Le plan de paix de Donald Trump pour Gaza est « la meilleure option sur la table », estime le ministre russe des Affaires étrangères

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est exprimé devant l’Assemblée générale des Nations unies, au siège de l’ONU à New York, le 27 septembre 2025
Photo: CHARLY TRIBALLEAU/AFP via Getty Images.
Le plan en 20 points du président américain Donald Trump pour mettre un terme à la guerre à Gaza demeure l’option la plus viable à ce jour, même si Washington n’adhère pas totalement à la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Dans une interview publiée mercredi, M. Lavrov a qualifié la proposition américaine de « pas positif » vers la fin de ce conflit opposant Israël au groupe terroriste Hamas, conflit qui se prolonge pour une troisième année consécutive. Il souligne en particulier le 19ᵉ point du plan, par lequel Washington reconnaît qu’il pourrait exister « une voie crédible vers l’autodétermination et l’État palestinien », et que les États-Unis reconnaissent cette aspiration comme étant « celle du peuple palestinien ».
« Le président américain Donald Trump a proposé ses ‘20 points’ et l’on y retrouve le mot ‘État’. Mais la formulation reste assez floue. Dans ce contexte, il est seulement question de ce qu’il restera de la bande de Gaza », a déclaré M. Lavrov, comme l’a rapporté l’agence russe TASS. « La Cisjordanie n’est pas mentionnée. Mais nous faisons preuve de réalisme : nous comprenons qu’il s’agit de la meilleure option actuellement sur la table. »
« Au minimum, c’est la meilleure dans la mesure où elle est acceptable pour les Arabes et n’a pas été rejetée par Israël », a-t-il ajouté. « Mais, surtout, elle doit être acceptable pour les Palestiniens. »
La Russie a officiellement reconnu la Palestine comme État souverain en 1988, une position qui, selon M. Lavrov, reste inchangée.
En septembre, après que le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont annoncé la reconnaissance de la Palestine — une initiative qui a suscité une réaction furieuse d’Israël — Moscou a réaffirmé que la solution à deux États constitue, à ses yeux, l’unique voie possible vers une paix durable.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a condamné ces reconnaissances prises par des pays occidentaux traditionnellement alliés d’Israël.
« Aucun État palestinien ne sera établi à l’ouest du Jourdain », a déclaré Netanyahou dans un message vidéo. « Depuis des années, j’empêche la création de cet État terroriste, affrontant d’énormes pressions en interne comme à l’étranger. »
« J’ai un message clair pour les dirigeants qui reconnaissent un État palestinien après l’horrible massacre du 7 octobre : vous offrez une immense récompense au terrorisme », a-t-il poursuivi, en référence à l’attaque de 2023 dans le sud d’Israël au cours de laquelle le Hamas a tué environ 1200 personnes et en a enlevé 251 autres.
En riposte, Israël a lancé une opération militaire sur Gaza.
Netanyahou a salué le plan américain, affirmant qu’il « répond à nos objectifs de guerre », et s’est dit confiant quant à la libération prochaine de tous les otages. Le dirigeant israélien, qui s’est toujours opposé à l’idée d’un État palestinien dans tout scénario d’après-guerre, n’a pas commenté le 19ᵉ point du plan Trump ou ses implications.
La proposition du président américain prévoit un cessez-le-feu immédiat, une augmentation massive de l’aide humanitaire vers Gaza, une reconstruction à grande échelle et la libération de l’ensemble des otages — vivants ou décédés. En échange, Israël relâcherait 250 prisonniers purgeant une peine à perpétuité et 1700 Gazaouis arrêtés après l’attaque d’octobre 2023.
Le plan interdit aussi à Israël d’occuper ou d’annexer Gaza, et pose des conditions à la déradicalisation du territoire, qui serait placée sous supervision internationale.
Le Hamas a affirmé accepter certaines parties du plan de paix et se prépare à relâcher des otages. Le mouvement a fait savoir mercredi qu’il avait remis ses listes des otages et des prisonniers palestiniens à libérer dans un échange avec Israël.
Donald Trump a annoncé le 8 octobre qu’un accord avait été trouvé entre Israël et le Hamas sur la libération des otages, marquant une avancée dans la perspective d’une fin au conflit entamé il y a deux ans à Gaza.
Trump a précisé que le Hamas avait accepté la première phase de son plan de paix en 20 points. L’échange d’otages devrait avoir lieu dans les 48 heures suivant son annonce, mercredi soir. Les négociations autour des autres volets de l’accord de paix se poursuivent.
Le président américain a indiqué qu’il se rendrait en Égypte ce week-end pour finaliser l’accord.
Emel Akan a contribué à la rédaction de cet article.

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