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Personnes transgenres

Le mouvement scout féminin britannique ferme la porte aux filles transgenres

Le mouvement associatif féminin britannique traverse une crise sans précédent. Sous la pression d'une décision judiciaire, plusieurs organisations historiques ferment désormais leurs portes aux personnes transgenres.

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Des enfants représentant les sections du groupe des Scouts et des Guides, défilent devant le monument aux morts avec leurs coquelicots à Hartley Wintney, à l'ouest de Londres, lors d'une cérémonie du Souvenir le 12 novembre 2023.

Photo: ADRIAN DENNIS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Girlguiding, l’association phare du scoutisme féminin outre-Manche, a franchi un cap symbolique cette semaine. Avec ses 300 000 membres âgées de 4 à 18 ans, l’organisation a annoncé mardi qu’elle limiterait désormais son recrutement aux personnes de sexe biologique féminin à la naissance. Une volte-face qualifiée de « décision difficile » et prise « le cœur lourd » par les responsables de l’association.
Cette annonce n’est pas un cas isolé. Le lendemain, mercredi, la fédération nationale des Women’s Institutes lui emboîtait le pas. Ces cercles de femmes implantés dans tout le pays ont annoncé qu’à partir d’avril 2026, les femmes trans ne seraient plus admises parmi leurs rangs. Melissa Green, présidente de la fédération, a exprimé « le plus grand regret et une profonde tristesse » face à cette nouvelle orientation.

Quand la justice redéfinit l’identité

Cette transformation radicale découle directement d’un arrêt rendu en avril par la Cour suprême britannique. Les juges ont établi que la définition légale d’une femme repose exclusivement sur le sexe biologique. Cette interprétation stricte produit désormais des effets en cascade dans de nombreux secteurs : hôpitaux, associations, clubs sportifs.
Pour Girlguiding, la situation s’est cristallisée après réception d' »avis d’experts juridiques » et une consultation interne. Selon la BBC, l’association aurait également subi la menace de poursuites judiciaires de la part d’un parent contestant le non-respect du jugement suprême. Face à ces pressions, les administratrices ont choisi la conformité légale.

Pas de changement pour les membres actuelles 

L’organisation précise toutefois que les membres actuelles ne seront pas concernées par ce changement immédiat. Sans collecte systématique de données sur l’identité de genre, Girlguiding ignore d’ailleurs combien de ses guides sont transgenres.

Un contexte juridique modifié

Pour les Women’s Institutes, le revirement est particulièrement douloureux. La fédération accueillait fièrement des femmes trans depuis plus de quarante ans, incarnant une tradition d’ouverture progressiste au sein de la société britannique.
Le contexte juridique s’est encore durci depuis le printemps. Le régulateur de l’égalité (EHRC) a publié des directives provisoires interdisant l’accès des personnes trans aux espaces non mixtes : toilettes, vestiaires, certaines zones hospitalières. La version définitive, remise en septembre à la ministre de l’Égalité Bridget Phillipson, n’a toujours pas été validée, laissant entreprises et associations dans une incertitude paralysante.

Entre convictions militantes et contraintes légales

La Trans+ Solidarity Alliance tire la sonnette d’alarme sur les libertés associatives. L’organisation déplore que « des groupes qui ont accueilli des membres trans depuis des générations » se retrouvent « à la merci de poursuites judiciaires qui les contraignent à trahir leurs propres valeurs ».
Ce paradoxe illustre la tension croissante entre convictions militantes et contraintes légales. Des associations attachées à l’inclusion se voient forcées d’exclure, au nom d’une interprétation judiciaire qui redessine les frontières de l’identité féminine dans l’espace public britannique.
Avec AFP