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Explosion des démissions de maires depuis 2020, à un an des élections municipales

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Photo: Crédit photo LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Depuis 2020, le nombre de maires ayant démissionné a explosé, selon l’Observatoire de la démocratie de proximité. Les raisons sont multiples.
À l’approche des élections municipales de mars 2026, l’Observatoire de la démocratie de proximité – créé par l’AMF (Association des maires de France) et le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) – dresse un constat inédit : un nombre record de démissions de maires depuis 2020.
Une multiplication par quatre des démissions de maires entre 2008 et 2026
Entre 2008 et 2026, soit sur trois mandats municipaux, le nombre moyen annuel de démissions a quadruplé. Le mandat 2020-2026 se distingue quant à lui par son contexte particulier, débutant en pleine pandémie de Covid-19 et évoluant aujourd’hui dans un climat d’instabilité nationale.
Au cours de ce dernier mandat, près de 3000 maires ont quitté leurs fonctions, dont 2189 volontairement, soit 6 % des élus municipaux, en moyenne plus d’une démission par jour. Le pic a été atteint en 2023, à mi-mandat, avec 613 départs.
Les petites communes sont les plus touchées
Si les petites communes de moins de 1000 habitants restent les plus touchées, les démissions progressent fortement dans les communes de taille moyenne (1000 à 3500 habitants), qui représentent désormais 25 % du total.
Parmi les causes invoquées, 30,9 % des maires démissionnaires évoquent des tensions politiques au sein des conseils municipaux, liées aux difficultés de mener à bien leurs projets, analyse Martial Foucault, professeur à Sciences Po et responsable de l’étude pour l’AMF.
Par ailleurs, 13,7 % des démissions correspondent à des passations de pouvoir anticipées dès le début du mandat. Les problèmes de santé physique expliquent 13,1 % des départs, et les soucis de santé mentale 5,1 %.
Un taux élevé de démissions parmi les maires exerçant leur premier mandat
Les agressions des maires – objets de menaces ou intimidations – ne sont pas une cause majeure, citées dans moins d’une quarantaine de cas. Selon le site de l’AMF, « les situations de violence physique ou symbolique à l’endroit des maires n’apparaissent pas comme un élément déclencheur direct de démission ». L’AMF souligne également que « ce résultat confirme qu’il est empiriquement impossible d’établir un lien de cause à effet entre violences subies et les démissions même si ces violences créent un climat général générateur d’anxiété pour les élus ».
Les jeunes maires sont particulièrement concernés. En 2020, 40 % d’entre eux accédaient pour la première fois à cette fonction. Ils représentent 53 % de ces démissions.
À un an des élections municipales, il est crucial que le Parlement adopte le texte sur le « statut de l’élu » pour soutenir et encourager l’engagement municipal, considéré comme la « pierre angulaire d’une démocratie de proximité », rappelle l’AMF.