Stress et intestin : pourquoi l’anxiété favorise la prise de poids et comment en sortir

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Le lien caché entre le stress et l’intestin
Le stress ne se limite pas à une charge mentale : il modifie le fonctionnement du corps. Lorsque nous sommes anxieux ou surmenés, les hormones du stress influencent nos habitudes alimentaires et perturbent le microbiote intestinal, ce qui peut conduire à l’obésité.
Dans l’émission américaine Health 1+1 sur NTD, média affilié à Epoch Times, la praticienne en MTC Lü Huanyi a expliqué que la flore intestinale — cet ensemble de bactéries vivant dans nos intestins — est étroitement liée au poids corporel, à l’humeur et à l’immunité. Prendre soin de ces bactéries grâce à une bonne hygiène de vie et une alimentation adaptée permet de maintenir l’équilibre, de réduire l’inflammation et de rendre l’organisme moins sujet à la prise de poids.
Comment le stress perturbe le microbiote intestinal
L’intestin est souvent qualifié de « deuxième cerveau » en raison de l’axe intestin-cerveau, un système de communication bidirectionnel reliant la digestion, l’humeur et même l’immunité. Lorsque nous sommes stressés, anxieux ou dépassés, cet équilibre fragile peut se rompre, entraînant des troubles comme le syndrome de l’intestin irritable, des ballonnements, de la constipation ou de la diarrhée.
D’un point de vue médical, le stress active la réponse de « fuite ou combat » : les glandes surrénales libèrent du cortisol, une hormone du stress qui modifie la motilité intestinale, l’appétit et favorise le stockage des graisses au niveau abdominal. À long terme, cette production hormonale constante perturbe la flore intestinale, affaiblit le métabolisme et contribue à l’obésité et à l’inflammation. La MTC, bien que beaucoup plus ancienne, propose une explication parallèle :
Le système de la rate : en MTC, la « rate » représente l’ensemble du système digestif. Elle est responsable de la transformation des aliments en « qi » (énergie) et en sang, qui nourrissent tout le corps. Les tensions émotionnelles — en particulier l’inquiétude excessive ou la rumination — affaiblissent la rate, provoquant une baisse d’appétit, des ballonnements, des selles molles et une diminution de l’immunité. Le Classique de l’Empereur Jaune de la Médecine Interne affirme : « Trop réfléchir nuit à la rate », montrant que le stress mental peut directement altérer la digestion et la production d’énergie.
Le système du foie : le foie, selon la MTC, régule la circulation du qi et des émotions. Le stress, la colère ou la frustration provoquent une « stagnation du qi du foie », qui bloque la circulation de l’énergie. Cela se traduit souvent par de l’irritabilité, un inconfort digestif et un recours à la nourriture comme réconfort émotionnel. Les envies d’aliments gras ou croustillants — comme le poulet frit ou les chips — en sont un exemple typique : le stress perturbe à la fois l’humeur et le métabolisme.
Le système des reins : les reins, en MTC, stockent l’« essence » (jing), base de la croissance, de la reproduction et de la vitalité. Le stress chronique épuise peu à peu cette essence, entraînant fatigue, troubles du sommeil et ralentissement du métabolisme. D’un point de vue moderne, cela correspond à un épuisement surrénalien, à des déséquilibres hormonaux et à une moindre résistance au stress.
Ces observations montrent que le stress n’est pas seulement un état émotionnel, mais un véritable perturbateur de l’organisme tout entier. Il affaiblit la digestion, bloque la circulation de l’énergie, épuise la vitalité et modifie la flore intestinale, augmentant ainsi les risques de prise de poids et de maladies chroniques.
Comment le stress favorise la prise de poids
Selon Lü Huanyi, le stress favorise la prise de poids par deux grands mécanismes — comportemental et physiologique — qui s’autoentretiennent.
1. L’alimentation émotionnelle
Lorsque le stress augmente, beaucoup se réfugient dans la nourriture. Ce n’est pas qu’une mauvaise habitude : c’est biologique. Le stress diminue l’activité du cortex préfrontal (responsable du contrôle de soi) tout en activant le système de récompense du cerveau, rendant les aliments gras et sucrés particulièrement attractifs.
Perspective moderne : la colère pousse souvent vers des aliments croustillants et salés comme les chips ou le poulet frit, tandis que la tristesse ou la solitude se traduisent par une envie de douceurs — glace, chocolat, pâtisseries. Ces aliments libèrent de la dopamine, apaisant temporairement les émotions, mais entraînant rapidement culpabilité, variations de la glycémie et excès alimentaires.
Perspective MTC : le stress émotionnel provoque la stagnation du qi du foie, perturbant la digestion et la circulation. Pour compenser, le corps recherche des saveurs fortes et stimulantes. À long terme, cela affaiblit la rate, entraînant ballonnements, fatigue et accumulation de graisses, notamment au niveau de l’abdomen.
2. Le déséquilibre hormonal
Le stress ne modifie pas seulement le comportement : il reprogramme le métabolisme. Le stress chronique entraîne une libération excessive de cortisol par les glandes surrénales.
Perspective moderne : un taux élevé de cortisol favorise le stockage des graisses, surtout au niveau du ventre, augmente l’appétit, perturbe le sommeil et stimule l’inflammation. Le manque de sommeil modifie à son tour les hormones de la faim (ghréline et leptine), accentuant les fringales et réduisant la satiété — un cercle vicieux qui rend la perte de poids très difficile.
Perspective MTC : le stress prolongé épuise l’énergie du foie et des reins. Un foie affaibli ne régule plus correctement les émotions ni la circulation du qi, tandis que des reins affaiblis ne stockent plus assez d’essence pour maintenir l’équilibre énergétique. Fatigue, aphtes, yeux secs, cernes ou insomnie sont autant de signes d’un organisme sous tension. Ces déséquilibres nuisent au métabolisme et entraînent une prise de poids tenace.
Le cercle vicieux
L’alimentation émotionnelle et le déséquilibre hormonal s’alimentent mutuellement : le stress provoque des fringales, les excès perturbent le métabolisme, le mauvais sommeil accroît le stress, et l’affaiblissement des organes complique la récupération. Sans intervention, ce cycle peut mener à l’obésité, à la dépression et à diverses maladies chroniques.
Peut-on perdre du poids en période de stress ?
Le stress fait partie de la vie. Les étudiants subissent la pression des examens, les jeunes adultes celle du travail et de la famille, et même les retraités doivent gérer leur temps et leurs problèmes de sommeil.
Lü Huanyi souligne que le stress en soi n’est pas forcément nocif : tout dépend de la façon dont on y réagit et des comportements qu’il déclenche. Même en période de stress, perdre du poids reste possible. Une bonne gestion du stress, associée à une hygiène de vie saine, aide à atteindre ses objectifs.
Elle recommande de le gérer grâce à des pratiques de pleine conscience, notamment :
– Prendre conscience des signaux physiques et émotionnels.
– Pratiquer la respiration profonde pour calmer le système nerveux .
– Alterner détente et tension pour libérer le stress accumulé.
La pleine conscience crée un espace mental qui aide à mieux faire face aux situations stressantes, améliorant ainsi la gestion du corps et la qualité de vie.
3 principes pour entretenir de bonnes bactéries intestinales
Beaucoup tentent d’améliorer leur santé intestinale avec des compléments de probiotiques, mais les résultats varient. Lü Huanyi souligne qu’avec la multitude de probiotiques disponibles, choisir le bon revient presque à chercher l’âme sœur. Elle recommande plutôt de nourrir les bactéries existantes — leur fournir les bons aliments pour qu’elles se développent naturellement.
Ses trois principes clés pour entretenir une flore intestinale saine :
– Une bonne alimentation : privilégier les aliments complets riches en fibres, qui nourrissent les bonnes bactéries ;
– Un mode de vie régulier : conserver un sommeil et une activité physique constants pour soutenir la flore et l’immunité ;
– La réduction du stress : calmer l’esprit pour maintenir un microbiote équilibré.
Les aliments que les bonnes bactéries adorent
D’après la MTC et la nutrition moderne, certains aliments favorisent particulièrement la croissance des bactéries bénéfiques :
– Légumes : poivrons jaunes et rouges, brocoli, chou-fleur, épinards.
– Légumineuses : soja, haricots noirs, edamam.
– Gingembre et oignon : riches en gingérol et en allicine, des composés antibactériens qui renforcent l’immunité.
– Curcuma : antioxydant, il soutient la perte de poids et apaise l’anxiété.
– Bardane : elle nourrit les reins et la rate selon la MTC ; le thé de bardane favorise la croissance des bonnes bactéries.
– Asperges : elles apaisent la soif et stimulent le métabolisme.
– Bananes semi-mûres : riches en amidon résistant, elles rassasient sans augmenter la glycémie et favorisent la perte de poids.
– Patates douces : également riches en amidon résistant, elles stimulent la croissance du bon microbiote.
– Huiles saines : huile d’olive, de lin, de camélia et d’avocat, qui entretiennent un microbiote équilibré et un environnement favorable aux probiotiques.
Pensez à votre intestin comme à une ONU (Organisation des Nations Unies) de microbes : en nourrissant les bons membres, vous favorisez l’équilibre, la résilience et un meilleur contrôle du poids.
La médecine moderne comme la MTC s’accordent à dire que le stress peut perturber la digestion, déséquilibrer la flore intestinale et favoriser la prise de poids. Mais en comprenant ces mécanismes — et en agissant sur l’alimentation, la pleine conscience et la gestion du stress —, il est possible de restaurer l’harmonie.
Dans le langage de la MTC, prendre soin de la rate et apaiser le foie permet au qi de circuler librement, de renforcer la digestion et de rétablir l’équilibre du corps. Le résultat : non seulement un meilleur contrôle du poids, mais aussi une immunité renforcée, un moral plus stable et une santé durable.

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