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Industrie manufacturière

Électroménager : Brandt menacé de disparition faute d’offre de reprise suffisamment aboutie

Le fabricant français d'électroménager Brandt, en redressement judiciaire depuis octobre, n'a reçu aucune proposition de rachat suffisamment aboutie à ce jour. Face à cette situation préoccupante, les responsables politiques locaux sollicitent l'implication directe du gouvernement.

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Un employé visse des pièces sur la chaîne de montage de l'usine Brandt à Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d'Orléans, le 16 janvier 2025.

Photo: GUILLAUME SOUVANT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a confirmé jeudi l’absence de propositions satisfaisantes pour la reprise du groupe Brandt menacé de disparition. Cette annonce intervient alors que la date limite de dépôt des offres était fixée au vendredi suivant à minuit. L’entreprise centenaire compte environ 750 salariés sur le territoire français.

Mobilisation des élus pour reporter l’échéance

François Bonneau, accompagné d’élus locaux, de parlementaires et de représentants des collectivités territoriales, a lancé un appel au Premier ministre dans un communiqué. Ils réclament « un engagement absolu de l’État aux côtés des collectivités : soutien aux repreneurs sérieux, mobilisation de tous les outils possibles, sécurisation des parcours des salariés ».
Les signataires demandent également un report de la date butoir pour le dépôt des offres. Cet ajustement du calendrier viserait à « permettre à des projets de reprise ambitieux de se structurer dans l’intérêt des salariés et du territoire ». Une audience au tribunal des activités économiques de Nanterre reste programmée pour le 3 décembre.

Un redressement judiciaire pour attirer des investisseurs

Le placement en redressement judiciaire début octobre, sollicité par l’entreprise elle-même, avait pour objectif de faciliter l’arrivée d’un « partenaire » capable d’épauler le groupe confronté à des difficultés financières.
Cette procédure permet la continuation de l’activité tout en suspendant les dettes, créant ainsi des conditions favorables à l’entrée d’un investisseur ou repreneur potentiel.

Les sites de production au centre des inquiétudes

Les préoccupations se concentrent particulièrement sur les deux usines implantées en région Centre-Val de Loire : celle de Saint-Jean-de-La-Ruelle, près d’Orléans, et celle de Vendôme, dans le Loir-et-Cher. Les élus locaux ont réaffirmé « leur engagement absolu pour défendre l’avenir industriel des sites et les centaines d’emplois qui y sont liés ».
L’entreprise dispose également d’un centre de service après-vente à Saint-Ouen-L’Aumône dans le Val d’Oise, tandis que son siège social se trouve à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Le groupe sollicité n’avait pas répondu aux demandes de l’AFP au moment de l’annonce.

Pénalisé par la crise immobilière persistante

Le marché du gros électroménager traverse une période difficile. Après un recul en 2023, le secteur a subi une nouvelle baisse de 3,9% l’année dernière, pénalisé par la crise immobilière persistante.
Selon le groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils et d’équipements ménagers (Gifam), l’achat de ces produits, notamment les équipements de cuisine, est généralement lié à l’acquisition d’un bien immobilier ou à un déménagement. Cette corrélation explique l’impact direct de la conjoncture immobilière sur les ventes.
Brandt fabrique des produits sous plusieurs enseignes : la marque éponyme, mais également Vedette, Sauter et De Dietrich. Le groupe déploie ses activités dans 36 pays et génère un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros, réparti à 70% en France et 30% sur le reste du continent européen.
Avec AFP