Un pétrolier de la flotte fantôme russe « attaqué » par un drone au large de la Turquie
Un pétrolier déjà visé vendredi a de nouveau été pris pour cible samedi par un drone naval au large des côtes turques, en mer Noire, au lendemain d’une explosion survenue à bord d’un autre navire utilisé lui aussi pour l’exportation de pétrole russe, ont indiqué les autorités turques.

Un cargo navigue en mer Noire près de l’île aux Serpents, le 14 août 2025. Illustration.
Photo: ROMAN PILIPEY/AFP via Getty Images
« Le navire Virat, attaqué par des engins sans équipage à environ 35 milles nautiques (environ 65 kilomètres, ndlr) des côtes de la mer Noire, a de nouveau été attaqué ce matin par des véhicules marins sans équipage », a annoncé le ministère turc des Transports dans un communiqué.
Un pétrolier de la « flotte fantôme » russe
Le pétrolier, battant pavillon gambien et considéré comme appartenant à la flotte fantôme russe, « a subi des dommages mineurs sur son flanc tribord, au-dessus de la ligne de flottaison », a précisé le ministère, en soulignant qu’« aucun incendie ne s’est déclaré à bord et que l’équipage est sain et sauf ».
« Les équipes de secours maintiennent une distance de sécurité avec le navire, faute d’appels d’urgence », ajoute le ministère, qui n’a, à ce stade, attribué la responsabilité de cette nouvelle attaque, non revendiquée pour l’heure, à aucun acteur.
Un deuxième pétrolier battant lui aussi pavillon gambien, en route pour la Russie, avait déjà pris feu vendredi soir à 28 milles (environ 52 km) des côtes turques, à la suite d’une explosion survenue dans les eaux territoriales turques, selon les autorités d’Ankara. Vingt-cinq membres d’équipage de ce navire, le Kairos, ont été évacués sains et saufs, a indiqué samedi le ministre turc des Transports, Adbulkadir Uraloglu.
Des navires déjà sanctionnés
Les deux pétroliers font l’objet de sanctions occidentales en raison de leur transport de pétrole depuis les ports russes, en dépit de l’embargo décrété après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. La Direction turque des affaires maritimes (DGM) avait publié vendredi soir des images du Kairos en proie aux flammes, surmonté d’une épaisse fumée noire.
La DGM avait précisé que les cales du pétrolier étaient vides – hormis son propre carburant – et qu’il faisait route vers le port russe de Novorossiïsk, situé sur la côte nord-est de la mer Noire, près de l’entrée de la mer d’Azov, dans le sud de la Russie.
L’important terminal pétrolier situé à proximité de ce port de Novorossiisk a également interrompu ses activités tôt samedi, après qu’une attaque de drone naval eut endommagé l’un de ses trois points d’amarrage, a annoncé son exploitant, qui a dénoncé une « attaque terroriste ciblée ».
Enquête environnementale à venir
Les autorités turques, qui n’ont pour l’instant constaté aucune pollution aux abords du Kairos, ont indiqué qu’une équipe d’experts en environnement et de plongeurs serait dépêchée sur zone une fois l’incendie à bord du navire entièrement maîtrisé.
Selon le site spécialisé Vesselfinder, le Kairos date de 2002 et le Virat de 2018. Les deux bâtiments sont visés par des sanctions européennes et du Commonwealth, et le Virat est également sanctionné par les États-Unis.

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