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Rima HassanLa députée Insoumise Rima Hassan accuse Israël de voler des organes sur des Palestiniens, relançant l’une des « pires rumeurs qui a alimenté la haine des juifs »
La députée LFI Rima Hassan a déclenché une vive controverse en relayant sur X une rumeur qualifiée d’antisémite, accusant Israël de voler des organes sur des Palestiniens. Ses propos ont suscité de fortes réactions indignées, alors que les faits montrent qu’Israël a été l’un des premiers pays à interdire le commerce d’organes systématique, tel qu’il est pratiqué par l’État chinois sur des personnes vivantes.

Rima Hassan, députée européenne de La France Insoumise (LFI).
Photo: de BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images
« Le vol d’organes par Israël sur les corps palestiniens sans leur consentement. Une pratique vieille de 30 ans », a publié ce mercredi 29 octobre sur X l’eurodéputée Rima Hassan. Le post, inspiré d’un article du média britannique Novara Media, évoquait des prélèvements d’organes « à des fins lucratives, de transplantation et de recherche ».
Vives réactions face à une accusation jugée antisémite
Ces déclarations interviennent dans un contexte déjà tendu pour l’élue, qui cristallise depuis le 7 octobre l’attention médiatique sur ses prises de position franco-palestiniennes. La diffusion de cette information a rapidement suscité des réactions indignées parmi plusieurs responsables politiques et observateurs.
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a fermement condamné les propos de Rima Hassan, comme le relate jeanmarcmorandini.com. « Une députée LFI recycle les plus vieilles et les pires rumeurs qui ont alimenté la haine des juifs depuis des siècles. L’antisémitisme flambe à LFI mais ses dirigeants regardent ailleurs », s’est-elle insurgée.
Anne-Laurence Petel, élue de la majorité, a de son côté ajouté : « Le mensonge pour attiser la haine des juifs. Une pratique antisémite vieille de 3000 ans. » L’avocat Aurélien Veil a quant à lui rappelé l’absurdité scientifique de ces accusations : « Il n’est pas possible de prélever les organes d’un mort, puisqu’ils se nécrosent immédiatement. » Il a ajouté que « cette légende de prélèvement par Israël d’organes de Palestiniens, c’est la version contemporaine de l’accusation de meurtre rituel ».
Des prélèvements forcés d’organes documentés en Chine
Si les accusations portées contre Israël relèvent de la rumeur, celles visant la Chine pour trafic d’organes, elles, sont étayées. Les pratiques observées dans ce pays atteignent une ampleur « sans précédent », est-il indiqué sur le site de Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), une organisation internationale spécialisée dans la lutte contre le prélèvement forcé d’organes.
Les travaux de David Kilgour et David Matas, cités par DAFOH, ont mis en évidence un système de « transplantation sur demande » impliquant des prisonniers de conscience, notamment des pratiquants de Falun Gong. Ces révélations ont contribué à alerter la communauté internationale sur l’existence d’un réseau structuré, soutenu par des instances étatiques chinoises, incitant plusieurs pays démocratiques à agir pour encadrer ou interdire de telles pratiques.
Israël, pionnier de la lutte contre le tourisme de transplantation
Contrairement à la rumeur diffusée par la députée LFI, Israël a été l’un des premiers États à réagir face à ces dérives. La Knesset a adopté en mars 2008 une loi sévère sur le don et le commerce d’organes, rendant passible d’une peine maximale de trois ans de prison toute transaction ou courtage d’organes illégale, en Israël comme à l’étranger.
En août 2007, les autorités israéliennes ont également arrêté quatre hommes accusés d’avoir empoché des millions de dollars en servant d’intermédiaires dans des transplantations d’organes en provenance de prisonniers chinois exécutés. Le principal suspect avait reconnu que les organes provenaient de condamnés à mort et de prisonniers de conscience, dont des pratiquants de Falun Gong.
À la suite de ces enquêtes, le Parlement israélien a officiellement condamné les pratiques chinoises et a mis fin au remboursement des transplantations effectuées sur des Israéliens dans des pays ne respectant pas les règles éthiques du don d’organes.
Ces décisions démontrent une position cohérente et proactive de l’État d’Israël dans la lutte contre les trafics d’organes et contrastent avec les propos de Rima Hassan.

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