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Le nouveau manuel de crise de Taïwan explique aux civils comment réagir en cas d’attaque chinoise

Le manuel avertit que des troupes hostiles pourraient se déguiser en forces amies et précise que toute affirmation concernant une capitulation du gouvernement doit être considérée comme une fausse information.

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Les systèmes de missiles Patriot de l’Armée de l’air ont été déployés dans un parc local lors de l’exercice militaire annuel Han Kuang à Taipei, le 11 juillet 2025.

Photo: I-Hwa Cheng/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Taïwan commencera cette semaine à distribuer des millions de manuels de défense civile à tous les foyers, proposant des instructions mises à jour pour se préparer à toute une gamme d’urgences, dont, pour la première fois, les mesures à adopter en cas de guerre avec la Chine communiste. « Depuis les catastrophes naturelles, les pandémies et les phénomènes météorologiques extrêmes jusqu’à la menace de l’agression chinoise, les défis auxquels nous sommes confrontés n’ont jamais cessé », écrit le président taïwanais Lai Ching-te dans la préface du manuel, intitulé : « En cas de crise : guide national de sécurité publique de Taïwan ». La distribution à travers l’île débute le 19 novembre.
Le manuel recense des exemples de menaces militaires auxquelles les Taïwanais pourraient être exposés, en plus des attaques armées directes. Cela inclut des cyberattaques capables de paralyser l’accès à Internet et les réseaux de communication essentiels, l’utilisation de drones dans l’espace aérien taïwanais, ainsi que des tentatives de Pékin de suspendre le trafic à travers le détroit de Taïwan, cette voie maritime séparant l’île du continent chinois.
S’agissant des réactions à adopter par les civils en présence de forces ennemies, le manuel conseille de s’éloigner aussi rapidement que possible de toute activité militaire. Il met en garde contre des troupes hostiles susceptibles de se faire passer pour des forces amies et souligne que les citoyens pourraient avoir du mal à distinguer les unes des autres. Un projet antérieur du manuel comportait une section sur les façons de différencier les soldats chinois et taïwanais, mais cet élément a été retiré dans la version finale.
Le manuel demande également aux citoyens de ne pas prendre de photos ni de vidéos des mouvements militaires taïwanais ni de les partager sur les réseaux sociaux, car cela pourrait mettre en danger les forces amies. Il exhorte en outre à demeurer vigilants face aux vidéos truquées (deepfakes), aux fausses informations et aux théories du complot diffusées par des forces hostiles et leurs collaborateurs locaux.
Lors d’une conférence de presse à Taipei le 17 novembre, le secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité, Lin Fei-fan, a réaffirmé que toute allégation de capitulation de Taïwan en temps de guerre doit être traitée comme une fausse nouvelle. « Ce manuel précise très clairement à l’ensemble de la société taïwanaise que face à la menace de la guerre, Taïwan ne capitulera jamais », a-t-il déclaré aux journalistes. « Toute information prétendant que le gouvernement s’est rendu ou que le pays a été vaincu est mensongère. »
Selon M. Lin, le premier lot du manuel sera constitué d’environ 11 millions d’exemplaires imprimés. À compter du 19 novembre, les bureaux locaux des affaires civiles les distribueront dans plus de 9,8 millions de foyers, avec une distribution complète prévue d’ici le 5 janvier. Le manuel sera également intégré à l’enseignement de la défense nationale dans les écoles et disponible gratuitement dans les bibliothèques et les mairies locales. Des versions anglaises et dans d’autres langues seront proposées aux étrangers vivant à Taïwan.
Taïwan n’est pas le premier pays à élaborer ce type de guide à destination du public. La Suède et la Finlande produisent et mettent régulièrement à jour des manuels de défense similaires ; plus récemment, en août, la République tchèque a introduit un nouveau guide « 72 heures », qui explique comment chaque foyer peut subvenir à ses besoins pendant au moins trois jours, en situation de crise.
Cette vaste campagne de distribution intervient alors que la Chine ne cesse d’envoyer avions militaires et navires au large de Taïwan, presque quotidiennement. Le Parti communiste chinois au pouvoir n’a jamais administré Taïwan mais affirme que l’île est une province rebelle de la Chine et n’a jamais exclu l’unification de l’île démocratique avec le continent autoritaire par la force. Le bureau chinois des affaires taïwanaises n’a pas souhaité commenter en dehors de ses heures de bureau.