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L’humanité a seulement vu 0,001 % des grands fonds marins, les océanographes consternés

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Les fonds océaniques restent des endroits mystérieux.

Photo: Image : Amika Studio/Shutterstock

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Durée de lecture: 3 Min.

Qui a dit que l’ère de l’exploration de notre planète était terminée ? À en croire les calculs d’une équipe de chercheurs, moins de 0,001 % des fonds marins de la planète bleue sont connus de l’humanité. Une méconnaissance « abyssale » du plancher océanique qui interroge.
C’est un fait : les scientifiques ont mieux cartographié le ciel et les planètes que nos propres fonds marins. Il suffit de comparer le nombre de clichés impressionnants dont nous disposons sur les confins de la galaxie, et celui dérisoire, voire inexistant, sur les abysses de notre planète.
Non, tout n’a pas encore été exploré sur Terre, contrairement à ce que l’on imagine en général, et une étude publiée le 7 mai dans la revue Science Advances l’affirme avec force. En effet, une équipe de chercheurs a calculé que moins de 0,001 % des fonds marins (on parle des zones situées à plus de 200 mètres de profondeur !) sont connus de l’humanité… Un chiffre hallucinant, tant on pourrait penser que nos technologies actuelles pourraient permettre de sérieuses explorations sous-marines.
Alors que les fonds marins comptent pour 66 % de la surface de la planète, les scientifiques ont seulement observé de leurs propres yeux 3823 km2. Tout le reste n’a jamais été ni observé, ni étudié. À titre de comparaison, si les scientifiques travaillant sur les écosystèmes terrestres disposaient d’un jeu de données équivalent, ils ne connaîtraient que 1489 km2, soit l’équivalent de la Guadeloupe, indique Reporterre.
Que peut-on découvrir sous l’eau ?
Il faut dire que les pays vraiment intéressés par la question se comptent sur les doigts d’une main. Et pour cause, 97 % des 44.000 plongées réalisées depuis 1958 ont été faites sous l’égide de cinq pays : les États-Unis, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la France et l’Allemagne. De plus, ces explorations du plancher océanique ont été conduites dans un rayon de 200 milles nautiques (370 km) autour de seulement trois pays : les États-Unis, le Japon et la Nouvelle-Zélande.
Les océanographes s’appuient donc en grande partie sur un échantillon de données « incroyablement petit et biaisé » pour comprendre l’océan profond. Comme le souligne Futura, la plupart de nos connaissances des grands fonds reposent également sur des données indirectes (données acquises par bateaux ou satellites, relevés ponctuels de paramètres physico-chimiques). Des données malheureusement peu fiables et sujettes à interprétations. Des vidéos seraient évidemment plus souhaitables.
Comme n’importe quel baigneur en plein milieu de la mer, peut-être que l’humanité craint de découvrir ce qu’il y a au fond de l’eau… Ou bien est-ce seulement une histoire de difficulté technique. Selon les chercheurs, il faudrait plus de 100.000 ans pour connaître les abysses dans leur entièreté avec nos moyens actuels. Malgré tout, il y a toujours lieu d’espérer qu’une invention révolutionnaire sera un jour utilisée pour révéler, ou visiter, ces lieux inexplorés. Ne dit-on pas : « Quand on veut, on peut » ?