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Les États-Unis pourraient mettre fin à leur dépendance aux terres rares chinoises d’ici 18 mois, affirme Donald Trump
Le président a déclaré que la capacité de la Chine à menacer l’Amérique et ses alliés en dominant le secteur des minéraux critiques allait bientôt s’estomper.

Le président Donald Trump fait un geste alors qu’il embarque à bord d’Air Force One avant de se rendre en Corée du Sud, à l’aéroport Haneda de Tokyo, le 29 octobre 2025.
Photo: Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images
Le président des États-Unis, Donald Trump, a affirmé que les États-Unis mettraient fin à leur dépendance à l’égard de la Chine pour les minéraux dits « terres rares » d’ici 18 mois, grâce à un « programme d’urgence » destiné à bâtir des chaînes d’approvisionnement nationales et alliées. Il a qualifié cette initiative de priorité majeure pour la sécurité nationale à la suite des récentes restrictions à l’exportation décidées par Pékin.
Lors d’un entretien le 2 novembre accordé à l’émission « 60 Minutes » sur CBS, Trump a précisé que le nouveau plan de son administration sur les terres rares garantirait que les États-Unis puissent répondre à l’ensemble de leurs besoins industriels et de défense en moins de deux ans, citant de nouveaux partenariats conclus avec le Japon, l’Australie et le Royaume-Uni.
« Dans un délai très court, nous aurons tout ce dont nous avons besoin pour nous-mêmes », a-t-il déclaré. « Nous avons lancé un programme d’urgence, et d’ici un an à un an et demi, nous disposerons de tout ce dont nous avons besoin, quel que soit le type de menace envisagée. »
La Chine domine la production mondiale de terres rares et détient une part encore plus importante de la capacité de raffinage, une situation que Trump et des responsables de son administration considèrent comme une vulnérabilité stratégique pour les États-Unis. Ces minéraux sont essentiels à une multitude de produits technologiques, des smartphones et véhicules électriques aux avions de chasse et missiles guidés.
Pékin a commencé à utiliser les terres rares comme arme en imposant des contrôles à l’exportation vers le Japon lors d’un différend diplomatique en 2010, puis environ une décennie plus tard en imposant des restrictions similaires sur des matériaux stratégiques – dont l’antimoine, le germanium et le tungstène – à destination des États-Unis.
En avril, le Parti communiste chinois (PCC) a élargi sa liste de contrôles à l’exportation pour y inclure sept terres rares et des aimants fabriqués à partir de trois d’entre elles. Puis, le 9 octobre, il a annoncé des restrictions massives concernant des produits contenant ne serait-ce que des traces de terres rares, une situation que Trump a décrite comme une action hostile contre le monde entier.
« Ce n’était pas une menace contre les États-Unis. C’était vraiment une menace contre le monde », a‑t‑il affirmé au cours de l’interview sur « 60 Minutes ». « Donc, le monde entier s’est uni, je pense, à notre instigation. »
Trump a prédit que « d’ici deux ans, la question des terres rares cessera vraiment d’être un problème ».
Bien que la Chine ait accepté de suspendre pendant un an ses restrictions à l’exportation dans le cadre d’un accord récemment conclu entre Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping, de nombreux pays ont accéléré leurs efforts pour diversifier leurs chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques hors de la Chine. Au cours des semaines ayant suivi la menace du PCC d’instaurer des contrôles à l’exportation, on a observé un afflux de nouvelles politiques, d’investissements et d’accords transfrontaliers visant à sécuriser des sources alternatives.
Dans son entretien sur CBS, Trump a indiqué que les droits de douane imposés en vertu de son autorité d’urgence avaient joué un rôle décisif pour obliger la Chine à suspendre ses restrictions.
« Les droits de douane nous apportent la sécurité nationale et une grande richesse », a‑t‑il souligné. « Lorsqu’ils ont tenté de nous imposer – à nous et au reste du monde – ces restrictions sur les terres rares, j’ai immédiatement institué un droit de douane de 100 % en plus de ce qu’ils payaient déjà. Dès que je l’ai fait, ils sont venus négocier. »
La récente rencontre entre Trump et Xi lors du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique en Corée du Sud a abouti à un accord prévoyant la levée de certains droits américains, la suspension des restrictions chinoises sur les terres rares et un engagement de Pékin à accroître ses achats de produits agricoles américains, notamment de soja. Si les conditions de cet accord n’ont pas encore été rendues publiques, Trump a indiqué s’attendre à ce qu’elles soient renégociées chaque année.
La course pour remplacer la Chine
Dans un entretien accordé à l’émission « State of the Union » sur CNN le 2 novembre, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a confirmé les propos de Trump sur l’accélération des efforts pour garantir l’indépendance des États-Unis en matière de terres rares. Selon lui, la menace de contrôles à l’exportation a galvanisé Washington et ses alliés afin de bâtir des chaînes d’approvisionnement alternatives « à toute vitesse ».
« Ils ont préparé ce plan depuis 25 ou 30 ans. Et les États-Unis dormaient au volant », a souligné Bessent, évoquant la stratégie chinoise de militarisation des terres rares. « Et maintenant, cette administration va passer à la vitesse supérieure dans les un à deux ans à venir. »
La domination de la Chine dans le secteur des terres rares représente environ 70 % de l’exploitation minière, 90 % de la séparation et du traitement, et 93 % de la fabrication d’aimants, selon le Center for Strategic and International Studies.
Bessent a estimé que la suprématie du PCC dans le secteur des minéraux critiques constitue une « épée » suspendue au-dessus du monde entier – et que l’urgence est désormais de réduire ce risque.
« Nous avons rassemblé nos alliés : toutes les démocraties occidentales, les démocraties asiatiques et l’Inde vont participer à la constitution de nos propres chaînes d’approvisionnement », a-t-il affirmé.
« Nous ne voulons pas nous découpler totalement de la Chine, mais nous devons réduire les risques. Elle a prouvé qu’elle était un partenaire peu fiable dans de nombreux domaines. »
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump s’efforce de redévelopper la capacité américaine en matériaux critiques en simplifiant les procédures pour les projets miniers et en finançant de nouvelles installations de traitement. Son administration encourage également les alliés à coordonner leurs investissements pour réduire la dépendance mondiale vis-à-vis de l’offre chinoise.
Dans un entretien séparé au Financial Times, Bessent a déclaré que la rapidité de ces initiatives traduisait la certitude que la capacité de Pékin à utiliser les terres rares comme levier économique disparaîtra d’ici un à deux ans.

Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».
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