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La diabolisation de Charlie Kirk par le « milieu inclus »

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Un enfant passe devant un lieu commémoratif dédié à Charlie Kirk à l'université Utah Valley à Orem, dans l'Utah, le 16 septembre 2025.

Photo: Madalina Kilroy/Epoch Times

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Durée de lecture: 9 Min.

C’est un jardin non sarclé
Où tout monte en graine ; les herbes prolifiques et grossières
Ne font que s’en emparer.

(Hamlet, Acte 1, Scène 2)

Cette image a fait le tour du monde.
La violence percutante de la balle qui a frappé Charlie Kirk au cou le 10 septembre a été non seulement vue presque instantanément, mais aussi comprise. La technologie des smartphones et des décennies de politique universitaire ont permis ces deux choses.
Les symboles, cependant, ne sont pas sans ambiguïté. Ils doivent être interprétés.
Pour moi, Charlie Kirk était un chrétien martyrisé pour avoir défendu la liberté d’expression. Son assassinat symbolise l’illibéralisme de nos universités et l’intolérance extrême dissimulée par leur utilisation du mot « tolérance », mais révélée par leurs célébrations tapageuses. Pour eux, Charlie avait payé pour avoir violé les idées dépassées de la culture universitaire.
Cependant, l’ampleur du problème ne se limite pas aux radicaux. Elle s’étend également à ceux qui se disent « modérés », ceux qui expriment leur compassion pour la femme et les enfants de Kirk, tout en « comprenant » pourquoi cet événement s’est produit.
Bien qu’ils ne soient pas allés jusqu’à approuver le meurtre de Charlie Kirk, ils rendent la victime en partie responsable.
Son discours en est la véritable cause.
Comment se fait-il que les « modérés » puissent blâmer la victime ?
Il y a quelques jours encore, Charlie Kirk était largement inconnu du grand public. C’était un activiste chrétien conservateur pro-vie dont l’organisation, Turning Point, organisait des événements sur les campus universitaires pour débattre avec ses adversaires politiques et idéologiques.
Les actions de Charlie Kirk étaient conformes à l’idée libérale historique selon laquelle l’université est un lieu de débat intellectuel. Pourtant, au cours de la dernière décennie, alors que l’organisation de Charlie Kirk prenait de l’ampleur, les campus se sont assombris. L’inversion de la tolérance introduite par Herbert Marcuse dans les années 1960 n’a cessé de s’intensifier.
Nous ne nous rendons pas service en qualifiant ces universitaires de « libéraux ».
L’assassinat public d’un non-politicien défendant les valeurs libérales démontre la métamorphose de la « place publique nue » (the “naked public square”, en référence au livre de Richard John Neuhaus sur la relation entre religion, culture et politique dans le contexte du sécularisme américain des années 1980, ndlr) du libéralisme en une place enveloppée dans les drapeaux identitaires omniprésents (bien qu’en constante évolution) de la communauté LGBT+ et leurs codes de langage « identitaires ».
Qu’est-ce qui sous-tend l’intolérance de la gauche radicale ?
La vision diabolique de Michel Foucault sur le langage et la nature humaine.
Selon Google Scholar, Foucault compte plus de 1,4 million de citations, soit environ 75 % de plus que tout autre auteur dans l’histoire.
Pour mettre cela en contexte, seule la Bible a eu plus d’influence sur la culture occidentale, une source peu citée par les universitaires. Cela s’explique par le fait que les hypothèses humanistes de toutes les générations précédentes (et pas seulement la Bible) sont fondamentalement rejetées par Foucault et ses disciples.
C’est un point important.
Nos éducateurs ont non seulement des préjugés anti-occidentaux et anti-chrétiens, mais aussi anti-humains, ce qui explique pourquoi le posthumanisme « vert » est une force politique incontournable dans les pays occidentaux. Leur compréhension du rôle de l’humanité dans l’ordre naturel a été « déformée » par le changement de paradigme de Michel Foucault.
L’anti-humanisme de Foucault implique nécessairement de réduire ses opposants au silence. Pourquoi ?
Parce que les universités modernes interdisent tacitement de se demander si Foucault pourrait être radicalement dans l’erreur. Elles défendent ses attaques ad hominem contre la nature humaine en accusant ses détracteurs d’attaques ad hominem. Elles défendent Foucault en tant qu’homme gay.
Pour clarifier cela, observez ceci : alors que les campus prônent la diversité, l’équité et l’inclusion, ils rejettent de manière révélatrice toute croyance en une nature humaine commune, et lorsqu’ils parlent des droits des minorités, ils rejettent les droits de la minorité ultime, l’individu, à s’opposer à la manière dont le « groupe » utilise le langage.
Existe-t-il une vision du langage alternative à celle de Foucault ?
Oui, et c’est celle qui a prévalu jusqu’aux années 1960.
Les théories humanistes du langage soulignent toutes le potentiel inhérent des individus humains à communiquer et à s’exprimer de manière rationnelle au sein d’un ordre social moral ancré dans la famille.
L’humanisme chrétien considère le langage comme un don divin qui reflète la dignité humaine et un don unique permettant de communiquer de manière significative, rationnelle et éclairée. Il souligne que le langage doit être utilisé avec sagesse pour exprimer l’amour, la vérité et les valeurs morales enracinées dans l’enseignement chrétien. Toute la tradition classique et chrétienne de l’université, une institution chrétienne médiévale, était enracinée dans les théories humanistes du langage.
La théorie anti-humaniste du langage de Foucault rejette les conceptions traditionnelles du langage et de l’humanité, affirmant que les concepts de nature humaine et de communication sont historiquement relatifs et façonnés par des facteurs sociaux et idéologiques inhérents au langage.
C’est le langage qui parle, pas les individus.
Foucault soutient que la famille est une institution intrinsèquement patriarcale et que l’ordre moral qui en découle est une construction sociale oppressive. Ses disciples rejettent donc la dignité humaine individuelle, la raison et la connaissance objective, et soulignent constamment la dynamique du pouvoir dans le langage utilisé par les individus qui font appel à ces normes.
Tout est question de langage et de qui a le pouvoir de le contrôler.

L’effet de l’anti-humanisme de Foucault

Dans « 1984 » de George Orwell, le personnage Winston Smith déclare que « la liberté, c’est la liberté de dire que deux plus deux font quatre. Si cela est admis, tout le reste suit ».
Orwell critiquait le dénigrement du langage et des personnes dans un État totalitaire. Mais pour ceux qui utilisent la vision anti-humaniste du langage de Foucault, 2 + 2 = 4 ne sera pas admis : c’est un calcul « patriarcal et suprémaciste blanc ».

Interpréter l’approbation silencieuse

Convaincus que le langage de Charlie Kirk était responsable de son assassinat, les soi-disant modérés se sont retrouvés complices de ce qu’Orwell décrivait comme les « deux minutes de haine ». Il s’agit d’un rituel quotidien au cours duquel les membres du Parti extérieur et du Parti intérieur d’Océania devaient regarder un film sur le principal ennemi de l’État et crier leur haine. Les « modérés » sont le « milieu inclus » dans cette fête de haine de deux minutes contre Charlie Kirk.
Pourquoi restent-ils silencieux ? Parce qu’ils ont adopté les prémisses de Foucault sur le langage et la nature humaine.
Comment le voyons-nous ?
Ils refusent d’observer les trois lois de la pensée d’Aristote. Leur conformité aux codes linguistiques relatifs à l’identité de genre prouve qu’ils rejettent sa loi d’identité et sa loi de non-contradiction, et en restant neutres face à l’assassinat d’un homme qui s’exprimait sur le campus, ils rejettent également sa loi du tiers exclu.
Lorsque des personnes « modérées » acceptent l’affirmation selon laquelle « les mots sont violence », elles montrent qu’elles sont en réalité immodérées. Ce sont les disciples de Foucault. Le discours pense à leur place. Eux, le « tiers inclus », sont esclaves d’une philosophie creuse et trompeuse.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Scott Masson est un intellectuel public et professeur agrégé de littérature anglaise. Pour plus d'informations, rendez-vous sur YouTube.com/c/DrScottMasson.

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