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Le PCC continuerait de prélever des organes sur des prisonniers exécutés : témoignage indirect

« Il m’a dit que certains jours, il en prélevait plusieurs dans la même journée… Il a ajouté qu’en Chine, ce genre de scène est monnaie courante », rapporte M. Liu.

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Des pratiquants de Falun Gong manifestent près du siège des Nations unies, à New York, le 20 septembre 2023.

Photo: Chung I Ho/The Epoch Times

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Durée de lecture: 8 Min.

Le Parti communiste chinois (PCC) continuerait de prélever des organes sur des prisonniers exécutés, selon le récit d’un demandeur d’asile récemment arrivé à Canberra, en Australie.
Liu Xueming, médecin interniste qui sollicite l’asile en raison de sa foi dans le Falun Gong — une pratique spirituelle persécutée en Chine —, a raconté à Epoch Times une conversation qu’il a eue en 2022 avec un spécialiste des maladies de la cornée.
Engagé dans le milieu médical depuis son diplôme en 1996, M. Liu a un ami proche de faculté, Alex, expert du secteur fort de plus de vingt ans d’expérience en ophtalmologie clinique, qui a fondé son propre hôpital et en est devenu le directeur. Pour des raisons de sécurité, Epoch Times n’utilise pas le vrai nom d’Alex.
Après deux verres d’alcool, Alex a confié à M. Liu qu’il avait prélevé des cornées sur des prisonniers juste après leur exécution par balle.
« Au cours d’un repas en tête‑à‑tête, il m’a expliqué que… soudain, il a mentionné qu’il avait souvent prélevé des organes sur des prisonniers », relate M. Liu, tout en précisant qu’Alex n’a pas indiqué quand ces faits s’étaient produits.
« Je lui ai demandé : “Tu n’as pas peur ?” », poursuit M. Liu.
« Il a répondu qu’au début, il avait très peur, mais qu’avec le temps cela lui paraissait routinier, comme prendre un repas. »
« Plus tard, il m’a confié que certains jours, il en prélevait plusieurs dans la même journée… Il a ajouté qu’en Chine, ce genre de scène est monnaie courante. »

Liu Xueming, demandeur d’asile en Australie, a raconté à Epoch Times, le 11 octobre 2025, ce qu’il a appris d’un spécialiste chinois des maladies de la cornée. (Cindy Li/Epoch Times)

M. Liu soupçonne qu’il y a davantage dans l’histoire d’Alex, qui ne sera peut‑être jamais dévoilé.
« [Alex] a abordé le sujet parce qu’il savait que j’étais pratiquant de Falun Dafa », explique M. Liu.
« J’ai trouvé cela intriguant. Je me suis demandé pourquoi il en parlait. J’ai eu le sentiment qu’il gardait peut‑être encore quelque chose enfoui au fond de lui. »

Prélèvements sur des personnes vivantes

Officiellement, les autorités du PCC ont annoncé en 2015 qu’elles cesseraient de prélever des organes sur des prisonniers exécutés.
Cependant, des éléments laissent penser que cette pratique perdure aujourd’hui, et qu’elle va même au‑delà des prélèvements sur des détenus décédés.
Récemment, le dirigeant chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine ont évoqué l’allongement de la vie par des transplantations d’organes, permettant potentiellement à une personne de vivre jusqu’à 150 ans.
« Autrefois, on dépassait rarement 70 ans, mais aujourd’hui, à 70 ans, on est encore un enfant », a dit Xi à Poutine par l’intermédiaire d’un interprète en russe, le 3 septembre, à Pékin, lors du défilé militaire commémorant la Seconde Guerre mondiale.
« À mesure que progresse la biotechnologie, des organes humains peuvent être transplantés en continu, nous permettant de rajeunir sans cesse, peut‑être même d’atteindre l’immortalité », a répondu Poutine.
En 2020, le China Tribunal, instance indépendante enquêtant sur les prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience en Chine, a conclu « au‑delà de tout doute raisonnable » que le PCC avait mené des prélèvements forcés sur des pratiquants de Falun Gong et des Ouïghours détenus vivants, qualifiant ces actes de crime contre l’humanité.

Crainte d’exportation du crime vers l’Australie

La révélation de M. Liu à Epoch Times — la première depuis sa fuite de Chine — intervient alors qu’une délégation du Queensland étudie des coopérations de formation et d’essais cliniques avec l’hôpital Renji de Shanghai, l’un des plus grands centres de transplantation hépatique de Chine et le plus grand centre pédiatrique au monde pour cette spécialité.
Aucun engagement n’a été pris, mais des défenseurs des droits de l’homme ont déjà exprimé des réserves, exigeant des garanties claires que toute collaboration future exclura tout volet lié aux transplantations d’organes.
« Aucune collaboration médicale ne doit se faire dans l’ombre », a déclaré David Matas, avocat canadien des droits humains et nominé au prix Nobel de la paix, actuellement en Australie pour sensibiliser sur le sujet.
Lors de la visite, la ministre du Queensland a exploré des perspectives en matière de développement professionnel, d’essais cliniques et de formation à la gestion hospitalière, selon un communiqué conjoint de la Coalition internationale pour mettre fin aux abus en matière de transplantation en Chine (International Coalition to End Transplant Abuse in China) et de l’ONG Be Slavery Free.
« Bien que la médecine de la transplantation n’ait pas été explicitement mentionnée, l’implication d’un établissement de transplantation soulève de graves inquiétudes », souligne le texte.
« Sans garanties explicites que toute coopération future exclura les activités liées à la transplantation, Queensland Health s’expose à des risques réputationnels et juridiques en raison du déficit persistant de transparence et de traçabilité en Chine sur la provenance des organes. »
L’Australie n’a pas encore adopté de position claire sur les pratiques non éthiques du PCC en matière de transplantation.

Alerte à la communauté médicale australienne

M. Liu souhaite mettre en garde la communauté médicale australienne afin qu’elle fasse preuve d’« une extrême prudence et demeure en alerte permanente » dans ses interactions avec ses homologues chinois.
« Ne pensez pas que le système politique de la Chine continentale est le même que celui de l’Australie », souligne‑il.
« Sous le régime malfaisant de Chine continentale, nombre de choses semblent une chose en surface, mais leur véritable objectif — souvent caché — est parfois très mauvais. »
« Les technologies qu’ils ont apprises ne servent pas l’humanité, mais les responsables du PCC et la classe des élites, telle que la faction des “princes rouges”. Beaucoup de ce qu’ils font est mauvais, avec des objectifs secrets et dissimulés. »
M. Liu souligne que les personnes en Chine sont élevées au sein de la culture du Parti qui imprègne le système.
« Cette culture du Parti s’incruste dans leur être même, infusant silencieusement leurs os et leurs cellules. Elle les influence de multiples façons, y compris dans des pratiques horrifiques comme le prélèvement d’organes », dit‑il.
« Avec le temps, comme l’a dit mon camarade de classe, il est devenu insensible — plus rien ne lui paraît hors du commun. »