Exclusif
Des parlementaires américains demandent l’annulation du projet de « super ambassade » du PCC à Londres
Son emplacement stratégique fait craindre des problèmes de sécurité, affirment-ils.

Des manifestants protestent sur le site prévu pour la nouvelle ambassade chinoise, le 8 février 2025, à Londres. Des groupes issus des diasporas hongkongaise, tibétaine, ouïghoure, des dissidents chinois et d’autres organisations locales veulent démontrer que le site de Royal Mint Court est inadapté à la construction d’une ambassade, faute d’espace pour des rassemblements sécurisés.
Photo: Carl Court/Getty Images
Des parlementaires américains de premier plan ont écrit à la ministre britannique des Affaires étrangères Yvette Cooper, le 4 novembre, exhortant le Royaume-Uni à refuser l’autorisation au régime chinois de construire une « super ambassade » de 57.000 mètres carrés dans un secteur stratégique de Londres.
Le projet verrait la future ambassade installée en face du Royal Mint Court, au-dessus de câbles de communication vitaux qui desservent le quartier financier de Londres, soulevant des inquiétudes sur la sécurité, selon ces élus.
La lettre était signée par Brian Mast (Républicain du Michigan), président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants ; John Moolenaar (Républicain du Michigan), président de la commission spéciale sur la compétition stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois (PCC) ; Keith Self (Républicain de Pennsylvanie), président de la sous-commission Europe ; et Young Kim (Républicain de Californie), présidente de la sous-commission Asie de l’Est et Pacifique.
« Le Royaume-Uni ne doit se faire aucune illusion sur la Chine. Il s’agit du même régime qui a piraté le système électoral britannique, infiltré le Parlement avec des espions, pénétré des dizaines d’universités britanniques et volé la propriété intellectuelle d’entreprises européennes », a déclaré M. Mast. « Le gouvernement britannique ne doit pas offrir au PCC un joyau diplomatique dans la capitale. »
Soulignant l’historique du PCC en matière d’espionnage et d’attaques informatiques, les parlementaires ont également estimé que le partage de renseignements entre le Royaume‑Uni, les États-Unis et les pays partenaires du réseau « Five Eyes » pourrait être menacé, si le PCC accédait à des infrastructures télécom critiques via la future ambassade.
Yvette Cooper a été nommée en septembre, et le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait plus tôt cette année acté une coopération contre les opérations d’influence du PCC avec l’ancien chef de la diplomatie britannique David Lammy.
« Cette question intervient à un moment où la menace pour la sécurité venue de Chine est non seulement avérée, mais croissante en ampleur et en sophistication », souligne la lettre.
Les agences britanniques ont récemment cosigné une alerte cybersécurité soulignant les risques d’espionnage informatique menés par le PCC, notamment le groupe connu sous le nom de « Salt Typhoon ». Douze autres pays partenaires et les États-Unis mettent en garde contre ces cyberattaques, ciblant les opérateurs de télécommunications, l’hôtellerie et le transport, capacités qui leur permettraient de surveiller déplacements et communications à l’échelle mondiale.
Le chef du MI5 a également averti les responsables politiques britanniques qu’ils étaient de plus en plus visés par des espions venus de Chine, de Russie et d’Iran, et que le Royaume-Uni faisait face à des menaces quotidiennes pour sa sécurité nationale de la part du PCC.
Les élus américains invitent aussi à la vigilance sur d’autres dangers issus du PCC, notamment la présence active d’un Institut Confucius dans vingt universités britanniques, dont la University of Liverpool, récemment bénéficiaire d’une subvention du ministère de la Défense britannique.
Le programme Institut Confucius, piloté par le régime chinois, a débuté en 2004 et prétend enseigner la langue et la culture chinoises. Mais des enquêtes ont révélé que ces structures étaient utilisées pour déployer l’agenda du pouvoir, notamment la surveillance de dissidents et l’influence au sein des institutions. La majorité des antennes ont été fermées, mais des experts rappelaient en 2022 que certaines subsistent sous d’autres noms nouveaux.
Les députés américains relèvent aussi les partenariats de recherche entre des universités britanniques et des organismes chinois liés aux États-Unis, tel le Lau China Institute du King’s College London, partenariat qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité des recherches sensibles. Ils rappellent aussi que, depuis le retour des îles Chagos à Maurice, des propriétés proches d’une base américaine pourraient être louées à Pékin.
« Permettre au PCC d’étendre son influence au cœur de notre plus proche allié ne fait qu’encourager ses manœuvres malveillantes et présente de graves risques pour la sécurité globale, les institutions démocratiques et la stabilité économique », a déclaré M. Moolenaar.

Catherine Yang est journaliste pour Epoch Times, à New York.
Articles actuels de l’auteur









