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École en grève à RennesÉcole en grève à Rennes : les parents d’une fillette refusent un instituteur homme et le menacent de mort
L’école maternelle des Clôteaux à Rennes sera fermée ce vendredi 21 novembre en soutien à un enseignant menacé de mort par des parents refusant qu’un homme encadre leur fillette. L’enseignant, également directeur de l’établissement, est toujours en arrêt maladie.

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Photo: : ANTOINE BOUREAU/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Le 10 octobre dernier, le directeur et instituteur de l’école maternelle des Clôteaux, située dans le quartier de Bréquigny à Rennes, a été confronté à une situation particulièrement tendue avec les parents d’une élève. Ces derniers, refusant catégoriquement qu’un homme enseigne à leur fille et exigeant un encadrement strictement féminin, ont proféré de « graves menaces » à l’encontre du directeur, selon l’équipe éducative.
« De l’outrage sexiste, de la diffamation et du mépris »
Les parents concernés auraient laissé entendre qu’ils ne « craignaient pas de faire trente ans de taule », a expliqué Fabrice Lerestif, secrétaire général de l’union départementale de Force ouvrière (FO) en Ille-et-Vilaine, cité par Le Figaro. Il précise que la situation ne relève en aucun cas de maltraitance ni de pédophilie. La famille « refuse que les hommes puissent accomplir les mêmes tâches que les femmes dans une école maternelle ». En conséquence, elle demande à l’école d’accepter de changer l’enfant de classe afin qu’elle bénéficie d’un encadrement uniquement féminin.
L’équipe éducative estime que de tels propos relèvent « de l’outrage sexiste, de la diffamation et du mépris ». Depuis cet incident, le directeur est en arrêt maladie. En solidarité avec leur collègue, les enseignants du groupe scolaire ont décidé de faire grève ce vendredi. Un rassemblement est prévu devant l’école.
Considérant que « tout cela ne doit pas être banalisé », Fabrice Lerestif ajoute que « d’autres établissements, ainsi que des agents territoriaux, seront probablement eux aussi en grève ». Les groupes scolaires Colombier et Pablo-Picasso pourraient en effet rejoindre le mouvement. Le personnel réclame que « la scolarisation de l’enfant soit poursuivie dans une autre école », afin de protéger l’enseignant et de rétablir la sérénité au sein de l’établissement. « Si demain on accepte les exigences de chacun selon ses critères, il n’y aura plus d’école publique », pointe encore Fabrice Lerestif.
« L’autorité éducative ne cède à aucune forme de pression »
Mickaël Bézard, secrétaire départemental du SNUDI Force ouvrière d’Ille-et-Vilaine, ne veut pas fléchir non plus. Il souligne auprès de France 3 Bretagne : « Il y a une incompréhension totale de la part de toute la communauté éducative vis-à-vis de cette demande. On est là face à une discrimination sexiste. C’est le genre masculin de l’enseignant qui est remis en cause. Ce n’est pas un motif légitime pour demander un changement d’enseignant. Des parents ne peuvent pas demander à choisir le genre de l’enseignant. »
La Ville de Rennes et le rectorat ont apporté leur soutien au directeur et à l’équipe éducative, ne voulant se soumettre « à aucune forme de pression ». Une « mesure de protection fonctionnelle » a été accordée à l’enseignant, précise 20 Minutes, tandis que la famille a été reçue par la direction académique, « accompagnée de la conseillère Valeurs de la République », pour un rappel du cadre légal.

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