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Elon Musk affirme que les visas H 1B sont « manipulés », mais défend le dispositif

Le patron de Tesla s’est exprimé lors d’un entretien avec le milliardaire indien Nikhil Kamath, évoquant aussi la fin possible de l’argent et un avenir où le travail deviendrait « optionnel ».

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Elon Musk écoute le président américain Donald Trump lors du US Saudi Investment Forum au John F. Kennedy Center for the Performing Arts, à Washington, le 19 novembre 2025.

Photo: BRENDAN SMIALOWSKI/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 9 Min.

Elon Musk affirme que le système de visas H‑1B est « manipulé » par « certaines sociétés de sous‑traitance », tout en défendant le dispositif dans son ensemble et en estimant qu’il faut sanctionner les abus plutôt que démanteler complètement le programme.
Environ 70 % de ces visas, censés permettre aux entreprises américaines de recruter des travailleurs étrangers hautement qualifiés, sont délivrés à des ressortissants indiens employés notamment dans la technologie et la médecine, les ressortissants chinois constituant le deuxième contingent à entrer aux États‑Unis par ce biais.
En octobre, le président Donald Trump a ajouté des frais de 100.000 dollars pour les candidats au programme H‑1B, expliquant vouloir protéger les emplois des Américains. Sous l’administration Biden, le nombre de ces visas approuvés chaque année oscillait entre environ 386.000 et 442.000.
Musk a formulé ces commentaires lors d’un podcast, diffusé un dimanche soir, avec l’entrepreneur indien Nikhil Kamath.

« Mauvais usage » du programme

Au cours de cet entretien fleuve, le propriétaire de X a rappelé que les États‑Unis avaient « longtemps profité » des travailleurs indiens qualifiés immigrés, tout en reconnaissant les inquiétudes liées aux détournements du programme de visas H‑1B.
Les nouveaux visas H‑1B sont attribués par tirage au sort, et les sociétés d’externalisation ou de recrutement sont régulièrement accusées, depuis des années, de manipuler le système pour embaucher des contractuels à bas coût plutôt que des spécialistes hautement qualifiés.
« Nous devons mettre un terme à la manipulation du système », a déclaré Musk.
« Mais je ne fais certainement pas partie de ceux qui pensent qu’il faut fermer le programme H‑1B, comme certains à droite. Je pense qu’ils ne réalisent pas à quel point ce serait néfaste. »
Les approbations de visas H‑1B pour les sociétés indiennes de sous‑traitance sont tombées à leur plus bas niveau depuis dix ans, selon des données publiées ce mois‑ci par la National Foundation for American Policy (NFAP).
Pour l’exercice en cours, les sept principales sociétés indiennes d’externalisation n’ont obtenu que 4.573 demandes H‑1B approuvées pour des embauches initiales, soit une chute de 37 % par rapport à 2024.

Le président Donald Trump et le PDG de Tesla Elon Musk assistent à la cérémonie « Building a Legacy : Remembering Charlie Kirk » au State Farm Stadium de Glendale, en Arizona, le 21 septembre 2025. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

« Fuite des cerveaux »

Nikhil Kamath a évoqué l’impact négatif des départs vers l’étranger, en expliquant : « Chez nous, en Inde, nous appelons cela la fuite des cerveaux. Tous nos PDG d’origine indienne à la tête de groupes occidentaux. »
Musk a souligné la nécessité de sévir à la fois contre l’immigration illégale et contre certains détournements de l’immigration légale. « Sous l’administration Biden, c’était pratiquement le laissez‑passer total, sans contrôle aux frontières, et sans contrôle des frontières, vous ne pouvez pas vraiment parler de pays », a‑t‑il estimé.
Revenant sur son rachat de Twitter en 2022, Elon Musk a expliqué qu’il voulait ramener le débat vers un centre de gravité plus équilibré, considérant que la plateforme ne servait pas l’humanité de manière satisfaisante.
« Le fond du problème, c’est que Twitter amplifiait une idéologie qui, pour la plupart des gens, apparaîtrait comme assez nettement ancrée à gauche, en raison de son implantation à San Francisco, et qu’un grand nombre de comptes de droite avaient été suspendus. Dans cette configuration, même quelqu’un de centriste leur semblait classable à l’extrême droite. »
Musk, qui a quitté son poste de directeur du Department of Government Efficiency (DOGE) en mai, à l’issue de son mandat de conseiller spécial, est également revenu sur l’usage des droits de douane par Donald Trump au cours de son second mandat.

Droits de douane contre libre‑échange

Le milliardaire, né en Afrique du Sud, qui s’est récemment publiquement brouillé avec le président au sujet d’un projet de loi de dépenses, a expliqué avoir tenté, sans succès, de dissuader Donald Trump de relever les droits de douane.
« D’une manière générale, le libre‑échange est préférable. Il est plus efficace. Les droits de douane ont tendance à provoquer des distorsions sur les marchés », a estimé Musk.
Mais, selon lui, « le président a clairement fait savoir qu’il adorait les droits de douane ».
Les négociations en vue d’un accord commercial entre l’Inde et les États‑Unis se poursuivent, avec l’objectif d’aboutir d’ici la fin de l’année.
Alors que plusieurs pays ont déjà conclu des accords de libre‑échange avec l’administration Trump, les exportations indiennes vers les États‑Unis restent soumises à certains des droits de douane les plus élevés au monde, atteignant 50 % sur les produits indiens. Ce taux inclut une pénalité de 25 % sur les importations de pétrole russe.
L’échange a également porté sur l’essor de l’IA et la manière dont celle‑ci pourrait rendre le travail « optionnel » à l’avenir, Musk avançant une échéance « d’ici vingt ans ».
Il a évoqué la possibilité qu’une utilisation massive de l’IA fasse émerger un « monde post‑rareté » et un « revenu universel élevé » qui transformerait le travail en « simple loisir », du fait du recours généralisé à l’intelligence artificielle et à la robotique.

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi se rencontrent dans le Bureau ovale, le 13 février 2025. (Andrew Harnik/Getty Images)

Le travail deviendra « optionnel »

« Je pense qu’on en viendra à une situation où les gens n’auront tout simplement plus besoin de travailler. Ce futur n’est peut‑être pas si lointain. Peut‑être dans, je ne sais pas, dix ans – en tout cas moins de vingt ans. Ma prévision, c’est que d’ici moins de vingt ans, le travail sera optionnel. Travailler, tout court, sera optionnel, à la manière d’un hobby, en quelque sorte. »
Dans une conversation qui a également abordé la religion, la philosophie, l’existentialisme, l’éthique, la parentalité et ses inquiétudes sur le déclin démographique, Elon Musk a mis en garde contre certains risques de l’IA, tout en soulignant son potentiel bénéfique.
Il a estimé « qu’une IA peut devenir folle si on la force à croire des choses fausses, car elle en tirera des conclusions tout aussi mauvaises ». Il a cité à ce propos une formule attribuée à Voltaire, en la paraphrasant : « ceux qui s’abandonnent aux absurdités peuvent en venir aux atrocités ».
« Car si vous adoptez une croyance manifestement absurde, cela peut vous conduire à des actions qui, à vos yeux, ne paraîtront pas atroces… et c’est précisément ce qui pourrait mal tourner avec l’IA. »
Il a mis en garde : « Arrivera un moment où l’IA aura saturé tout ce que les humains sont capables d’imaginer. À partir de là, on basculera dans un monde où l’IA agira pour l’IA, et les robots pour les robots, parce qu’ils auront épuisé tout ce qu’ils pouvaient faire pour rendre les humains heureux. »
Musk, considéré comme l’homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à plus de 480 milliards de dollars par Forbes, prédit aussi que l’argent finira par devenir obsolète.
« À long terme, je pense que l’argent disparaîtra comme concept », a‑t‑il affirmé.
« Honnêtement, c’est plutôt déroutant. Mais dans un monde où chacun peut disposer de tout, l’argent ne sert plus de base de données pour allouer le travail. »