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plus-iconPersécution menée par le PCC

Douze ans de séparation : une mère en Australie, une famille toujours prise au piège de Pékin

Une Australienne continue de subir la persécution du PCC douze ans après avoir fui la Chine.

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Eve Chan (pseudonyme), pratiquante de Falun Gong en Australie.

Photo: Daniel Y. Teng/Epoch Times

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Durée de lecture: 7 Min.

La famille d’Eve Chan (son vrai nom n’est pas divulgué) continue d’être harcelée par les autorités à Pékin, quatre ans après que sa situation a été révélée au grand jour. Le cas de Mme Chan avait été relaté pour la première fois en 2021 par Epoch Times, lorsqu’elle avait dévoilé l’ampleur de la surveillance dont elle faisait l’objet, ainsi que les pressions exercées sur sa famille en raison de sa pratique de la discipline de méditation Falun Gong.
« Bien que l’Australie soit un pays empreint de bonté et de liberté, et que je sois devenue citoyenne australienne, j’ai toujours le sentiment de vivre dans l’ombre de la surveillance du PCC (Parti communiste chinois) », a‑t‑elle déclaré lors d’un témoignage livré fin octobre devant un panel d’experts à Canberra.
« Mon fils et ma belle‑fille, avec leurs deux jeunes enfants, ont été expulsés de force de leur domicile », a‑t‑elle poursuivi au cours d’une audition consacrée à « l’ingérence étrangère et à la répression transnationale ».
Le régime communiste chinois a également gelé le compte bancaire de son fils et fait pression sur son employeur pour annuler sa promotion ainsi que les augmentations de salaire prévues. Le motif avancé était : « Votre mère n’a pas réussi l’examen politique. »
Outre ces contraintes économiques, son fils a été placé en détention pendant cinq jours, accusé de « sollicitation de prostitution ». Avec l’aide d’un avocat, il a finalement été libéré après le paiement d’une amende et d’une prime d’assurance d’un montant total de 8.000 yuans.
Deux avocats ont, eux aussi, été menacés, en plus des membres de la famille. « La plupart des avocats hésitent à prendre en charge des dossiers liés au Falun Gong, car ils se heurtent à une résistance immense et risquent même leur vie », explique Mme Chan.
Selon elle, le premier avocat a été convoqué par le barreau local en Chine, qui l’a menacé de lui retirer sa licence s’il continuait à la défendre, ce qui l’a contraint à se retirer du dossier. Le second n’a pas osé rentrer chez lui pendant toute la durée du procès et a été détenu pendant 37 jours.
Mme Chan approchait de ses 70 ans lorsqu’elle a réussi à quitter la Chine pour l’Australie, en 2013, en raison de sa pratique du Falun Gong, une méthode traditionnelle de méditation fondée sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Le Falun Gong s’est largement diffusé dans les années 1990 et a rapidement été adopté par quelque 100 millions de Chinois.
En 1999, l’ancien dirigeant du PCC, Jiang Zemin, a lancé une campagne de persécution contre ce mouvement, appelant l’appareil du Parti à « souiller leur réputation, les ruiner financièrement et les détruire physiquement ». Cette campagne de répression se poursuit encore aujourd’hui.

Eve Chan (pseudonyme) pliant des fleurs de lotus en origami. (Daniel Y. Teng/Epoch Times)

Le témoignage le plus récent de Mme Chan intervient alors qu’un mouvement international s’organise contre la « répression transnationale », une forme plus agressive d’ingérence étrangère. « La répression transnationale, ou TNR, mine la sécurité nationale, la souveraineté des États, la sécurité et les droits humains des victimes, ainsi que les principes du droit international. Elle exerce un effet paralysant dans nos pays », souligne une déclaration commune publiée le 17 juin par les dirigeants des pays du G7.
Le voisin de l’Australie, la Nouvelle‑Zélande, a directement désigné Pékin comme le régime étranger « le plus actif » dans les tentatives de manipulation du gouvernement et de la société, dans son rapport 2025 d’évaluation de la menace pour la sécurité. L’une des études de cas du rapport relate qu’un responsable gouvernemental néo‑zélandais souhaitait organiser une réunion pour transmettre des conseils importants en matière de sécurité à une communauté, mais qu’il en a été dissuadé par un leader communautaire engagé dans des activités au service des objectifs d’un État étranger.

Douze ans sans contact direct

Mme Chan a également décrit le coût financier de cette persécution en Chine, alors même qu’elle vit aujourd’hui en Australie. « En plus de devoir régler des honoraires d’avocats exorbitants, de subventionner le loyer de mon fils et une partie de ses dépenses courantes, j’ai aussi dû assumer divers frais liés à des enquêtes malveillantes », a‑t‑elle expliqué lors de la table ronde.
« J’ai dépensé tout l’argent que j’avais gagné dans mon emploi à temps plein et j’ai été contrainte d’emprunter auprès de tous mes amis, de ma famille et de mes anciens collègues, au point de me retrouver criblée de dettes et totalement démunie », a‑t‑elle poursuivi.
Dans la mesure où toute rencontre avec son fils pourrait servir de prétexte à une nouvelle enquête, mère et fils ont décidé d’éviter tout contact direct : depuis douze ans, ils ne se sont ni revus ni parlé en visioconférence. « Mon fils est convaincu que sa mère n’a rien fait de mal, et mes avocats savent que pratiquer le Falun Gong n’est pas un crime. Leur conscience et leur sens de la justice me touchent profondément et m’apportent un soutien immense », confie‑t‑elle.
Leur courage a poussé Mme Chan (appelée également Zhan) à témoigner à nouveau publiquement. « J’en appelle aussi à toutes les personnes éprises de justice : qu’elles nous tendent la main et se joignent à nous pour mettre un terme à cette persécution brutale qui dure depuis vingt‑six ans », a‑t‑elle déclaré.