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Amine Kessaci

Mobilisation face au narcotrafic : le cri d’Amine Kessaci après la mort de son frère, « pour toutes ces mères qui tiennent bon »

Quelques jours après l’assassinat de son frère Mehdi à Marseille, Amine Kessaci appelle à une mobilisation nationale. Il continue ses prises de parole, notamment pour soutenir toutes ces mères qui restent dignes malgré la perte d’enfants, victimes de cette violence qui gangrène les quartiers.  

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Amine Kessaci, jeune militant écologiste engagé contre le narcotrafic et fondateur de l’association Conscience, à Marseille, le 27 mai 2024.

Photo: : NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le 13 novembre dernier, Mehdi Kessaci, frère cadet d’Amine Kessaci, a été assassiné à Marseille par deux individus à moto sur un parking. Cette tragédie intervient cinq ans après la disparition de l’aîné des frères Kessaci, tué dans des circonstances similaires. Malgré le drame, le jeune militant de 22 ans engagé contre le narcotrafic et fondateur de l’association Conscience, ne compte pas se taire. Il organise une marche blanche et incite les Français à observer une minute de silence pour rendre hommage à Mehdi. 

Une mobilisation nationale face au narcotrafic 

« Si je prends la parole, c’est avant tout pour ma maman, qui avait déjà enterré un enfant, qui mardi dernier a enterré un second enfant, et pour toutes ces mères qui ont perdu des enfants et qui tiennent debout, qui tiennent bon », a déclaré Amine Kessaci, sur France Inter ce jeudi, rappelant que son petit frère « n’était connu dans aucune affaire, dans aucun dossier ». « Aujourd’hui, si je dois parler, c’est pour lui rendre hommage, parce que mon petit frère était fier du combat que j’avais mené », a-t-il ajouté. 
Le militant écologiste marseillais appelle à une mobilisation massive à Marseille et partout en France, pour lutter contre le narcotrafic. Une marche blanche est prévue ce samedi 22 novembre ; elle doit partir à proximité du lieu de l’assassinat de Mehdi, dans le IVᵉ arrondissement de la ville, précise Ouest-France. « Partout, vous pouvez vous mobiliser, devant les mairies vous pouvez faire une minute de silence, partout vous pouvez vous mobiliser en parlant de Mehdi, en racontant son histoire, en racontant qui il était », a-t-il encore sollicité.  
Le jeune homme a tenu à rassurer les participants à la manifestation sur le bon déroulement de l’événement. « Si on appelle à se mobiliser, c’est que toutes les conditions de sécurité sont réunies, sinon moi je ne prendrai pas le risque de faire marcher des gens. » Il a précisé que plusieurs personnalités nationales seront présentes, ce qui entraînera automatiquement un renforcement du dispositif de protection. 

« On ne peut pas tuer tout un peuple » 

Et d’insister au micro de France Inter : « On ne peut pas tuer tout un peuple, on ne peut pas tuer toute une nation, et plus on sera nombreux, plus notre sécurité sera garantie à toutes et tous. » 

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Pour Amine Kessaci, la mort de son frère n’est pas un fait isolé mais « un échec collectif ». « Aujourd’hui, il faut qu’on arrête de venir jeter la pierre à des petits jeunes de cité, il faut qu’on arrête de faire porter la responsabilité sur les mamans. C’est juste impossible, improbable de venir jeter encore la responsabilité sur des familles, de venir encore jeter la responsabilité sur des gens qui se lèvent le matin, qui essaient de s’en sortir comme ils le peuvent », a-t-il martelé, pointant le fait que, depuis vingt ans, on fait des discours, des propositions, on tente de trouver des solutions, et malgré tout, « Mehdi est mort ».  

« Vous voulez que j’aie peur de quoi maintenant ? » 

Il a appelé à « une véritable révolution sociale dans les quartiers » : développer les services publics, les transports et les opportunités pour les jeunes afin de réduire l’emprise des narcotrafiquants. Car, comme il l’a constaté, « partout où un abandon est constaté, les choses s’organisent par elles-mêmes », laissant la place aux trafiquants pour prospérer. Il souligne que ce sont eux « qui font le beau temps, la pluie, le soleil dans les cités. Ce sont eux qui viennent payer les piscines, ce sont eux aussi les premiers employeurs ». 
Dans son combat, Amine Kessaci refuse de céder à la peur, comme il l’a déclaré sur France 2 ce mercredi : « Peur de quoi ? On m’a brûlé mon premier frère dans le coffre d’une voiture et on vient de tuer le deuxième. Vous voulez que j’aie peur de quoi maintenant ? »