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Un Américano chinois condamné pour vol de technologies de détection de missiles américaines au profit de Pékin
Les procureurs ont soutenu que l’individu avait délibérément dérobé des secrets technologiques des États Unis, citant son passé marqué par le vol répétitif de secrets industriels au bénéfice de l’appareil militaire chinois.

Le sceau du département de la Justice des États Unis avant le début d'une conférence sur la fraude dans le secteur de la santé, à Washington, le 30 juin 2025.
Photo: MANDEL NGAN/AFP via Getty Images
Gong Chenguang, un Américano‑chinois, a été condamné le 17 novembre à 46 mois de prison pour avoir volé des secrets technologiques militaires américains au profit du régime communiste chinois.
M. Gong avait travaillé dans une société de recherche et développement de la région de Los Angeles, où il a transféré plus de 3600 fichiers vers des dispositifs de stockage personnels.
Parmi ces fichiers figuraient des technologies élaborées pour le gouvernement américain afin de détecter les lancements de missiles nucléaires, suivre des missiles balistiques et hypersoniques, permettre à des avions de chasse américains de repérer et d’éviter des missiles à tête chercheuse, ou fournir des capteurs dits de « nouvelle génération » destinés à l’industrie spatiale.
Selon le département de la Justice (DOJ), de nombreux fichiers étaient marqués « informations propriétaires » ou « contrôlées à l’exportation ». Le préjudice économique estimé de ce vol excède 3,5 millions de dollars, selon les termes de l’accord de plaider‑coupable de Gong.
Ce dernier a reconnu sa culpabilité pour un chef de vol de secret industriel en juillet.
Le vol des 3600 fichiers s’est déroulé entre le 30 mars 2023 et le 26 avril 2023, alors que M. Gong travaillait chez HRL Laboratories, société où il a démissionné après seulement trois mois. Cette brève période d’emploi a éveillé les soupçons et déclenché une enquête interne au sein d’HRL. Le service de sécurité a découvert les transferts de fichiers de M. Gong et averti le FBI.
D’après le DOJ, M. Gong possédait la double nationalité américaine et chinoise. Il avait auparavant déclaré à Epoch Times n’avoir que la nationalité américaine, obtenue en 2011.
Les procureurs ont affirmé que le comportement de M. Gong s’inscrivait dans une démarche volontaire et systématique, soulignant son long historique de vol de secrets industriels américains au profit du complexe militaro‑industriel chinois.
Le programme chinois des « Mille talents »
Entre 2014 et 2022, M. Gong a déposé plusieurs candidatures au programme des « Mille talents » lancé par le régime chinois, selon les autorités. Ce programme, ouvert en 2008, vise à recruter des chercheurs et ingénieurs étrangers en leur offrant des subventions généreuses ou des postes de choix, et fait l’objet d’une surveillance accrue des agences de renseignement occidentales.
Le nom de M. Gong a figuré sur la liste des « jeunes talents » publiée en 2016 par le Bureau du groupe de travail pour le recrutement de talents hautement qualifiés à l’étranger du département d’organisation du Comité central du régime chinois.
M. Gong a été employé chez Texas Instruments de 2010 à mai 2014. En 2014, il a envoyé une proposition d’affaires fondée sur la technologie développée par son employeur de Dallas à une entreprise technologique chinoise spécialisée dans les produits à usage civil et militaire.
En 2020, M. Gong a transmis une autre proposition pour développer des capteurs optiques adaptés aux « conditions de faible luminosité ou à la vision nocturne » et a inclus le numéro de modèle d’un capteur mis au point par BAE Systems, un groupe de défense international où M. Gong a travaillé de mai 2015 à octobre 2019, selon le DOJ.
Toujours selon l’administration américaine, M. Gong s’est rendu à plusieurs reprises en Chine dans le cadre du programme Mille talents, afin de chercher des financements pour ses projets. Dans un email, M. Gong expliquait travailler dans « une entreprise du secteur militaire américain » et prendre un « risque » en effectuant ce déplacement pour contribuer aux « circuits intégrés militaires haut de gamme » chinois.
Lear Zhou et Jill McLaughlin ont contribué à la rédaction de cet article.

Catherine Yang est journaliste pour Epoch Times, à New York.
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