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Incendie criminel

Incendie criminel au collège de Dijon : des parents entre colère et inquiétude

L'inquiétude était palpable lundi devant le collège Jean-François Champollion à Dijon. Des parents choqués redoutent « un coup d'arrêt dans l'éducation » de leurs enfants après l'incendie qui a ravagé l'établissement dans la nuit de vendredi à samedi.

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Une salle de classe endommagée à l'intérieur du lycée Champollion à Dijon, dans le centre-est de la France, le 15 décembre 2025, trois jours après qu'un incendie s'est déclaré dans le bâtiment, causant d'importants dégâts.

Photo: Timothée PIRON / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Nadia, mère d’un élève de sixième, confie son désarroi : « En tant que maman, je m’inquiète ». Son fils de 11 ans était « au bord des larmes » samedi matin en apprenant la nouvelle. Pour elle, cet incendie « met un stop à l’éducation » des élèves du quartier. Si les cours à distance sont prévus jeudi et vendredi, l’avenir reste flou : « après les vacances qu’est-ce qu’on va devenir ? »

Une « vendetta » liée au narcotrafic 

le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez a établi un lien direct entre l’incendie et le démantèlement récent d’un réseau de trafiquants. « Sept têtes d’un réseau » local ont été interpellées en septembre aux Grésilles, quartier prioritaire où se situe l’établissement.
Selon le ministre, il s’agirait d’une « vendetta » : « quand on fait mal aux trafiquants de drogue, il y a souvent des représailles, des actions qui sont des espèces de vendetta ». Avec « plusieurs départs de feu concomitants », le sinistre est « vraisemblablement d’origine criminelle », confirme le parquet. Aucune interpellation n’a encore eu lieu.

L’État promet de « ne rien lâcher »

Au cœur du quartier des Grésilles, Laurent Nuñez a affiché sa détermination : « Ici à Dijon comme partout sur le territoire national, il y a une guerre à mener. Nous avons gagné une bataille importante, nous allons évidemment poursuivre ce combat, rien n’intimide le gouvernement ».
Le ministre de l’Éducation nationale Edouard Geffray s’est engagé à ce que « l’essentiel » des 500 élèves du collège retrouvent les salles de classe après les vacances de Noël, soit dans l’établissement, soit à proximité, en attendant la reconstruction complète des classes endommagées.

« On a brûlé un lieu sacré »

La colère le dispute à l’incompréhension chez les habitants. Une mère de famille, qui refuse de décliner son identité par crainte de représailles, s’indigne : « C’est inadmissible, on a brûlé un lieu sacré ». Elle dénonce un quartier gangrené par la violence : « C’est un quartier de voyous ici ».
Cette mère célibataire énumère les précédents incendies : « C’est la quatrième fois parce qu’il y a eu l’école primaire, la médiathèque deux fois, et là le collège ! » Selon elle, l’établissement avait déjà été visé par des tirs de mortiers. « Ma fille n’est pas en sécurité », déplore-t-elle, encore « choquée » : « J’ai pleuré quand ma fille m’a dit pour l’incendie et qu’elle m’a demandé : comment on va faire ? »

« La République est chez elle partout »

Edouard Geffray a condamné avec force cette attaque symbolique. En s’en prenant à une école, les incendiaires visent « ce qui permet aux autres de s’en sortir », a-t-il regretté, partagé entre « tristesse et colère ». Le ministre a martelé un principe intangible : « La République est chez elle partout, l’école est chez elle dans toutes les écoles, collèges et lycées, ce n’est pas négociable ».
Sur place, les dégâts sont considérables : murs noircis, faux plafonds fondus ou effondrés. Plusieurs mois de travaux seront nécessaires pour remettre les lieux en état.

Un avenir incertain qui tourmente les parents

Pascaline, mère d’un élève de troisième, résume l’état d’esprit général : « On est stressé par rapport à tout ce qui se passe dans le quartier ». Elle se dit dans « le néant complet » concernant la rentrée de janvier et pose une question qui hante de nombreuses familles : « Comment rassurer nos propres enfants si nous, on est angoissé. Comment leur apporter des réponses, si on ne les a pas ? »
Avec AFP