Opinion
Émilie Ria, candidate Reconquête à Menton : « Les Mentonnais n’ont pas besoin d’un énième représentant d’une droite de renoncements »

Photo: Crédit photo - Émilie Ria
ENTRETIEN – À Menton dans les Alpes-Maritimes, les élections municipales de 2026 prennent des allures d’élections nationales. Le fils de l’ancien président de la République, Louis Sarkozy, a annoncé sa candidature le 8 septembre, faisant ainsi ses premiers pas en politique. Il affrontera notamment la députée RN Alexandra Masson qui a officialisé sa participation au scrutin maralpin vendredi. Mais de son côté la candidate Reconquête Émilie Ria entend bien faire entendre sa voix face à un Louis Sarkozy qui incarne selon elle la « droite de renoncements » et un Rassemblement national manquant de « clarté idéologique ».
Epoch Times – Émilie Ria, pourriez-vous revenir sur votre parcours et les raisons de votre candidature ?
Émilie Ria – Je suis avant tout une Mentonnaise attachée à ma ville. J’ai grandi dans le bassin mentonnais. J’ai travaillé en tant qu’infirmière puéricultrice dans des services de maternité, néonatalogie et pédiatrie. Ma famille vit à Menton. Mon conjoint travaille à Menton. Mon fils est scolarisé à Menton. Je souhaite que mes enfants puissent y construire leur avenir.
Adhérente pionnière au parti Reconquête et parent vigilant, grâce au soutien d’Éric Zemmour et Sarah Knafo, j’ai l’honneur de pouvoir représenter le parti pour les élections municipales de 2026 à Menton.
Si je me présente aujourd’hui, c’est parce que je suis inquiète pour le futur de ma ville. Menton n’est ni un tremplin politique, ni un décor à brader.
Je ne viens pas d’un vieux parti politique, je suis enracinée ici, amoureuse de ma ville et prête à la défendre.
Menton mérite une autre vision, une autre direction.
Selon vous, de quoi souffre principalement la ville de Menton aujourd’hui ?
Comme beaucoup de Mentonnais, je suis lassée des menteurs, des incapables et des opportunistes. En ce moment même, de nouveau, nous assistons à « tambouille et magouille ».
Au niveau sécuritaire, Menton est une ville par rapport aux autres qui est préservée. Préservée, pas épargnée. Menton voit aussi sa population changer. Menton subit aussi une augmentation de l’insécurité. Une hausse de 5,4 % de crimes et délits enregistrés en 2024 ; 71 % de plaintes pour coups et blessures volontaires hors cadre familial en 2024, soit une agression tous les 3 jours. Depuis 2020, une augmentation de 138 % des violences sexuelles.
Cette augmentation de l’insécurité est à prendre au sérieux. Elle présente une menace existentielle pour l’avenir du tourisme et nos vies quotidiennes.
Par ailleurs, Menton se bétonnise jusqu’à l’absurde, souffre d’une circulation impossible et je ne vous parle même pas du bruit et du stationnement.
Menton se doit de rester une ville touristique, une ville attrayante, une ville où il fait bon vivre.
Quel programme allez-vous proposer aux Mentonnais ?
Je propose aux Mentonnais de tourner la page d’un centre droit qui a mis à mal la France.
Que Menton soit une ville où l’on peut vivre, travailler, grandir et vieillir sereinement, où le bien-être animal sera respecté.
Je veux que Menton protège et favorise sa population. La prospérité de Menton repose sur le tourisme, or l’essor de l’insécurité est une menace existentielle pour ce secteur. Si Menton perd sa tranquillité, elle perd son attractivité. Sécuriser la ville, c’est protéger nos habitants mais aussi l’économie locale.
Dans cette logique, je m’engage à me battre à tous les niveaux pour cela. Menton doit rester indépendante de la métropole niçoise.
Aussi nous renforcerons nos liens avec Monaco et Vintimille, nos partenaires naturels.
Au début du mois de septembre, le fils de l’ancien président de la République, Louis Sarkozy, a officialisé sa candidature à la mairie de Menton. Comment avez-vous réagi ?
J’ai réagi sans surprise, nous attendions juste la date.
Qu’il s’appelle Louis Sarkozy ou Paul Tartempion, là n’est pas la question. C’est un candidat soutenu par Renaud Muselier et le couple Estrosi. Les Mentonnais n’ont pas besoin d’un énième représentant d’une droite de renoncements, qui a eu tous les leviers de pouvoir et qui, pourtant, a laissé filer nos frontières, notre sécurité et notre identité. Une droite qui promet beaucoup, qui séduit par des slogans, mais qui n’agit jamais vraiment.
Si Menton en est là aujourd’hui, c’est aussi parce que cette droite a trahi ses électeurs depuis des décennies. Les habitants veulent un changement, pas une réédition du passé. Moi, je propose ce changement.
La députée Alexandra Masson est la candidate du Rassemblement national pour les municipales à Menton ? Le parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella semble désormais bien ancré dans les Alpes-Maritimes. Comment allez-vous convaincre les électeurs de voter pour vous et non pour le RN ?
Je respecte les électeurs du RN, qui partagent avec nous le constat de l’urgence identitaire et sécuritaire, mais comme eux, nous ne comprenons pas pourquoi les députés RN ne font pas tomber le gouvernement d’Emmanuel Macron qui mène la France dans le mur alors qu’ils en ont la possibilité.
Reconquête a une différence : la clarté idéologique et la cohérence. Nous refusons les ambiguïtés et les virages à gauche opportunistes. Je souhaite proposer une véritable alternative enracinée, sans compromission et avec une vision ferme pour l’avenir. Je veux rassembler tous ceux qui veulent préserver Menton et refusent le déclin de notre ville.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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