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Les États-Unis déploient le système de missiles Typhon au Japon sur fond de tensions avec la Chine

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Le 16 juillet 2025, lors de l’exercice Talisman Sabre 25 dans le Territoire du Nord en Australie, la 3e Task Force multi-domaines de l’armée américaine a coulé une cible maritime grâce à un SM-6.

Photo: Sgt. Brian A. Stippey/U.S. Marine Corps

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Durée de lecture: 6 Min.

L’armée américaine a déployé pour la première fois son système de missiles Typhon de portée intermédiaire au Japon, alors que le Parti communiste chinois (PCC) continue de démontrer sa puissance militaire.
Le système Typhon a été présenté le 15 septembre à la base aérienne du corps des Marines d’Iwakuni, à l’extrémité sud-ouest de l’île principale du Japon. Il a rejoint la base dans le cadre de l’exercice annuel Resolute Dragon, organisé jusqu’au 25 septembre et mobilisant quelque 14.000 soldats japonais et 5.200 militaires américains.
Le Typhon est une arme montée sur camion conçue pour combler l’écart entre les missiles de précision de l’armée et les systèmes hypersoniques longue portée. Ce système est capable de tirer aussi bien des missiles de croisière Tomahawk que des missiles polyvalents SM-6.
Le Tomahawk peut atteindre des cibles terrestres ou maritimes avec précision jusqu’à 1600 kilomètres de distance. Le Japon a passé commande de Tomahawks et produit simultanément ses propres missiles longue portée dans le cadre de son récent effort de renforcement militaire.
Habituellement utilisé comme missile de défense aérienne, le SM-6 a été adapté pour le Typhon afin de frapper des cibles en mer ou à terre, lui conférant ainsi la capacité fonctionnelle d’un missile balistique à courte portée.
« Grâce à l’utilisation de plusieurs systèmes et de différents types de munitions, il est capable de créer des dilemmes pour l’ennemi », a déclaré le colonel Wade Germann, commandant de la 3e force opérationnelle multidomaine qui exploite le Typhon, lors d’une émission télévisée à la base d’Iwakuni.
Autre avantage notable du système : sa faculté d’être rapidement déployé en zone avancée lors de crises. Les lanceurs Typhon peuvent être transportés à bord des avions de transport lourd C-17 de l’US Air Force, reconnus pour leur capacité à opérer sur les pistes courtes ou accidentées, ce qui leur permet d’être acheminés vers des environnements plus austères et escarpés.
« Exploité avec un équipage, il peut également être déployé à distance et via navires ou aéronefs », a précisé M. Germann.
Le Typhon s’impose progressivement comme un élément incontournable des opérations militaires américaines dans l’Indo-Pacifique. En juillet, l’armée a envoyé un lanceur en Australie où il a coulé une cible maritime avec un SM-6, marquant le premier tir réel du système hors du territoire continental américain. Il a aussi été déployé aux Philippines à la demande de Manille, dans un contexte de tensions croissantes avec la Chine en mer de Chine méridionale.
Le système d’Iwakuni quittera le Japon après l’exercice Resolute Dragon, mais M. Germann n’a pas souhaité préciser où il serait envoyé ensuite.
En réaction à la présence temporaire du Typhon au Japon, des responsables chinois ont accusé, le 16 septembre, Washington et Tokyo de provoquer un conflit militaire dans la région.
Ce déploiement intervient quelques jours après que le ministère japonais de la Défense a signalé l’observation du dernier porte-avions chinois, le Fujian, en mer de Chine orientale, au nord des îles Senkaku — un groupe de minuscules îlots et rochers inhabités revendiqués par le Japon, la Chine et Taïwan.
Le déploiement a également eu lieu après un défilé militaire massif au cœur de Pékin commémorant le 80e anniversaire de la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. Le 3 septembre, des milliers de soldats et des armes sophistiquées ont défilé sur la place Tiananmen, dans ce qui a été perçu comme une tentative d’attiser le sentiment nationaliste dans un contexte de tensions économiques et de tensions croissantes avec les États-Unis et leurs alliés.
Au-delà du défilé, le PCC prévoit plusieurs commémorations en 2025, notamment des événements marquant l’incident de Mukden du 18 septembre 1931 — lors de l’invasion de la Mandchourie par le Japon — et le massacre de Nankin en décembre 1937.
Pratiquement absents de ces célébrations, les nationalistes menés par Chiang Kai-shek, qui ont enduré l’essentiel des combats contre le Japon mais ont été contraints de se replier à Taïwan en 1949 après la défaite de leurs troupes épuisées face aux communistes lors de la guerre civile.
Malgré son engagement limité dans la guerre contre le Japon, le PCC revendique depuis longtemps le mérite d’avoir freiné l’expansion militaire de l’Empire japonais en Asie de l’Est.
Autre grande absente des festivités pékinoises : la reconnaissance de la contribution décisive des États-Unis à la capitulation finale du Japon, un oubli souligné par le président Donald Trump sur la plateforme Truth Social.
« De nombreux Américains sont morts au nom de la victoire et de la gloire de la Chine », a-t-il écrit le 3 septembre. « J’espère qu’ils seront honorés et salués comme il se doit pour leur bravoure et leur sacrifice ! »