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plus-iconSanté du cerveau et prévention de la démence

Traumatismes crâniens et risque de démence : comment le massage, l’alimentation et le contact avec la nature peuvent protéger le cerveau

Le massage régulier du cuir chevelu pourrait aider à réparer d’anciennes blessures à la tête. Enfant, Kuo Yu-cheng, directeur de clinique de médecine traditionnelle chinoise contemporaine, possédait un don remarquable pour la musique : il lui suffisait d’entendre une mélodie une seule fois pour la mémoriser parfaitement. Un jour pourtant, alors qu’il faisait une bêtise à l’école, il se cogna violemment l’arrière de la tête contre un encadrement de porte. À partir de ce moment, sa capacité à se souvenir des airs disparut.

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Photo: PeopleImages/Shutterstock

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Durée de lecture: 8 Min.

« Cette expérience a changé ma vie », se souvient Kuo Yu-cheng. « Elle m’a fait comprendre à quel point les traumatismes crâniens peuvent affecter le cerveau et la mémoire. »
Au fil de sa pratique, Kuo Yu-cheng a observé que de nombreux enfants atteints de paralysie cérébrale avaient des antécédents de traumatisme crânien. Les conséquences, note-t-il, peuvent être encore plus graves chez les personnes âgées. « Le célèbre chirurgien cardiaque taïwanais, le Dr Lin Fang-Yu, a développé une démence après une chute qui avait provoqué un traumatisme crânien », raconte-t-il.

Comment les traumatismes crâniens déclenchent le déclin cognitif

Même lorsque les symptômes ne se manifestent pas immédiatement, une blessure à la tête peut provoquer des dommages neurologiques à long terme. Selon KuoYu-cheng, ce type de traumatisme peut altérer la circulation sanguine cérébrale – un problème qui s’aggrave avec l’âge à mesure que la fonction cardiaque décline –, entraînant une diminution de l’apport en oxygène au tissu cérébral. Une carence chronique en oxygène accélère la perte neuronale, favorise le déclin de la mémoire et augmente le risque de démence.
En médecine traditionnelle chinoise, la tête est le point de rencontre de tous les méridiens « yang », où convergent l’énergie vitale, ou « qi », et le sang pour nourrir le cerveau et les organes sensoriels. Une blessure à la tête, explique Kuo Yu-cheng, perturbe ce flux énergétique : elle provoque une stagnation du qi et du sang, bloque les méridiens et prive le « mer de la moelle » – autrement dit le cerveau – de sa nutrition. Avec le temps, cette stagnation énergétique se manifeste par un déclin cognitif, des étourdissements, des troubles de la concentration et de l’insomnie.

Un nombre croissant d’études confirment les observations de Kuo Yu-cheng

Une étude menée en 2021 a révélé que les anciens footballeurs professionnels écossais présentent un risque 3,66 fois plus élevé de développer des maladies neurodégénératives que la population générale. Les défenseurs, qui frappent souvent la balle de la tête, ont un risque 4,98 fois supérieur, tandis que les gardiens de but – moins exposés aux impacts crâniens – présentent un risque 1,83 fois plus élevé. Les joueurs dont la carrière dépasse 15 ans sont particulièrement vulnérables, leur probabilité de développer ce type d’affections étant multipliée par 5,2.

Massage pour récupérer d’anciens traumatismes crâniens

Tout au long de la vie, beaucoup de personnes subissent de petits chocs ou blessures à la tête, à des degrés divers. Selon Kuo Yu-cheng, masser régulièrement le cuir chevelu peut favoriser la récupération d’anciennes lésions en améliorant la circulation sanguine et en éliminant les blocages.
La technique consiste à repérer les zones du crâne ayant pu être touchées par le passé – là où l’on ressent une bosse, un creux ou une sensibilité au toucher. Ces zones indiquent souvent une tension ou une stagnation sous-jacente. Une fois identifiées, Kuo Yu-cheng recommande de les masser au moins trois fois par jour pendant environ cinq minutes à chaque séance.
Il conseille également de pratiquer uniquement avec les mains, sans outils, car les muscles du cuir chevelu, fins et délicats, peuvent facilement être blessés. Il faut exercer une pression légère et prolonger la durée du massage pour stimuler la circulation sanguine.
Un signe clé d’une meilleure irrigation de la tête est une sensation de clarté et de luminosité au niveau des yeux. Le massage de la tête et du cou améliore la circulation lymphatique, favorisant la détoxification et la réparation du cerveau. Des recherches montrent que le liquide cérébrospinal, essentiel à la détoxification cérébrale, s’écoule dans le système lymphatique du cou ; ainsi, les massages réguliers de la tête et du cou peuvent favoriser ce flux et contribuer à une meilleure santé cérébrale.
L’insomnie est souvent le premier signe avant-coureur d’un affaiblissement des fonctions cérébrales. D’autres symptômes d’un manque d’oxygène au cerveau peuvent inclure des troubles de la vision, des acouphènes ou des maux de tête. Des massages réguliers du cuir chevelu aident à atténuer ces symptômes et à soutenir la vitalité générale du cerveau.

Nourrir le cerveau par l’alimentation

Le cerveau a besoin d’un apport constant en glucose et en oxygène pour fonctionner de manière optimale. Des habitudes alimentaires qui favorisent une énergie stable et une bonne circulation sont donc essentielles pour la santé cérébrale et la prévention de la démence.
Kuo Yu-cheng propose plusieurs recommandations nutritionnelles clés :
• Manger chaud et cuit : les repas chauds aident à maintenir une bonne circulation et permettent à un flux sanguin plus important d’irriguer le cerveau, plutôt que d’être détourné vers le système digestif pour réchauffer des aliments froids.
• Prendre trois repas équilibrés par jour : manger trois repas par jour garantit au cerveau un apport nutritif suffisant. Un jeûne intermittent prolongé peut entraîner une hypoglycémie et priver les cellules cérébrales d’énergie, tandis que grignoter fréquemment de petites quantités peut détourner le flux sanguin du cerveau et compromettre son irrigation.
• Inclure des féculents : certaines personnes craignent d’augmenter leur glycémie et évitent des aliments de base comme le riz, mais le glucose constitue la principale source d’énergie du cerveau.

Se reconnecter à la nature

Kuo Yu-cheng encourage également à se reconnecter avec la nature pour restaurer la capacité d’auto-guérison du corps. Des pratiques comme le « earthing » ou « grounding » – marcher pieds nus sur le sol ou l’herbe – contribuent à équilibrer le potentiel électrique du corps, à réduire l’inflammation et à apaiser le stress.
Certaines études sur le earthing ont montré des modifications de l’équilibre du système nerveux autonome vers une dominance parasympathique, une amélioration de la qualité du sommeil, ainsi qu’une diminution de la douleur et des marqueurs inflammatoires.
« Se tenir sous de grands arbres comme les pins ou les cyprès permet d’harmoniser l’énergie du corps », explique Kuo Yu-cheng. « Lorsque nos méridiens circulent librement, le cerveau devient calme et clair. »