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Pékin restreint l’exportation de nouveaux précurseurs du fentanyl

Le régime chinois est la principale source d'entrée illicite de fentanyl aux États-Unis.

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Un chimiste de la Drug Enforcement Administration verse 2500 sachets de fentanyl certifié sur un comptoir lors d’analyses au laboratoire régional de la DEA à New York, le 8 octobre 2019.

Photo: Don Emmert/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le ministère chinois du Commerce a annoncé, le 10 novembre, de nouvelles mesures de restriction sur l’exportation de treize produits chimiques précurseurs du fentanyl à destination des États-Unis, du Mexique et du Canada.
Cette annonce fait suite à une rencontre bilatérale entre le président américain Donald Trump et le dirigeant du Parti communiste chinois, Xi Jinping, organisée en Corée du Sud le 30 octobre, durant laquelle Pékin s’est engagé à freiner ses exportations de drogues et Washington à abaisser de moitié, à 10 %, les droits de douane visant les substances liées au fentanyl.
Le régime chinois reste la principale origine du fentanyl illicite qui arrive sur le sol américain, approvisionnant les cartels en substances chimiques destinées à la fabrication du fentanyl et de ses analogues les plus nocifs, substances ensuite convoyées majoritairement via les frontières mexicaine et canadienne. Dès le début de son second mandat, Donald Trump a annoncé l’adoption de droits de douane visant la Chine, le Mexique et le Canada, leur reprochant de ne pas lutter efficacement contre ce trafic.
Le directeur du FBI, Kash Patel, a récemment déclaré devant le Congrès avoir pris contact avec les autorités antidrogue chinoises afin d’améliorer la coopération en matière de lutte contre les exportations illicites. En août, Pékin avait déjà proclamé des restrictions ciblant quatre précurseurs chimiques du fentanyl.
La Chine s’est imposée comme le principal fournisseur de fentanyl illicite dès que la courbe des décès a connu une forte hausse autour de 2016. Le nombre de morts a ensuite explosé entre 2021 et 2023, en parallèle d’un afflux record de passages à la frontière. Au plus fort de la crise, le fentanyl a été lié à 76 226 décès en 2022, soit un chiffre plus de quatre fois supérieur à celui de 2016. Les États-Unis ont observé un fléchissement pour l’année 2024, coïncidant avec une modification de la politique migratoire : le nombre de décès liés au fentanyl pour l’année en cours devrait atteindre 48.422.
Les États-Unis dialoguent avec les autorités chinoises pour lutter contre la crise du fentanyl depuis le milieu des années 2010, ce qui a permis au fil du temps de restreindre l’accès à plusieurs substances chimiques.
Pékin a toutefois suspendu toute coopération majeure avec Washington dès 2022, invoquant la visite de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, à Taïwan, et stoppant la collaboration sur le contrôle des exportations liées au fentanyl. Le dialogue n’a repris qu’en novembre 2023, après que les États-Unis ont levé les sanctions visant l’Institut des sciences étrangères du ministère chinois de la Sécurité publique, sanctionné pour violations des droits de l’homme au Xinjiang.
Donald Trump a officiellement qualifié la crise des opioïdes d’urgence nationale de santé publique, mobilisant de nombreuses agences gouvernementales.
En parallèle du dialogue avec la Chine, le département du Trésor américain poursuit sa politique de sanctions à l’encontre des entités liées aux principaux cartels, désormais désignés comme organisations terroristes. Le Mexique a également extradé plusieurs chefs de cartel.
Le département d’État a instauré une nouvelle politique de visas, rendant l’accès au territoire impossible pour les trafiquants, leurs familles et leurs proches.
Les forces armées américaines ont en outre mené plusieurs frappes contre des embarcations suspectées d’acheminer des drogues illicites vers les États-Unis.
Avec Reuters