Logo Epoch Times

Exclusif

plus-iconUE et Terres rares

L’UE cherche des alternatives aux terres rares chinoises

Le plan inclut le recyclage des matériaux au sein de l’UE, des achats conjoints, la constitution de réserves et l’investissement dans des projets à l’intérieur comme à l’extérieur du bloc.

top-article-image

Ursula von der Leyen s’exprime lors d’une conférence de presse en marge du Conseil européen réunissant les 27 dirigeants de l’UE pour discuter de l’Ukraine, de la défense européenne, des récents développements au Moyen-Orient, de la compétitivité, du logement et des migrations, à Bruxelles, le 23 octobre 2025.

Photo: Nicolas Tucat/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

L’Union européenne cherche à s’affranchir des terres rares en provenance de Chine, selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Dans un discours prononcé samedi au Berlin Global Dialogue, Mme von der Leyen a indiqué que l’UE « travaille à un nouveau plan RESource EU dans la lignée de l’initiative REPower », lancée par Bruxelles en 2022 pour se passer de l’énergie russe.
« L’objectif est d’assurer l’accès à des sources alternatives de matières premières critiques à court, moyen et long terme pour nos industries européennes », a-t-elle déclaré.
Le 9 octobre, le régime chinois a resserré ses contrôles à l’exportation sur les terres rares et les matériaux pour batteries, sur fond de guerre commerciale persistante avec les États-Unis.
Cette décision a également « un impact énorme » sur les industries européennes — automobile, semi‑conducteurs, aéronautique et défense — et « représente un risque significatif » pour le bloc, a averti Mme von der Leyen, en soulignant que plus de 90 % des aimants en terres rares consommés par l’UE sont importés de Chine.
Sans nommer de pays, la présidente de la Commission a déclaré que « les outils de la diplomatie traditionnelle sont utilisés pour militariser les interdépendances et mettre à profit les alliances … pour créer des points d’étranglement sur des pays et des industries, et pour exercer un contrôle et imposer des coercitions aux autres ».
Mme von der Leyen a précisé que l’UE travaillerait avec les responsables chinois pour trouver des solutions à court terme, tout en œuvrant avec les partenaires du G7 à une réponse coordonnée.
Selon elle, le plan RESource EU comprendra la construction d’une « économie circulaire », qui implique le recyclage des matériaux.
« Certaines entreprises peuvent recycler jusqu’à 95 % des matières premières critiques et des batteries », a-t-elle souligné. « Cela signifie extraire des matières premières précieuses, réduire les déchets et, bien sûr, promouvoir une gestion durable des ressources. »
Le plan comprend également des achats conjoints, la constitution de stocks stratégiques et des investissements dans des projets au sein et en dehors de l’UE, a-t-elle ajouté.
Les 17 terres rares — dont 12 font l’objet d’annonces de restrictions à l’exportation par la Chine — sont essentielles à des produits allant des véhicules électriques aux moteurs d’avion et aux radars militaires. Les contrôles à l’exportation en vigueur depuis avril ont provoqué des pénuries dans le monde entier, avant qu’une série d’accords avec l’Europe et les États-Unis n’apaise la pression sur l’offre.
Les nouveaux contrôles chinois sur les matériaux pour batteries et sur les terres rares doivent entrer en vigueur respectivement les 8 novembre et 1er décembre.
Les constructeurs automobiles européens alertent également sur de fortes perturbations de leur production si Pékin continue d’interdire l’exportation de puces depuis Nexperia China, sur fond de conflit opposant la filiale chinoise au siège néerlandais de l’entreprise.
Le 21 octobre, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, et le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, ont convenu que des responsables tiendraient des discussions la semaine prochaine au sujet des contrôles à l’exportation.
Avec Reuters