L’institut Européen des Sciences Humaines, suspecté de légitimer « le jihad armé », dissous par le gouvernement

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images
L’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH), une école d’imams accusée de promouvoir « un islam radical » et de légitimer « le jihad armé », a été officiellement dissous en Conseil des ministres mercredi, selon une annonce du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X.
« La lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste se poursuit »
Bruno Retailleau a souligné que : « La lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste se poursuit. Aujourd’hui, l’Institut Européen des Sciences Humaines a été dissous en Conseil des ministres à ma demande ». Il a également remercié « les services de l’État qui, au quotidien, mènent ce combat vital pour ne pas laisser les Frères musulmans dérouler leur agenda islamiste ».
Un rapport commandé par Emmanuel Macron, publié au printemps, identifiait le développement de « l’islamisme par le bas » comme « une menace pour la cohésion nationale », pointant spécifiquement la mouvance des Frères musulmans.
Objet d’une enquête sur des soupçons de non-déclaration de financements étrangers
Fondé en 1992 à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), l’IESH est régulièrement accusé de liens avec des courants radicaux. L’établissement, basé dans la Nièvre à Saint-Léger-de-Fougeret, a fait l’objet d’une perquisition en 2024 dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de non-déclaration de financements étrangers, notamment en provenance du Qatar. L’enquête du parquet de Nevers porte sur des faits de blanchiment, d’abus de confiance et de non-respect des obligations prévues par la loi contre le séparatisme de 2021.
Le doyen de l’IESH, Larabi Becheri, réfute catégoriquement ces accusations : « Il n’y a rien de fondé. Depuis la loi de 2021, on n’a eu aucun don de l’étranger. Le dernier, du Qatar, date de 2018, et il est déclaré », a-t-il déclaré à l’AFP. Selon lui, l’institut forme « des imams à la française pour éviter le radicalisme » et revendique son « indépendance ».
Première école de ce type à voir le jour en France en 1992, l’IESH a été installée dans le hameau de Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), en plein cœur du Morvan. Cette initiative prolongeait la vision de l’ancien président François Mitterrand, qui souhaitait une formation d’imams sur le territoire national – un credo repris par Emmanuel Macron.
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