Logo Epoch Times

Des enfants trop bruyants : une école des Yvelines perd sa cour de récréation sous décision de justice

top-article-image

Illustration.

Photo: Crédit photo pexels

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Les élèves de l’école Montessori de Maisons-Laffitte (Yvelines) sont privés de leur cour de récréation depuis la rentrée scolaire. La justice a donné raison aux voisins de l’établissement, qui dénonçaient le bruit des enfants. Chez les parents comme chez le personnel, l’incompréhension a rapidement laissé place à la colère.
Depuis la décision du tribunal judiciaire de Versailles, le 10 août dernier, les 500 m² de cour de récréation de l’école Montessori Les Rayons de soleil à Maisons-Laffitte ont disparu pour les élèves. L’équipe éducative doit désormais organiser les récréations par roulement dans une petite cour intérieure de seulement 100 m², rapporte 78 Actu.

« C’est un peu abusé. On ne parle pas non plus d’une boîte de nuit »

Cette cour de récréation de 500 m² avait été achetée en 2021, remplaçant ainsi la petite cour de 80 m² auparavant utilisée et permettant surtout aux élèves de profiter d’un espace plus spacieux et aménagé, sans quitter l’établissement.
Mais cela n’a pas plu à certains copropriétaires. D’après nos confrères, l’avocat des plaignants a indiqué que cinq copropriétaires voisins avaient jugé la parcelle utilisée depuis 2021 « inadaptée » comme cour d’école, en raison de sa proximité avec leurs pièces de vie. « Le bruit perturbe gravement la possibilité, pour certains, d’exercer leur activité en télétravail et prive d’autres de la jouissance paisible de leur retraite après une vie entière de labeur », a indiqué leur avocat.
« Cinq copropriétaires ont monté une association et ont attaqué l’école pour différentes raisons comme les nuisances sonores, une baisse de la valeur locative de leur bien ou encore parce que l’école leur gâchait la vue », a de son côté précisé au Figaro Tristan Micol, le président de l’école. « C’est un peu abusé. On ne parle pas non plus d’une boîte de nuit », s’est-il également agacé auprès de 78 Actu.

« L’école est en péril et pourrait fermer »

Le 15 mai 2025, le tribunal judiciaire de Versailles avait donc décidé que l’école ne pouvait plus utiliser la cour à partir du 10 août, l’interdiction devant s’appliquer immédiatement, et ce, même si l’appel est toujours en cours. En cas de non-respect, l’établissement s’expose à une astreinte de 300 euros par jour.
Privés de la grande cour, la centaine d’élèves âgés de 3 à 11 ans doit désormais se contenter d’un espace cinq fois plus petit, obligeant les enseignants à réorganiser les récréations. « Ce qui n’est pas pratique puisqu’on ne peut pas mettre plus de 25 enfants, relativement entassés, et qu’on doit faire des récréations en décalé et alternées », a pointé Tristan Micol auprès du site d’information en ligne.
La mairie a cependant mis à disposition de l’école les jardins de la maison de la petite enfance, situés à 300 mètres, rapporte Le Figaro. Pour sécuriser le trajet, Franck Lelièvre, maire adjoint en charge du quartier pavillonnaire et du parc, précise que des barrières seront installées afin de protéger les déplacements des enfants sur cet axe très fréquenté.

Une solution qui ne convainc pas les parents d’élèves, dont certains menacent de changer d’établissement si la cour ne rouvre pas. « L’école est en péril et pourrait fermer », alerte Tristan Micol, qui sera bientôt fixé puisque la décision sur le caractère exécutoire doit être rendue le 2 octobre prochain.