Logo Epoch Times

Tour Triangle à Paris : « Plus de 300 millions d’euros ont disparu », dénonce Rachida Dati dans une interview

top-article-image

Illustration de la Tour Triangle en construction à Paris, France, le 5 octobre 2025. Ce gratte-ciel est situé au parc des expositions de la Porte de Versailles.

Photo: Crédit photo STEPHANE MOUCHMOUCHE/Hans Lucas/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 5 Min.

Dans un entretien exclusif, la ministre démissionnaire de la Culture et maire du 7ᵉ arrondissement, Rachida Dati, a détaillé ses ambitions pour les municipales de 2026. Candidate investie par Les Républicains, elle promet de « tout changer » à Paris. Elle a dénoncé la gestion d’Anne Hidalgo et plusieurs dossiers sensibles qui agitent la mairie, dont celui de la tour Triangle.
À dix-huit mois des élections municipales, Rachida Dati a lancé officiellement la bataille pour l’Hôtel de Ville. Invitée de France 3 Paris Île-de-France ce mardi 7 octobre, l’ancienne garde des Sceaux s’est présentée comme la seule capable de remettre de l’ordre dans la capitale. « Je serai la prochaine maire de Paris. Rien ne m’arrêtera, rien ne m’empêchera », a-t-elle déclaré avec assurance, revendiquant avoir « la force, l’énergie, les équipes et un projet ».
« Les dépenses somptuaires du cabinet de madame Hidalgo »
Lors de cette interview, la candidate a multiplié les attaques contre Anne Hidalgo, accusée de mauvaise gestion et de dépenses excessives. Selon elle, la situation financière de la capitale est alarmante : « Aujourd’hui, on a une explosion de la dette. […] Nous allons terminer cette mandature avec 12 milliards d’euros de dette. Est-ce que vous trouvez que Paris est plus propre ? Non. Est-ce que vous trouvez que Paris est plus sécurisé ? Non. »
Rachida Dati s’en est également prise aux « dépenses somptuaires » du cabinet de la maire, estimant que l’investissement municipal n’est pas à la hauteur des besoins de la capitale.
Elle a par ailleurs rappelé les affaires judiciaires visant l’équipe d’Anne Hidalgo, évoquant notamment les perquisitions menées à l’Hôtel de Ville dans le cadre de l’enquête sur les notes de frais. « Des dépenses personnelles faites avec l’argent des Parisiens », a-t-elle dénoncé, citant en particulier un déplacement controversé de la maire à Tahiti, où elle « n’est pas allée sur les sites liés aux JO » mais « voir sa fille ».
La tour Triangle, un projet à 660 millions d’euros
Parmi les dossiers qui empoisonnent la majorité municipale, la tour Triangle, gratte-ciel en construction dans le XVᵉ arrondissement, cristallise les critiques. Rachida Dati s’est interrogée sur les conditions financières de ce projet annoncé à 660 millions d’euros en 2022, évoquant le rapport de la Chambre régionale des comptes. « Plus de 300 millions d’euros » ont « disparu », a-t-elle pointé, se demandant : « Où est cet argent ? »
Le chantier, mené par la société Viparis (filiale d’Unibail-Rodamco-Westfield), fait toujours l’objet d’une enquête judiciaire pour favoritisme, ouverte après un signalement de Rachida Dati elle-même et de l’association Anticor. Élisabeth Borne, en tant qu’ancienne directrice de l’urbanisme de la Ville de Paris, a d’ailleurs été entendue au printemps dernier pour « apporter son éclairage » dans cette affaire.
Ce projet, approuvé en 2015 malgré l’opposition des écologistes, doit devenir en 2026 le troisième plus haut bâtiment de Paris, après les tours Eiffel et Montparnasse. En mai 2024, le Conseil de Paris avait voté un vœu demandant de réduire la hauteur de la tour et d’accroître la part de logements, une proposition rejetée par la majorité d’Anne Hidalgo.
Elle se dit convaincue de sa victoire
Malgré plusieurs procédures judiciaires, l’ex-garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa détermination à poursuivre sa campagne. Elle doit être jugée en septembre 2026 pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Renault-Nissan, des faits qu’elle conteste : « Je n’ai jamais été mise en cause sur de l’argent public, jamais. Je suis mise en cause dans le cadre d’un contrat, c’est de l’argent privé sur une affaire privée. » Elle est également visée par une enquête pour la non-déclaration de bijoux de luxe à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qu’elle réfute là encore.
Rachida Dati mise sur son expérience politique et sa pugnacité pour convaincre les électeurs. « Avec moi, ça changera et ça changera tout de suite », a-t-elle lancé, assurant que les Parisiens « peuvent compter sur [elle] ». Les élections municipales se tiendront les 15 et 22 mars 2026. Si la campagne s’annonce rude, Rachida Dati assure qu’elle « sera la prochaine maire de Paris ».