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Les États-Unis approuvent une vente de chasseurs à Taïwan pour 330 millions de dollars, suscitant l’ire de la Chine

Le Pentagone a affirmé que ce projet de vente permettrait d’« améliorer la capacité de Taïwan à faire face aux menaces actuelles et futures ».

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Un chasseur F-16V américain roule sur la piste lors des manœuvres militaires annuelles Han Kuang, organisées à Hualien, Taïwan, le 23 juillet 2024

Photo: Sam Yeh / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Les États-Unis ont conclu un accord de 330 millions de dollars pour la vente de chasseurs et de pièces d’avion à Taïwan le 13 novembre, dans la première transaction de ce type depuis le retour de Donald Trump à la Maison‑Blanche, provoquant la colère de Pékin.
L’annonce de cette vente d’armes faisait suite à la rencontre, le mois précédent, entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, une tentative diplomatique visant à sécuriser un accord commercial, en pleine guerre tarifaire entre les deux premières économies mondiales.

Ligne rouge

Pékin revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire. Le porte‑parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré à la presse que la question de Taïwan constitue le cœur des intérêts de la Chine et représente une ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino‑américaines.
Il a estimé que cette vente d’armes portait atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine, envoyant, selon lui, un « mauvais signal » aux dirigeants taïwanais.
Les États-Unis ont rompu leurs liens officiels avec Taïpei en 1979. Tandis que Washington entretient aujourd’hui des relations diplomatiques formelles avec Pékin, ses liens avec Taïwan demeurent officieux alors que l’île conserve son propre gouvernement démocratique, ses forces armées et son mode de vie distinct.
Les États-Unis demeurent le principal fournisseur d’armes de l’île, contraints par la loi d’assurer à Taïwan les moyens de se défendre.

« Un socle de paix »

Le Pentagone a indiqué, dans un communiqué, que cette vente « améliorera la capacité de Taïwan à affronter les menaces présentes et futures, en maintenant la disponibilité opérationnelle de la flotte de F‑16, de C‑130 et d’autres appareils ».
« Le renforcement du partenariat sécuritaire entre Taïwan et les États-Unis représente un pilier fondamental de la paix et de la stabilité dans la région indo‑pacifique », a souligné Karen Kuo, porte‑parole de la présidence taïwanaise, ajoutant qu’il s’agissait de la première vente d’armes annoncée par l’administration en place.
Le communiqué remercie Washington de poursuivre sa politique de ventes régulières d’armes à Taïwan et de soutenir l’île dans le renforcement de ses capacités de défense.
L’accord, qui devrait entrer en vigueur d’ici un mois, permettra de maintenir la disponibilité des chasseurs de l’armée de l’air, de renforcer la défense aérienne, de consolider la résilience et d’accroître la capacité du pays à répondre aux incursions « de zone grise » menées par la Chine, selon le ministère taïwanais de la Défense.
Le Parti communiste chinois (PCC) n’exclut pas de recourir à la force pour prendre le contrôle de l’île.
Le gouvernement taïwanais rejette fermement les revendications de souveraineté de Pékin.
Donald Trump a indiqué, en août, que Xi Jinping lui aurait assuré qu’il n’envahirait pas Taïwan tant que le dirigeant républicain resterait à la Maison‑Blanche.
Il a fait cette déclaration lors d’une interview accordée à Fox News, avant un entretien programmé avec le président russe Vladimir Poutine sur la guerre en Ukraine.
« Je ne crois pas qu’il y ait la moindre chance que cela arrive tant que je serai là », a ainsi affirmé Donald Trump à propos d’une éventuelle invasion de l’île.
« Il m’a dit : “Je ne le ferai jamais tant que tu seras président” », a‑t‑il ajouté au sujet de Xi Jinping.
« Mais il a aussi précisé : “Je suis très patient, et la Chine est très patiente.” »
Donald Trump a assuré lui avoir répondu : « C’est à vous de voir, mais il vaut mieux que cela n’arrive pas maintenant. »
Le premier ministre chinois, Li Qiang, a affirmé en mars que la Chine entendait poursuivre la « réunification » de Taïwan et s’opposerait à toute ingérence extérieure. Le PCC n’a jamais dirigé Taïwan.

Exercices militaires

L’armée du PCC organise régulièrement des exercices dans les eaux et l’espace aérien autour de Taïwan, que le gouvernement de Taïpei considère comme un moyen de mettre l’île sous pression, sans engager toutefois de combat direct.
Le président taïwanais, Lai Ching‑te, a maintes fois proposé d’engager un dialogue avec la Chine, mais Pékin a refusé, le qualifiant de « séparatiste ».
L’histoire entre la Chine et Taïwan est ancienne et complexe. L’île, peuplée d’environ 23,9 millions d’habitants contre 1,4 milliard pour la Chine, est officiellement désignée sous le nom de « République de Chine », statut reconnu seulement de manière officieuse par la majorité des pays.
Taïwan, qui arbore le nom officiel de « République de Chine » (ROC) sur les passeports de ses citoyens, constitue le dernier territoire de ce régime qui a gouverné la Chine continentale de 1911 à 1949.
Après avoir été défaits par le PCC sur le continent en 1949, les nationalistes du gouvernement de la ROC, menés par Chiang Kaï‑shek, se sont repliés sur l’île de Taïwan, laquelle avait été restituée à la Chine à la fin de l’occupation japonaise en 1945. Depuis lors, « République de Chine » est resté l’appellation officielle de Taïwan, tandis que le PCC fondait, en 1949, le régime communiste de la République populaire de Chine (RPC) sur le continent.
Les sondages à Taïwan montrent que la vaste majorité de la population soutient le statu quo, avec une tendance des jeunes à privilégier une indépendance totale vis‑à‑vis de la Chine. Selon un sondage mené plus tôt cette année, 82,5 % des personnes interrogées rejetaient l’affirmation de Pékin selon laquelle « Taïwan fait partie du territoire chinois ».
Avec la contribution de Reuters