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Wingtech en appelle à la Cour suprême néerlandaise après la décision sur Nexperia
Wingtech a contesté la décision d’une chambre des entreprises lui retirant le contrôle du fabricant de puces Nexperia.

Une femme passe à vélo devant le siège de Nexperia à Nimègue, le 6 novembre 2025. La Chine a annoncé le 1ᵉʳ novembre 2025 qu’elle exempterait certains composants Nexperia de l’interdiction d’exportation imposée à la suite d’un différend avec les autorités néerlandaises, qui a suscité l’inquiétude des entreprises européennes.
Photo: JOHN THYS/AFP via Getty Images
La maison mère chinoise du fondeur de puces Nexperia, le groupe Wingtech, a annoncé le 28 novembre avoir saisi la Cour suprême des Pays‑Bas pour contester une décision de justice de première instance lui retirant le contrôle de Nexperia.
Ce bras de fer, qui dure depuis deux mois et a perturbé les chaînes d’approvisionnement de l’industrie automobile, ne montre aucun signe d’apaisement, malgré les compromis trouvés plus tôt ce mois‑ci par les autorités néerlandaises et chinoises, Wingtech et Nexperia se rejetant mutuellement la responsabilité de l’enlisement des négociations.
Wingtech, détenu en partie par le régime communiste chinois et inscrit sur liste noire par les États‑Unis, a racheté en 2019 le fabricant néerlandais de semi‑conducteurs Nexperia.
Le bras de fer entre la maison mère chinoise de Nexperia et son siège néerlandais a débuté lorsque le ministre néerlandais des Affaires économiques, Vincent Karremans, a invoqué la loi sur la disponibilité des biens, héritée de la guerre froide, pour prendre le contrôle de Nexperia, invoquant des préoccupations liées à de « graves carences de gouvernance » découlant d’agissements présumés de l’ancien directeur général du groupe, Zhang Xuezheng.
Les accusations portent sur un « transfert indu de capacités de production, de ressources financières et de droits de propriété intellectuelle vers une entité étrangère appartenant au directeur général et sans lien avec Nexperia ».
Un porte‑parole du ministère des Affaires économiques a indiqué auparavant à Epoch Times que la branche européenne de Nexperia « aurait pratiquement disparu à brève échéance » sans l’intervention du ministre.
Parallèlement, et à peu près au même moment, la chambre des entreprises de la cour d’appel d’Amsterdam a suspendu M. Zhang de ses fonctions et nommé l’homme d’affaires néerlandais Guido Dierick administrateur non exécutif. Tous les droits de vote attachés aux actions de Nexperia détenues indirectement par Wingtech ont été confiés à un administrateur indépendant.
En réaction, Pékin a bloqué les exportations de puces Nexperia, dont la plupart sont produites en Europe mais conditionnées en Chine, et Nexperia China a ignoré les instructions émanant du siège néerlandais.
Le recours de Wingtech, déposé le 26 novembre, soutient que les décisions de la chambre des entreprises sont entachées d’irrégularités en raison de l’implication de l’État néerlandais et du fait que les juges ont statué sans entendre les arguments de Wingtech. La haute juridiction ne devrait pas se prononcer avant l’an prochain.
Par ailleurs, Wingtech a formé un recours contre l’intervention de l’État néerlandais, qui a ensuite été suspendue à l’issue de discussions avec Pékin.
Nexperia fabrique des puces largement utilisées dans l’électronique grand public et d’autres équipements, notamment les téléphones, les ordinateurs, les automobiles et les dispositifs médicaux.
À la suite d’entretiens réunissant des responsables des Pays‑Bas, de la Chine et de l’Union européenne, le Parti communiste chinois a accordé, plus tôt ce mois‑ci, des exemptions aux contrôles à l’exportation pesant sur les puces Nexperia, tandis que le gouvernement néerlandais suspendait son intervention dans l’entreprise. Mais les tensions demeurent vives entre la société et sa maison mère ainsi que sa filiale chinoise.
Après que Pékin a plaidé pour une résolution du conflit portée par l’entreprise elle‑même, Nexperia a affirmé, dans une lettre ouverte publiée le 27 novembre, qu’elle « n’a reçu aucune réponse significative » de ses entités en Chine à ses « multiples tentatives, formelles comme informelles, pour rétablir le dialogue » par des « appels, courriels et propositions de réunions ».
Nexperia China a répliqué en accusant la filiale néerlandaise de bâillonner la communication en supprimant les comptes de messagerie des employés de Nexperia China et en leur coupant l’accès aux systèmes informatiques.
Wingtech et Nexperia China ont également accusé, le 28 novembre, le siège néerlandais de Nexperia de comploter pour bâtir une chaîne d’approvisionnement indépendante de la Chine. La maison mère a jugé les négociations intenables, estimant que Nexperia éludait la question de son « contrôle légitime ».
Avec Reuters

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