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La question territoriale reste centrale dans les négociations sur le plan de paix, affirme Volodymyr Zelensky

L’Ukraine a présenté au début de la semaine à Washington une version révisée, en vingt points, de son plan.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’exprime après une rencontre avec le Taoiseach irlandais Micheál Martin, dans un bâtiment gouvernemental, le 2 décembre 2025 à Dublin (Irlande).

Photo: Charles McQuillan/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, le 11 décembre, que la question du territoire restait un point d’achoppement majeur dans les négociations avec Washington sur le plan de paix proposé.
L’Ukraine a présenté aux États‑Unis un cadre révisé, en vingt points, destiné à mettre fin à la guerre entre Kiev et Moscou, le 10 décembre.
Le dirigeant ukrainien a indiqué que les États‑Unis proposaient de créer une « zone économique franche » dans les parties du Donbass oriental contrôlées par l’Ukraine, que la Russie exige qu’elle abandonne, en guise de compromis pour tenter de mettre fin aux hostilités.
« Les Américains cherchent un format. Ils discutent de la question d’une “zone économique franche”. Les Américains l’appellent ainsi, et les Russes, eux, parlent de “zone démilitarisée” », a‑t‑il expliqué, selon Ukrainska Pravda.
« Dans leur vision, les troupes ukrainiennes se retirent du territoire de l’oblast de Donetsk, et le compromis supposé serait que les troupes russes n’entrent pas dans cette partie de l’oblast de Donetsk. Ils ne savent pas qui administrerait ce territoire, qu’ils qualifient déjà de “zone économique franche” ou de “zone démilitarisée”. C’est, à peu près, la façon dont se présente actuellement la vision de compromis des États‑Unis », a‑t‑il ajouté.
M. Zelensky a poursuivi en estimant que l’Ukraine pourrait ne pas accepter cette proposition, car « lorsque vous nous parlez de compromis, vous devez proposer un compromis équitable ».
« Il faut poursuivre le dialogue et tenter de répondre à toutes les questions de manière à rendre les choses plus raisonnables », a‑t‑il poursuivi, en ajoutant que, « comme dans toutes les guerres, il doit y avoir une forme de mécanisme de contrôle ».
Il a également souligné qu’il n’existait toujours aucun accord sur la question foncière et que les Ukrainiens devraient être appelés à se prononcer par référendum sur toute éventuelle concession de territoire.
Pendant ce temps, à Washington, la Maison‑Blanche a fait savoir que le président américain Donald Trump était « las » des fréquentes réunions avec les négociateurs de Kiev et de Moscou.
« Le président est extrêmement frustré par les deux parties à ce conflit, et il en a assez des réunions pour le simple principe de se réunir », a déclaré la porte‑parole de M. Trump, Karoline Leavitt, lors d’une conférence de presse à la Maison‑Blanche, le 11 décembre.
« Il ne veut plus de discussions. Il veut de l’action. Il veut que cette guerre prenne fin. L’administration a passé plus de 30 heures — rien que ces dernières semaines — à rencontrer les Russes, les Ukrainiens et les Européens, et à s’entretenir avec eux également. Nous verrons donc pour les réunions de ce week‑end. Restez à l’écoute », a‑t‑elle poursuivi.
Elle a précisé que, s’il existait une « véritable chance de signer un accord de paix » et si certaines réunions prévues ce week‑end étaient jugées suffisamment utiles par l’administration, alors les États‑Unis enverraient un représentant.
« Il reste à savoir si nous estimons qu’une paix réelle peut être obtenue et que nous pouvons véritablement faire avancer les choses », a encore déclaré Mme Leavitt.
Dans un message publié le 11 décembre sur X, M. Zelensky a indiqué avoir eu un échange « approfondi » au sujet du plan de paix avec le secrétaire d’État Marco Rubio, le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth, l’envoyé spécial de la Maison‑Blanche Steve Witkoff et le gendre de M. Trump, Jared Kushner.
« Nous attachons une grande valeur à l’engagement actif de la partie américaine à tous les niveaux — non seulement pour mettre fin à la guerre, mais aussi pour garantir la sécurité de l’Ukraine et prévenir une nouvelle invasion russe. Cela témoigne du sérieux des intentions américaines et de leur volonté claire d’aboutir à des résultats », a‑t‑il écrit.
M. Zelensky a toutefois rappelé que l’Ukraine restait prudente, après l’« expérience négative du mémorandum de Budapest ».
Le mémorandum de Budapest, signé en 1994 par les États‑Unis, le Royaume‑Uni et la Russie, prévoyait qu’ils accordent des garanties de sécurité à l’Ukraine en contrepartie de l’abandon, par celle‑ci, du troisième arsenal nucléaire mondial, hérité de l’effondrement de l’Union soviétique.
« Tout le monde s’en souvient, de même que des occasions où la Russie a violé à plusieurs reprises l’ensemble de ses autres engagements », a rappelé M. Zelensky.
« C’est pourquoi il est essentiel que ce document sur les garanties de sécurité apporte des réponses concrètes aux préoccupations majeures des Ukrainiens : quelles mesures les partenaires prendraient‑ils si la Russie décidait de relancer son agression ? »
La Russie a toutefois indiqué qu’elle pourrait ne pas apprécier les amendements apportés par l’Ukraine au plan, le 12 décembre.
« Nous n’avons pas vu de versions amendées des plans américains. Quand ce sera le cas, il y aura peut‑être beaucoup de choses qui ne nous plairont pas », a déclaré le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, cité par l’agence de presse d’État TASS.
Il a ajouté que Moscou restait inflexible sur la question territoriale, affirmant que « l’ensemble du Donbass est russe » et en soulignant que ce principe est inscrit dans la Constitution russe.
L’Ukraine juge cette position inacceptable.
Guy Birchall est un journaliste britannique qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la liberté d'expression et les questions sociales.

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