptiste Leon répond aux questions d’Epoch Times sur les appels à la grève lancés par la CGT-Cheminots et Sud Rail qui ont engendré une perturbation du trafic dès le 5 mai dans plusieurs régions. La CGT-Cheminots a par ailleurs lancé un nouvel appel à la grève les 4, 5 et 11 juin « pour imposer à la direction un contenu de négociation qui réponde à nos exigences ». Le directeur des publications de Contribuables Associés estime qu’il faut « garantir un service minimum effectif pour protéger le contribuable-usager contre les abus ».
Epoch Times : Comment l’association Contribuables Associés a-t-elle réagi à cette grève ?
Jean-Baptiste Leon : Une fois de plus, les contribuables paient pendant que les syndicats bloquent. Contribuables Associés dénonce une dérive devenue routinière : l’immobilisation d’un service public largement financé par l’impôt.
Depuis 1947, il n’y a pas une année sans grève à la SNCF. Un cycle sans fin, aux conséquences économiques lourdes : chaque jour de grève coûte de 150 à 300 millions d’euros à l’économie française. Un fardeau que notre pays ne peut plus porter. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a lâché cette semaine que « les Français commencent à en avoir ras-le-bol. » Si même lui le dit…
La CGT-Cheminots exige une revalorisation de la prime de traction pour les conducteurs et une amélioration de l’organisation des plannings. De leur côté, Sud-Rail et le collectif CNA souhaitent également une refonte de l’organisation des plannings ainsi qu’une augmentation de 100 euros mensuels de la prime de travail. Que pensez-vous des revendications ?
Il est compréhensible que les conducteurs de train, tout comme d’autres travailleurs, cherchent à améliorer leurs conditions de travail. Mais le portefeuille des contribuables qui financent la SNCF n’est pas extensible…
Les contribuables subventionnent une entreprise qui n’a pas toujours répondu aux attentes des usagers en termes de qualité de service. Si certaines revendications peuvent se comprendre, les contribuables exigent aussi une plus grande responsabilité des opérateurs et une évaluation de l’utilisation des fonds publics dont bénéficient la SNCF et ses agents.
Selon un sondage CSA, les Français seraient 65 % à être favorables à l’interdiction des grèves durant les ponts de mai. Comment décryptez-vous cette enquête d’opinion ?
Ce résultat en dit long sur l’exaspération des Français face aux grèves à répétition. Lorsqu’on prend le train pour partir en vacances, on s’attend à un service fiable, pas à un énième blocage. Et c’est parfaitement légitime : pour certains, cela peut être la seule occasion de l’année de voyager. Faute de temps ou à cause d’un pouvoir d’achat trop contraint, ces rares jours de congés sont précieux.
Contribuables Associés dénonce depuis longtemps cette capacité de nuisance des syndicats de la SNCF. En 2002, nous avions poussé des députés à proposer l’instauration d’un service minimum en cas de grève. En 2004, nous défendions déjà un vote à bulletin secret pour valider les mouvements dans les services publics.
Pourquoi ? Parce que la SNCF est massivement financée par l’argent des contribuables. Et on voudrait empêcher ceux-ci de partir en vacances ? Dans ce contexte, l’adhésion massive à des mesures de limitation des grèves est naturelle. Les Français n’en peuvent plus.
 Quelles solutions préconise Contribuables Associés pour éviter que des grèves SNCF aient lieu chaque année ?
Il faut garantir un service minimum effectif pour protéger le contribuable-usager contre les abus. Nous demandons l’encadrement du droit de grève dans les transports publics afin de garantir la continuité du service public lors des périodes de forte affluence, vacances scolaires, jours fériés. Nous applaudissons l’initiative du sénateur Hervé Marseille, qui a déposé une proposition de loi allant en ce sens.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.