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Gironde : menacé d’expulsion depuis 2021, « Papi Gaston », 85 ans, pourra finir ses jours dans sa maison d’enfance

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Photo: Petition Change.org

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Durée de lecture: 5 Min.

Après avoir été sous la menace d’une expulsion durant quatre ans, Jean-Claude Gaston pourra rester dans la maison où il a grandi, à La Teste-de-Buch, et dans laquelle il réside depuis 75 ans.
Surnommé par tous « Papi Gaston », l’homme de 85 ans est soulagé : il pourra finalement rester dans son logement jusqu’à la fin de ses jours. Sa demeure est située sur un terrain appartenant au Conservatoire du littoral, à la lisière de la forêt de Camicas et le long de la voie directe, à La Teste-de-Buch. Cette issue favorable, il la doit notamment au maire de la commune, Patrick Davet, comme le rapporte Le Figaro.

« Il n’a pas envie de vivre ailleurs malgré l’absence de confort »

« Papi Gaston est un Testerin de toujours, notre devoir en politique c’est aussi de faire de l’humain. J’ai parfois le pouvoir de rendre les gens heureux et quand je peux le faire, je le fais », a déclaré le maire à nos confrères, précisant que le vieil homme « n’a pas envie de vivre ailleurs malgré l’absence de confort ». « C’est sa liberté », a-t-il ajouté.
Ses ennuis ont débuté en 2020, lorsqu’un arbre s’est effondré sur son toit. L’État, souhaitant raser l’habitation, en a profité pour lui demander de quitter les lieux plutôt que d’entreprendre des réparations. Bien qu’une proposition de relogement dans un HLM lui ait été faite, Papi Gaston l’a catégoriquement refusée. Le Conservatoire du littoral lui a alors adressé une lettre d’expulsion.
Face à la menace d’expulsion, les habitants du quartier se sont mobilisés. La pétition lancée pour défendre Papi Gaston a dépassé les 42.000 signatures. La municipalité a trouvé un terrain d’entente avec le Conservatoire du littoral. Selon le maire, Patrick Davet, la signature d’une convention a permis de sécuriser la parcelle du Camicas autour de la demeure de Jean-Claude Gaston.

« Si on l’avait sorti de là, on l’aurait fait mourir »

« Depuis que Monsieur le maire m’a dit que je pouvais rester, j’ai davantage la pêche. J’ai recommencé à boucher les trous que m’avait fait le chien dans le jardin et j’ai coupé les branches des arbres. Cela me remonte le moral », a déclaré Jean-Claude Gaston, visiblement revigoré.

Son frère, Jean-Pierre Gaston, se dit lui aussi soulagé par cette issue heureuse. « Si on l’avait sorti de là, on l’aurait fait mourir », a-t-il estimé, exprimant sa gratitude envers le maire, décrit comme « très gentil et très humain envers les personnes âgées ». « Il a effectivement fait ce qu’il fallait », a-t-il admis.

« J’étais vidé »

L’octogénaire avait du mal à concevoir qu’on puisse l’expulser, persuadé qu’un accord tacite conclu à une époque où la parole valait contrat lui garantissait de rester dans sa maison jusqu’à la fin de sa vie. « Je n’ai pas de papier pour le prouver, mais quand Monsieur le maire est venu me voir, je lui ai dit que j’avais posé toutes les bordures des trottoirs de La Teste-de-Buch. Un an et deux mois avant ma retraite ! J’étais vidé, vidé, vidé », a-t-il raconté.
À l’âge de dix ans, Jean-Claude Gaston avait emménagé avec sa famille dans ce qui sera toujours pour lui un coin de paradis. C’était au début des années 1950, et son père travaillait comme gemmeur, un métier consistant à inciser les pins pour en extraire la résine.
La mairie étudie actuellement les travaux nécessaires à la réparation du toit de la bâtisse. Le Conservatoire du littoral, de son côté, n’avait pas encore répondu aux sollicitations de nos confrères au moment de la rédaction de l’article, ce dimanche 5 octobre.