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Emmanuel Macron entame une tournée en Chine sur fond de tensions liées à la guerre en Ukraine et au commerce

Le PCC cherche également à obtenir le soutien de Paris dans son différend diplomatique avec Tokyo.

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Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron descendent de leur avion à leur arrivée à l’aéroport international de la capitale, à Pékin, le 3 décembre 2025.

Photo: Ludovic Marin-Pool/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le président français Emmanuel Macron a atterri à Pékin pour entamer une visite d’État de trois jours, au cours de laquelle les questions commerciales et la guerre en Ukraine doivent occuper le devant de la scène.
À son arrivée à l’aéroport international de la capitale, dans la soirée du 3 décembre, Emmanuel Macron et son épouse, Brigitte, ont été accueillis par Wang Yi, le principal diplomate chinois, selon des images diffusées par les médias d’État chinois.
M. Macron est accompagné d’une délégation de hauts responsables français, dont le ministre des Affaires étrangères Jean‑Noël Barrot, ainsi que d’un groupe de chefs d’entreprise parmi lesquels Henri Poupart‑Lafarge, PDG du géant français du ferroviaire Alstom.
La visite du président français intervient dans le sillage du déplacement effectué en juillet par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au cours duquel elle a déclaré au dirigeant chinois Xi Jinping que les relations entre Pékin et le bloc des Vingt‑Sept avaient atteint un « point d’inflexion ».
Ce voyage se déroule également dans un contexte d’inquiétudes croissantes à Bruxelles face à l’élargissement du déséquilibre commercial, qui a atteint un déficit de 305 milliards d’euros (358 milliards de dollars) en 2024. Avec le recul des exportations chinoises vers les États‑Unis après les droits de douane supplémentaires imposés par le président américain Donald Trump, les dirigeants de l’UE redoutent de plus en plus l’afflux de produits chinois à bas coût sur le marché européen, au détriment des entreprises locales et de l’emploi.
Les données des douanes chinoises montrent que, sur les dix premiers mois de l’année, les exportations vers l’UE ont dépassé les importations en provenance de celle‑ci de 241,6 milliards de dollars, soit une hausse de 19 % par rapport à la même période de l’année précédente. Plus précisément, l’excédent commercial avec la France s’est établi à 10,6 milliards de dollars entre janvier et octobre, en progression de près de 31 % sur un an.
Outre le commerce, la guerre en Ukraine devrait également figurer au programme de M. Macron. Avant de s’envoler pour Pékin, le chef de l’État a réaffirmé le soutien de longue date de la France à l’Ukraine, après avoir reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris le 1ᵉʳ décembre.
Le Parti communiste chinois (PCC) est accusé de soutenir l’invasion de l’Ukraine par la Russie en fournissant des équipements et des outils à double usage civil et militaire.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean‑Noël Barrot (à g.) participe à une réunion avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi (non visible sur la photo) à la maison d’hôtes d’État de Diaoyutai, à Pékin, le 3 décembre 2025. (Pedro Pardo/POOL/AFP via Getty Images)

Le 3 décembre, les deux chefs de la diplomatie se sont entretenus à Pékin, échangeant leurs vues sur la crise ukrainienne, entre autres sujets, selon les deux parties.
Wang Yi a également exposé la position de Pékin à propos des récentes déclarations du Premier ministre japonais sur Taïwan, auxquelles son ministère s’est opposé. Il a indiqué à M. Barrot espérer que la France soutiendrait la position chinoise, selon le ministère.
Le compte rendu français de la rencontre ne mentionne pas Taïwan. Il précise en revanche que M. Barrot a souligné la responsabilité commune de la France et de la Chine, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, et la nécessité de répondre aux menaces pesant sur la sécurité et la stabilité mondiales.
Le PCC a intensifié sa pression diplomatique sur Tokyo, exigeant la rétractation des propos de la Première ministre japonaise Sanae Takaichi, qui a lié un scénario de crise à Taïwan à une menace potentiellement existentielle pour le Japon.
Le PCC n’a jamais gouverné Taïwan, mais considère l’île comme une province séparatiste et refuse d’exclure le recours à la force pour s’emparer de cette démocratie autogérée, située à seulement 110 kilomètres des côtes japonaises.
Au cours de cette visite, M. Macron doit s’entretenir avec Xi Jinping de « grandes questions internationales et régionales brûlantes », selon le ministère chinois des Affaires étrangères.
Le président français rencontrera également le Premier ministre Li Qiang et Zhao Leji, président de l’Assemblée nationale populaire, le Parlement fantoche du pays, a précisé le ministère le 1ᵉʳ décembre.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi (2ᵉ à dr.) accueille le président français Emmanuel Macron (2ᵉ à g.) et son épouse Brigitte Macron (à g.) à leur arrivée à l’aéroport international de la capitale, à Pékin, le 3 décembre 2025. (Ludovic Marin/POOL/AFP via Getty Images)

Les organisations de défense des droits humains exhortent Emmanuel Macron à aborder la question des droits de l’homme avec Xi Jinping et les autres dirigeants du PCC lors des entretiens prévus à Pékin à partir du 4 décembre.
Dans un communiqué publié le 3 décembre, Human Rights Watch affirme que le régime a de plus en plus étendu sa campagne de répression au‑delà des frontières chinoises, cherchant à museler les critiques et à imposer son contrôle idéologique dans des pays étrangers comme la France.
« Des millions de personnes en Chine, en France et dans l’Union européenne continuent de subir le poids de la répression et des exactions de Pékin », déclare Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG, dans un communiqué.
« Emmanuel Macron doit cesser de tenter de justifier le silence de la France sur la question des droits humains et rappeler clairement que la répression menée par le gouvernement chinois touche au cœur de nombreux intérêts français et européens, et que Pékin doit infléchir sa politique s’il veut préserver des relations solides. »