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Nicolas Hénin : « Daech craint la ‘tolérance’ et ‘la cohésion' »

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Le journaliste français et ancien otage de Daech, Nicolas Henin en septembre 2014

Photo: ALAIN JOCARD/AFP/Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Suite aux attaques sur Paris qui ont provoqué la mort d’au moins 130 personnes, le journaliste français Nicolas Hénin, détenu durant dix mois par Daech en Syrie, a rappelé la nature de ses ravisseurs.
Il a écrit un éditorial pour le journal The Guardian : « Tous ceux qui ont été décapités l’année dernière étaient mes camarades de cellule et mes bourreaux jouaient à des jeux puérils avec nous – s’apparentant à de la torture mentale – affirmant un jour, que nous serions libérés, puis deux semaines plus tard faisant observer gaiement : ‘Demain nous tuerons l’un d’entre vous.’ » «Au début, nous les croyions, mais plus tard, nous en sommes venus à réaliser que dans la plus grande partie, ils étaient comme des bœufs qui s’amusaient avec nous. » a-t-il ajouté. Tout en étant retenu captif, Henin a déclaré avoir rencontré une dizaine de terroristes, dont « Jihadi John » (Ndlr- Le bourreau de Daech) qui lui a donné un surnom : « Baldy ».

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Daech craint la ‘tolérance’ et ‘la cohésion’
Nicolas Henin raconte leur conversation alors qu’il était emprisonné et ce que Daech semble craindre le plus :« Ils suivent l’actualité de façon obsédante, mais tout ce qu’ils voient passe par leur propre filtre. Ils sont totalement endoctrinés, s’accrochant de toutes les manières possibles à des théories conspiratrices et ne reconnaissant jamais les contradictions.
Avec cet intérêt pour l’actualité et les médias sociaux, ils vont noter toutes les informations consécutives à leur dernier assaut meurtrier à Paris et à mon avis leur refrain parmi eux sera : ‘Nous avons gagné’.
Ils seront encouragés par chaque signe de réaction exagérée, de division, de peur, de racisme, de xénophobie. Ils sont aussi attirés par toutes les sortes de laideur sur les médias sociaux.
Le point central de leur monde est leur croyance que les communautés ne peuvent vivre avec les musulmans et chaque jour le filtre de leur actualité sera réglé sur la découverte de preuves venant soutenir leur croyance… La cohésion, la tolérance – ce n’est pas ce qu’ils veulent voir. »
Le journaliste français a expliqué que bombarder les zones occupées par Daech n’était selon lui pas la solution.
« Tout ce que je sais, me dit que c’est une erreur. Le bombardement sera énorme et l’expression d’une colère juste, » a-t-il écrit. « La revanche était peut-être inévitable, mais ce qui est nécessaire est la discussion. Ma peur est que cette réaction rende la situation encore pire ensuite » a-t-il ajouté.