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Protéger la vue des enfants contre la myopie précoce

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Photo: SmLyubov/Shutterstock

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Durée de lecture: 7 Min.

Les écrans dominent la vie moderne — des salles de classe aux salles de jeux — et les enfants développent une myopie, ou vision floue de loin, à des âges de plus en plus précoces. Ce qui peut sembler n’être qu’un simple besoin de lunettes peut en réalité ouvrir la voie à des maladies oculaires graves plus tard dans la vie.

Aux États-Unis, dans l’émission « Health 1+1 » de NTD, un média partenaire d’Epoch Times, l’optométriste new-yorkais Dr David Tai a mis en garde : une myopie infantile non traitée n’aggrave pas seulement la vue, elle augmente aussi le risque de glaucome, de décollement de la rétine et même de cécité. Il a partagé à la fois des approches médicales et des habitudes quotidiennes que les parents peuvent adopter pour protéger la vue de leurs enfants.

Les risques cachés de la myopie chez l’enfant

Beaucoup de parents pensent que des lunettes suffisent à traiter la myopie de leurs enfants. Pourtant, le Dr Tai souligne qu’à mesure que la myopie progresse, le globe oculaire s’allonge et s’affine progressivement, ce qui accroît fortement le risque d’autres maladies oculaires graves, parmi lesquelles :

• Glaucome : la myopie, en particulier la myopie forte, augmente considérablement le risque de glaucome. Une revue publiée en 2024 a montré que chaque augmentation de -1 dioptrie – c’est-à-dire un degré supplémentaire de myopie – faisait grimper d’environ 20 % le risque de développer un glaucome à angle ouvert.

• Décollement de la rétine : la myopie allonge le globe oculaire, étire la rétine et la rend plus fine et fragile. Cet allongement peut entraîner des déchirures rétiniennes pouvant provoquer un décollement de la rétine.

• Dégénérescence maculaire : l’allongement de l’œil lié à la myopie augmente le risque de dégénérescence maculaire myopique, pouvant conduire à une cécité ou à une altération sévère de la vision.

Des méthodes scientifiques pour freiner la progression de la myopie
La myopie ne se limite pas à une vision trouble. Son aggravation peut provoquer des dommages oculaires irréversibles et durables, rendant la prévention et le contrôle précoces essentiels.

Pour les enfants déjà atteints de myopie, certaines interventions scientifiques permettent de ralentir efficacement sa progression. Le Dr Tai a présenté quatre méthodes cliniques couramment utilisées :

• Lentilles d’orthokératologie : lentilles rigides portées la nuit qui modifient en douceur la courbure de la cornée (la surface avant de l’œil) pendant le sommeil. Elles permettent à la lumière de mieux se focaliser sur la rétine (partie sensible à la lumière) le jour. Elles corrigent temporairement la myopie et aident à freiner l’allongement de l’œil.

• Lentilles de contact souples multifocales : portées le jour, elles sont conçues pour ralentir la croissance de l’œil et contrôler la progression de la myopie. Une étude publiée en avril dans la revue Ophthalmology a montré que les enfants qui les portaient pendant au moins un an présentaient une progression plus lente de leur myopie et un moindre allongement de l’œil, comparé à ceux portant des lunettes ou des lentilles unifocales.

• Collyres à faible dose d’atropine : administrés quotidiennement, ils relaxent les muscles ciliaires, l’anneau de muscles lisses qui contrôle la forme du cristallin. En réduisant la tension constante et en empêchant une contraction excessive, ces collyres peuvent ralentir la progression de la myopie. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer leur sécurité et leur efficacité à long terme dans différentes populations.

• Lunettes multifocales : équipées de zones de focalisation différentes, elles visent à réduire la fatigue oculaire favorisant la myopie. Contrairement aux lentilles de contact, les lunettes se placent devant l’œil et leur position peut varier selon la direction du regard, tandis que les lentilles bougent avec l’œil et offrent une focalisation plus régulière. 

Ces méthodes nécessitent une évaluation par un professionnel de santé ainsi que des suivis réguliers pour garantir leur efficacité et leur sécurité.

Adopter de bonnes habitudes visuelles

Le Dr Tai a également livré des conseils pratiques, validés par la recherche, pour aider les parents et les enfants à éviter les idées reçues :

• Regarder au loin : contempler un paysage éloigné détend les muscles oculaires et procure un effet de repos.

 Garder les écrans à distance sûre : le danger ne vient pas de l’appareil en lui-même, mais de la proximité avec les yeux. Plus l’écran est petit et proche, plus la fatigue visuelle est importante. Les enfants devraient privilégier les écrans dans cet ordre : télévision d’abord, puis ordinateur, et enfin téléphone ou tablette.

• Appliquer la règle du “20-20-20” : toutes les 20 minutes d’écran, regarder un objet situé à 6 mètres pendant 20 secondes. On peut aussi se lever et bouger toutes les demi-heures, ou lever les yeux durant 30 secondes pour reposer yeux et corps.

« Une fois installée, la myopie ne peut pas être inversée », rappelle le Dr Tai. Les parents doivent appliquer les principes de détection précoce, de prévention précoce et de contrôle précoce pour protéger la vision de leurs enfants. Il recommande un premier examen ophtalmologique vers l’âge de 3 ou 4 ans. Comme les jeunes enfants ne savent pas toujours décrire une vision floue, il revient aux parents de surveiller activement leur santé visuelle plutôt que d’attendre des plaintes.

La myopie infantile est bien plus qu’un simple désagrément : elle peut conditionner la santé oculaire toute la vie. En combinant stratégies médicales, dépistage précoce et habitudes de vie constantes, les parents peuvent offrir à leurs enfants les meilleures chances de préserver une vision claire et durable.