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Plus de 1500 artistes de Shen Yun et membres de leur famille demandent une enquête sur l’influence du PCC ciblant le groupe artistique

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Leeshai Lemish, un maître de cérémonie pour Shen Yun, s'exprime lors d'une conférence de presse soulignant les activités de répression transnationales du Parti communiste chinois visant la compagnie, au Lincoln Center à New York, le 26 mars 2025.

Photo: Samira Bouaou/Epoch Times

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Durée de lecture: 14 Min.

NEW YORK – Plus de 1500 artistes et membres de leurs familles ont signé une pétition appelant les États-Unis à enquêter sur l’instrumentalisation par Pékin des institutions américaines contre leur entreprise et leur communauté.
La pétition a été lancée en décembre 2024 suite à la montée des discours haineux à l’encontre de la compagnie Shen Yun Performing Arts, basée à New York. De nombreux signataires ont exprimé leur réprobation face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte à leurs valeurs, à leur travail et à leur mode de vie.
Les « distorsions flagrantes et les faux récits » ont été « répercutés par les médias grand public », soutenus en partie par des actions judiciaires et des « appels malveillants à des enquêtes gouvernementales », ont-ils écrit dans la pétition, qui a été présentée lors d’une conférence de presse au Lincoln Center for Performing Arts à New York, quelques heures avant la première représentation de Shen Yun dans cette salle.
« Nous sommes inquiets pour l’entreprise américaine bien-aimée qui apporte de l’espoir et de la joie à des millions de personnes. Nous sommes préoccupés par la capacité de Pékin à manipuler et à contrôler notre société », ont-ils déclaré.
La pétition appelle le ministère de la Justice à enquêter sur la « campagne d’influence étrangère malveillante » et à traduire en justice les acteurs qui en sont à l’origine. Elle demande également au Congrès et au président des États-Unis de protéger les entreprises américaines contre les opérations d’influence chinoises. Enfin, elle appelle les médias à « agir de manière responsable », à divulguer les liens que leurs sources entretiennent avec Pékin et à faire preuve d’une « véritable objectivité ».
Shen Yun a été créée par des pratiquants de Falun Gong, un groupe religieux brutalement persécuté par le régime chinois depuis 1999, après que le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir a commencé à craindre sa popularité.
Au cours de sa tournée annuelle à travers le monde, Shen Yun présente des centaines de spectacles de danse et de musique classiques chinoises, mettant en exergue les valeurs traditionnelles à travers des danses inspirées d’histoires et soulignant les violations des droits de l’homme dans la Chine d’aujourd’hui, tout en résistant aux tentatives de perturbation des diplomates chinois et au sabotage des agents soutenus par le PCC.
Un rapport publié en 2024 par le Centre d’information sur le Falun Dafa fait état de plus de 130 tentatives de sabotage visant Shen Yun depuis sa création en 2006.
Escalade
Au cours de l’année écoulée, la campagne contre Shen Yun s’est intensifiée, avec des dizaines de menaces de mort et d’attentats à la bombe visant les théâtres où la compagnie se produit ainsi que ses centres d’entraînement dans le nord de l’État de New York. Des menaces ont même été proférées à l’encontre de parlementaires américains qui ont exprimé leur soutien à la compagnie ou au Falun Gong.
L’une des menaces à la bombe les plus récentes a forcé l’évacuation du John F. Kennedy Center for the Performing Arts à Washington pendant plusieurs heures, le jour de la première du spectacle de Shen Yun.
Leeshai Lemish, un maître de cérémonie pour Shen Yun, a présenté lors de la conférence de presse à New York un graphique illustrant une nette augmentation des alertes à la bombe au cours des derniers mois, qui coïncide avec la montée en puissance des récits de haine et des allégations proférés sur internet.
Depuis le mois d’août de l’année dernière, le New York Times a publié plus de dix articles attaquant Shen Yun et le Falun Gong, en ignorant des quantités substantielles d’informations qui auraient remis en cause les prémisses de ces articles.
Ces articles ont été relayés sur la plateforme de médias sociaux X par des milliers de faux comptes, qui, selon une enquête menée par Epoch Times, étaient vraisemblablement liés à la Chine. Des milliers de ces comptes ont été supprimés par X, suite à cette enquête.
Le New York Times a omis un aspect essentiel de l’histoire de Shen Yun, a souligné M. Lemish.
« Nous avons des familles qui sont persécutées en Chine. Nous avons des artistes-interprètes qui ont perdu des parents à cause de la persécution en Chine », a-t-il déploré. « Nous avons des artistes-interprètes qui n’ont pas pu aller voir leurs parents une dernière fois, qui ont manqué les mariages de leurs enfants. »
En reconstituant des scènes de persécution sur scène, les artistes tentent de « donner une voix aux personnes qui n’en ont pas en Chine ».

Piotr Huang, danseur principal de Shen Yun, s’exprime lors de la conférence de presse soulignant les activités de répression transnationales du Parti communiste chinois visant la compagnie, au Lincoln Center, à New York, le 26 mars 2025. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Les artistes de Shen Yun se sont déclarés choqués par les allégations contenues dans les articles du New York Times, notamment sur le fait que la compagnie offre un environnement de travail toxique. Le premier danseur Piotr Huang a qualifié ces allégations d’« insultantes ».
Effrayant
Kay Rubacek, productrice de documentaires chevronnée, dont le fils et la fille se produisent avec Shen Yun dans le cadre de leurs études dans des écoles qui lui sont affiliées, a déclaré que la diabolisation de Shen Yun par le PCC avait des conséquences directes sur la sécurité de ses enfants.
« C’est vraiment effrayant. Même si nous savons que Shen Yun prend très au sérieux les questions de sécurité lors de chaque tournée, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous inquiéter pour leur sécurité », a-t-elle avoué.
Aucune des menaces à la bombe n’a été mise à exécution, mais « nous ne voulons pas prendre cela à la légère », a déclaré à Epoch Times Alison Chen, ancienne danseuse de Shen Yun qui enseigne aujourd’hui dans une école new-yorkaise affiliée à Shen Yun.

Kay Rubacek (à dr.), mère de Lee Rubacek, étudiant au collège Fei Tian (à g.), s’exprime lors de la conférence de presse soulignant les activités de répression transnationales du Parti communiste chinois visant l’entreprise, au Lincoln Center à New York, le 26 mars 2025. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Des inconnus soupçonnés d’être liés à Pékin ont crevé à plusieurs reprises les pneus des bus de la tournée Shen Yun de manière à les faire éclater lorsque les bus roulaient à grande vitesse. Certains pneus ont été crevés alors même que l’entreprise avait mis en place un système de sécurité 24 heures sur 24 pour ses bus, notamment lors d’un incident qui a touché deux bus l’année dernière à Costa Mesa, en Californie, a indiqué M. Lemish. Heureusement, les entailles ont été découvertes avant que les bus ne reprennent la route pour une autre étape de la tournée, a précisé la compagnie.
De telles attaques sont « totalement inacceptables », a déclaré Mme Rubacek. « Ce n’est pas une menace. C’est une tentative de meurtre. »
Son fils, Lee Rubacek, a ajouté que la campagne de menaces était devenue une préoccupation qui détournait l’entreprise de son objectif.
Les artistes de Shen Yun veulent simplement travailler sur leur art, a-t-il rappelé. « Qu’avons-nous fait pour mériter ces alertes à la bombe, ces menaces de mort ? »
Pétition
Vers décembre 2024, plusieurs artistes de Shen Yun et d’autres membres du personnel ont commencé à faire circuler une pétition en ligne condamnant les attaques contre Shen Yun et appelant le gouvernement américain à enquêter. La pétition a ensuite été transmise aux parents et à d’autres proches des artistes, ainsi qu’à d’anciens artistes.
En deux mois environ, la pétition a recueilli 1557 signatures, dont celles de 624 danseurs, musiciens et membres du personnel de production de Shen Yun, de 142 anciens danseurs et musiciens et de 791 membres de leur famille, principalement des parents, a précisé Mme Rubacek. Au moins plusieurs centaines de signataires ont joint des commentaires à leur signature, a constaté Epoch Times en parcourant la pétition, qui comprend le nom et la fonction de chaque signataire.
Certains parents signataires sont en train de créer une organisation de la communauté et prévoient de soumettre la pétition au gouvernement américain, a ajouté Mme Rubacek.
Elle a précédemment produit une série de documentaires pour NTD, un média partenaire d’Epoch Times.
Au-delà de Shen Yun
Selon Levi Browde, directeur exécutif du Centre d’information sur le Falun Dafa, l’enquête sur l’influence de Pékin aux États-Unis n’a pas pour seul but de protéger Shen Yun.
« Il s’agit d’un manuel de jeu. C’est la capacité du régime chinois à utiliser les institutions américaines comme arme contre l’Amérique. Et si le régime chinois réussit à le faire contre Shen Yun, contre la communauté du Falun Gong, il ne s’arrêtera pas là », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse.
Le gouvernement américain a établi que le Falun Gong faisait l’objet d’une répression transnationale menée par des agents du PCC sur le sol américain. Ces dernières années, le ministère de la Justice a inculpé ou condamné une poignée d’individus pour avoir aidé la répression par des activités criminelles au nom de Pékin, notamment deux hommes qui ont été reconnus coupables et condamnés pour avoir tenté de corrompre un fonctionnaire de l’IRS (L’Internal Revenue Service est l’agence du gouvernement fédéral des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses) afin de révoquer le statut d’organisation à but non lucratif de Shen Yun.

Levi Browde, directeur exécutif du Centre d’information sur le Falun Dafa, s’exprime lors de la conférence de presse soulignant les activités de répression transnationales du Parti communiste chinois visant l’entreprise au Lincoln Center à New York, le 26 mars 2025. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Comme Epoch Times l’a précédemment rapporté, le chef du PCC, Xi Jinping, a déclaré à son cercle intime que les campagnes précédentes contre le Falun Gong avaient échoué et, à la fin de l’année 2022, il a entrepris de déployer de nouveaux efforts afin d’attaquer le Falun Gong à l’échelle internationale.
L’une des pierres angulaires de la campagne consiste à faire circuler dans les médias étrangers et sur les réseaux sociaux des allégations qui inciteraient le gouvernement américain à enquêter sur le Falun Gong. Des agents du PCC au sein de la communauté du Falun Gong susciteraient alors une opposition au sein de la communauté à l’égard du gouvernement américain. En réponse, le gouvernement américain éliminerait le Falun Gong pour le compte de Pékin.
Les artistes se disent déterminés à persévérer. M. Huang a déclaré qu’ils n’avaient pas peur, car ce qui se passe montre que « le PCC a peur d’eux ».
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.

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