Plus de la moitié des Français se disent prêts à « voter pour le RN à l’avenir », d’après un sondage
Selon une récente étude Viavoice réalisée pour le journal Libération et publiée le 30 octobre 2025, une majorité de Français se déclarent désormais prêts à envisager un vote en faveur du Rassemblement national (RN) à l’avenir.
Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Photo: ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images
Ce sondage révèle qu’un tournant s’opère dans l’opinion publique, avec 54% des personnes interrogées se déclarant prêtes à « voter pour le RN à l’avenir », une hausse significative de 11 points par rapport à septembre 2023, selon Libération.
Une dynamique inédite pour le RN
Cette progression traduit un changement profond dans les perceptions que nourrissent les Français vis-à-vis du parti de droite nationaliste. En effet, parmi les répondants prêts à soutenir le RN, 22% n’ont encore jamais voté pour ce parti, attestant de l’élargissement de sa base électorale et de sa capacité à séduire au-delà de son socle traditionnel.
À l’inverse, parmi ceux qui affirment ne pas vouloir voter pour le RN (46%), seuls 5% l’ont déjà fait par le passé, montrant une fidélisation des nouveaux électeurs acquis lors des derniers scrutins, d’après les chiffres publiés par Libération.
Un potentiel de progression important
L’analyse des résultats montre également une « perméabilité » au vote RN de plus en plus élevée, phénomène accentué par l’absence de regrets chez les électeurs ayant déjà choisi Le Pen ou Bardella. Cette tendance s’observe tout particulièrement auprès de la tranche d’âge des 50-64 ans, où le potentiel électoral du RN atteint 49%. Elle se marque également fortement chez les sympathisants du parti Les Républicains, dont près de 48% indiquent une opinion « positive » sur le RN.
Adrien Broche, responsable des études politiques à Viavoice, remarque que « les électeurs qui ont déjà testé Le Pen et Bardella ne le regrettent pas », ce qui explique la progression du RN et son potentiel à conquérir de nouveaux segments de la population.
Un contexte politique favorable
Cette montée en puissance du RN s’inscrit dans un contexte d’instabilité politique et de défiance vis-à-vis des responsables traditionnels. La popularité d’Emmanuel Macron est au plus bas, avec seulement 25% de confiance selon le dernier baromètre Toluna-Harris Interactive pour LCI, et le parti présidentiel pâtit d’une fragmentation croissante de la scène politique française.
En parallèle, le RN conforte son leadership dans les intentions de vote pour la prochaine présidentielle avec 35% des voix, selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, rapporte Epoch Times. Dans le scénario testé à nouveau à l’automne 2025, opposant Jordan Bardella (RN), Édouard Philippe (camp présidentiel), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Raphaël Glucksmann (PS) et Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella atteindrait 35% des intentions de vote, soit une progression de 4 points par rapport au printemps. Édouard Philippe recueillerait 15,5%, en baisse de 5 points, tandis que Jean-Luc Mélenchon afficherait une hausse, à 12,5% (+3). Raphaël Glucksmann obtiendrait 11% des suffrages (+0,5) et Bruno Retailleau rassemblerait 8% (-0,5)
Une alternative crédible au pouvoir en place ?
Le RN n’hésite plus à se poser en alternative crédible au pouvoir en place. L’adoption par l’Assemblée nationale d’une proposition de résolution du Rassemblement national invitant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 a été saluée comme une « journée historique » par les dirigeants du parti. Cet événement inédit illustre la nouvelle influence du RN au sein des institutions françaises.
À dix-huit mois de la présidentielle, le score historique du RN dans le sondage Viavoice, constitue un signal fort pour toutes les formations politiques françaises.
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