WASHINGTON – Le département d’État américain a condamné le 24 juillet la répression croissante des autorités russes à l’encontre du Falun Gong, après qu’un tribunal de Moscou a condamné une pratiquante de ce groupe spirituel à quatre ans de prison.
« Les États-Unis condamnent les actions du gouvernement russe visant et réprimant les membres des minorités religieuses, notamment les pratiquants de Falun Gong », a déclaré à Epoch Times un porte-parole du département d’État.
Nous exhortons la Russie à respecter le droit de chacun à exercer sa liberté de religion ou de conviction. Toutes les minorités religieuses devraient pouvoir jouir de leur liberté de religion et de réunion sans ingérence.
La veille, un tribunal de Moscou a condamné Natalya Minenkova, âgée de 47 ans, à quatre ans de prison pour son rôle dans une organisation locale de Falun Gong, déclarée « indésirable » en vertu d’une loi controversée de 2015 qui, selon ses détracteurs, a permis d’engager des poursuites à motivation politique contre des organisations internationales à but non lucratif.
Plus tôt dans la semaine, les autorités russes en Sibérie ont perquisitionné le domicile d’un autre pratiquant de Falun Gong et confisqué son téléphone et son ordinateur portable.
« Négocier avec le diable »
L’escalade contre le groupe, sévèrement persécuté en Chine depuis 1999, survient alors que Moscou et Pékin ont noué des liens plus étroits ces dernières années.
Mme Minenkova, directrice adjointe d’un fournisseur d’équipements dentaires, était détenue depuis son arrestation en mai 2024, quelques semaines avant la visite du dirigeant du régime chinois Xi Jinping à Moscou.
Le représentant Chris Smith (Parti républicain – New Jersey) s’exprime lors d’une audition sur le thème « La complicité des entreprises : subventionner les violations des droits de l’homme en RPC » à Washington, le 11 juillet 2023. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)
Le représentant républicain du New Jersey Chris Smith, qui copréside la Commission exécutive du Congrès sur la Chine, a déclaré que le président russe Vladimir Poutine et Xi Jinping ont « conclu un mariage de convenance ».
« La Russie obéit aux ordres du Parti communiste chinois, comme en témoigne la répression dirigée contre une pratiquante pacifique de Falun Gong », a déclaré M. Smith à Epoch Times.
« Poutine a conclu un pacte avec le diable, au détriment du peuple russe et d’une innocente Russe, Natalya Minenkova. »
Il estime qu’avec le temps, « la Russie trouvera ce mariage de convenance malheureux ».
Asif Mahmood, vice-président de la Commission fédérale des États-Unis sur la liberté religieuse internationale, a déclaré à Epoch Times que la condamnation de Mme Minenkova et d’autres pratiquants de Falun Gong est « un nouvel exemple de la répression étendue et totalement infondée de la Russie à l’encontre d’individus qui ne s’alignent manifestement pas sur les objectifs de sa politique intérieure ou étrangère ».
Il a ajouté que les États-Unis devraient requalifier la Russie « en pays particulièrement préoccupant et utiliser leur voix puissante pour mettre en lumière la répression des groupes religieux en Russie, y compris les pratiquants de Falun Gong ».
Huit personnes ciblées
Mme Minenkova est l’une des huit pratiquantes de Falun Gong visées par la loi de 2015. En vertu de cette loi, la Russie qualifie également sept organisations liées au Falun Gong d’« indésirables ». Cinq d’entre elles sont basées aux États-Unis.
Outre Mme Minenkova, Zhu Yun, originaire de Tomsk, en Sibérie, a été condamné à trois ans de prison le 27 juin pour son affiliation à l’une des sept organisations ciblées, l’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong, basée aux États-Unis, qui enquête sur les activités de prélèvement forcé d’organes en Chine.
En novembre 2024, Oksana Shchetkina, de la ville de Pyatigorsk, dans le sud de la Russie, a été condamnée à deux ans de prison pour son association avec l’organisation à but non lucratif Friends of Falun Gong.
Natalya Minenkova pratique la méditation du Falun Gong au Dendropark de Moscou, en Russie, le 5 juillet 2022. (Epoch Times)
Trois autres personnes sont toujours en détention : Mikhaïl Antonenko et Mikhaïl Sinitsyne de Krasnodar, qui ont fondé leur association locale de Falun Dafa – dissoute depuis par crainte de poursuites – et Gennady Pavlovich Buslov de Moscou.
Deux autres hommes ont été punis en Russie pour avoir participé à des activités liées au Falun Gong. Ildar Maksinyaev, un villageois de Mordovie, a été condamné à 400 heures de travaux forcés, et Denis Shibankov, de la ville de Yaroslavl, dans le nord-est du pays, à 300 heures, peine réduite ultérieurement à 80 heures par une cour d’appel.
À peu près au même moment que l’arrestation de Mme Minenkova, la police moscovite a perquisitionné les domiciles de plusieurs pratiquants de Falun Gong et a relayé ces faits sur la chaîne Telegram officielle de l’agence. Dans une vidéo, on voit des policiers plaquer au sol un jeune homme et s’agenouiller sur son dos. Cet homme était le frère d’un pratiquant de Falun Gong.
« Le PCC a peur de ça »
Au tribunal, le 23 juillet, Mme Minenkova a expliqué les bienfaits qu’elle avait retirés de la pratique du Falun Gong au cours des dix dernières années. Ses problèmes d’estomac, ses maux de gorge et son amygdalite chronique, ainsi que sa relation avec sa sœur, avec laquelle elle se disputait depuis longtemps, se sont améliorés.
Elle a déclaré qu’elle était présente au tribunal non pas parce qu’elle avait commis un crime, mais plutôt parce que le régime chinois détient un « levier de contrôle » sur la Russie et peut, « avec les mains des forces de l’ordre et des juges », persécuter des innocents bien au-delà des frontières de la Chine.
La police s’attaque à des pratiquants de Falun Gong et les arrête, le 14 février 2002, sur la place Tiananmen à Pékin. (FREDERIC BROWN/AFP via Getty Images)
« Aujourd’hui, je suis sur le banc des accusés et mes amis font l’objet d’enquêtes dans différentes villes, parce que nous disons la vérité sur la répression du Falun Gong. Et le PCC a peur de ça », a-t-elle déclaré.
Elle a terminé en disant qu’elle croit qu’il faut suivre ce qui est juste.
« Il existe un principe universel : le bien sera récompensé par le bien et le mal sera puni. Ce principe fonctionne, que nous y croyions ou non », a-t-elle déclaré.
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.