Un ancien fonctionnaire chinois au Tibet condamné à la peine de mort avec sursis pour corruption

Wu Yingjie, chef du Parti communiste du Tibet, assiste à une réunion du 19e Congrès du Parti communiste à Pékin, le 19 octobre 2017.
Photo: Etienne Oliveau/Getty Images
Un ancien fonctionnaire chinois, sanctionné par les États-Unis et le Canada pour avoir aidé le Parti communiste chinois à commettre des violations des droits de l’homme, a été condamné à mort avec sursis pour avoir accepté des pots-de-vin.
Wu Yingjie, ancien chef du Parti dans la région extrême-occidentale du Tibet, a été reconnu coupable d’avoir accepté environ 343 millions de yuans (près de 2 millions d’euros) de pots-de-vin alors qu’il occupait divers postes au Tibet entre 2006 et 2021, selon un communiqué publié par la Cour populaire suprême, la plus haute juridiction de Chine, le 15 juillet.
M. Wu a été condamné à mort avec deux ans de probation, et les autorités confisqueront ses biens personnels, a déclaré le tribunal. Cela signifie que si M. Wu fait preuve d’une bonne conduite au cours des deux prochaines années, sa peine de mort pourrait être réduite à la réclusion à perpétuité.
M. Wu, 68 ans, figurait parmi les personnalités les plus en vue à avoir été purgées par Xi Jinping, le plus haut dirigeant du Parti. M. Wu faisait l’objet d’une enquête de la principale agence anticorruption du pays depuis juillet 2024.
En décembre 2024, il a été expulsé du Parti communiste chinois (PCC) pour avoir commis l’infraction appelée « gravement violer la loi et les règlements », notamment en s’ingérant dans des projets d’ingénierie en échange de pots-de-vin, ont rapporté les médias d’État de l’époque.
Cette lourde condamnation s’ajoute aux signes indiquant que le PCC n’a pas relâché sa campagne anticorruption, lancée peu après l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012. Cette campagne a permis de faire tomber certains des rivaux les plus puissants de Xi Jinping. Cependant, ces dernières années, dans un contexte d’intensification des luttes de pouvoir au sein du Parti, elle a également visé des membres de l’entourage proche de Xi Jinping.
M. Wu a gravi les échelons politiques durant ses près de 50 ans au Tibet, commençant au bureau de l’éducation puis au Département de la propagande. En 2005, il est devenu membre du comité du Parti, selon des informations publiques en Chine.
Sa carrière politique a atteint son apogée en 2016, lorsqu’il a été nommé secrétaire du Parti du Tibet, un poste qu’il a occupé pendant cinq ans.
En 2021, M. Wu a été nommé à l’Assemblée populaire nationale, l’organe législatif officiel de la Chine, et a ensuite siégé à la Conférence consultative politique du peuple, le plus haut organe consultatif politique du pays.
Dans le cadre des actions marquant la Journée des droits de l’homme, le 9 décembre 2022, les États-Unis ont imposé des sanctions à M. Wu pour son implication dans les violations des droits de l’homme commises par le PCC au Tibet, aux côtés d’un autre haut responsable chinois, Zhang Hongbo.
Le Trésor américain avait déclaré, à l’époque, que les Tibétains avaient été victimes de graves violations des droits de l’homme dans la région, notamment « des détentions arbitraires, des exécutions extrajudiciaires et des violences physiques », dans le cadre des efforts du PCC pour « restreindre sévèrement les libertés religieuses ».
En outre, le Département d’État a annoncé des sanctions contre Tang Yong, ancien directeur adjoint des prisons de la région de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, en réponse à la persécution continue du groupe spirituel Falun Gong par le PCC.
Cette décision a suscité l’ire de Pékin. Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé des sanctions contre deux Américains : Miles Yu, conseiller clé de l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo en matière de politique chinoise, et Todd Stein, directeur adjoint de la Commission exécutive du Congrès américain sur la Chine.
En décembre 2024, le Canada a ajouté M. Wu et sept autres responsables chinois à sa liste de sanctions pour leur implication dans les répressions du PCC contre les Tibétains, les Ouïghours et les pratiquants de Falun Gong.
Pékin a riposté en sanctionnant vingt Canadiens et deux organisations qui ont dénoncé les violations des droits de l’homme commises par le PCC, suscitant la condamnation d’Ottawa.

Dorothy Li est journaliste pour Epoch Times.
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