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Comment une exposition utilise la bienveillance pour dévoiler les brutalités cachées de Pékin

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Le public découvre les œuvres de l’exposition « Vérité, Compassion, Tolérance » à Sydney, en Australie, le 23 septembre 2025.

Photo: Wang Nan/Epoch Times

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Durée de lecture: 8 Min.

Alors que des autocrates rêvent d’immortalité, une exposition loin de Pékin ne se contente pas d’exposer la pratique brutale du prélèvement d’organes en Chine : elle propose aussi une lueur d’espoir dans un monde de plus en plus fracturé.
Sue Heins, maire de la municipalité de Northern Beaches à Sydney, affirme que les valeurs incarnées par l’exposition artistique « Authenticité, Compassion, Tolérance » peuvent aider à « guider la vie d’innombrables personnes ».
« Ces vertus ne peuvent que nous inspirer à rendre le monde plus aimable, plus juste et plus compatissant », a-t-elle déclaré lors de son discours d’ouverture de l’exposition le 23 septembre.
L’exposition met en lumière le parcours de vie de pratiquants de Falun Gong (ou Falun Dafa), qui cheminent vers leur propre développement personnel tout en s’opposant — par des moyens pacifiques — à la persécution menée par le Parti communiste chinois (PCC).
Le Falun Gong a été introduit au début des années 1990 et s’est rapidement répandu comme une traînée de poudre à travers toute la Chine du fait de ses bienfaits pour la santé et l’esprit.
Cependant, en 1999, Jiang Zemin, alors dirigeant du PCC, a arbitrairement décidé de lancer une persécution mondiale contre cette pratique.
En Chine, l’appareil d’État s’est abattu lourdement sur les pratiquants du Falun Gong, et à l’étranger, le PCC a mobilisé ses réseaux pour poursuivre la répression.
L’exposition constitue un moyen pacifique pour les pratiquants de Falun Gong de sensibiliser le public. Depuis ses débuts en 2004 au Congrès américain à Washington D.C., elle a parcouru plus de 40 pays et 200 villes à travers le monde.
Mme Heins estime que les principes de « vérité, compassion et tolérance » sont « au cœur même des œuvres présentées ».
« Je pense qu’aujourd’hui, vu l’état du monde, nous avons plus que jamais besoin de tout cela, car il n’y a pas assez de bienveillance, pas assez de justice, et nous avons cruellement besoin de compassion pour chacun. »

Zhang Cuiying, artiste (à g.), et Sue Heins, maire de Northern Beaches, lors de l’ouverture de l’exposition d’art « Vérité, Compassion, Tolérance », à Sydney, Australie, le 23 septembre 2025. (Wang Nan/Epoch Times)

Michael Regan, député indépendant de Wakehurst, a abondé dans son sens.
« Le monde est dans une mauvaise passe. Ce n’est pas brillant », a-t-il lancé dans son intervention à l’ouverture de l’exposition.
« Quand on voit trois personnes en particulier se réunir pour imaginer comment vivre éternellement ou jusqu’à 100 ans, et débattre des moyens d’y parvenir, c’est effrayant. Ces dictateurs qui parlent de telles fadaises », a déploré M. Regan, faisant référence aux discussions tenues entre Xi Jinping, dirigeant du PCC, et le président russe Vladimir Poutine sur l’allongement de la vie par la transplantation d’organes, lors d’un défilé militaire le 3 septembre.
« L’art est un formidable vecteur d’histoires, d’engagement contre l’injustice et de sensibilisation du public. »
« Les artistes m’ont bluffé. Je ne comprends pas comment on peut réaliser des œuvres aussi réalistes qu’une photographie. Bravo à eux. »

Michael Regan, député indépendant de Wakehurst, prononce le discours d’ouverture de l’exposition « Vérité, Compassion, Tolérance », à Sydney, Australie, le 23 septembre 2025. (Wang Nan/Epoch Times)

Plutôt que de pleurer, ma fille est restée silencieuse : témoignage d’une victime
Vivian Zhuang, résidente de Sydney ayant fui elle-même la persécution, a guidé le public à travers l’exposition tout en partageant son histoire personnelle.
Mme Zhuang s’est arrêtée devant une toile intitulée « Le chagrin d’une orpheline ».
« Ce tableau, c’est aussi le visage de ma fille quand elle avait six ans », a-t-elle confié au public.
« On m’a emmenée dans un lieu secret. Plus tard, j’ai été envoyée deux ans en prison. Quand je suis rentrée chez moi… elle aurait pu pleurer… mais au lieu de cela, elle est restée silencieuse. Mon cœur était brisé. »
Mme Zhuang a commencé la pratique du Falun Gong à Shanghai en 1998, rejointe par son mari en 1999. Après le début de la persécution, tous deux ont perdu la possibilité de poursuivre leurs études à l’université Jiao Tong de Shanghai et ont été incarcérés pour avoir manifesté auprès des autorités.
Mme Zhuang a passé quatre ans en prison avant de s’enfuir en Australie avec sa fille en 2014. Son mari, resté en Chine faute de passeport, n’a pas pu les rejoindre.
« Cela fait 11 ans. Notre fille avait huit ans quand elle a quitté son père ; aujourd’hui, c’est une jeune femme à l’université. »

Vivian Zhuang, victime de la persécution, guide le public à l’exposition « Vérité, Compassion, Tolérance », à Sydney, Australie, le 23 septembre 2025. (Phillippe Wang/New Tang Dynasty)

Interrogée sur l’impact possible de cette exposition dans le monde, Mme Zhuang évoque une forme d’introspection.
« D’un côté, il y a cette scène si paisible et si belle, et pourtant cette pratique est persécutée de manière si brutale. Le contraste saisissant entre ces deux réalités nous oblige à réfléchir sur ce que nous recherchons vraiment et ce que nous devons abandonner », a-t-elle déclaré à New Tang Dynasty (NTD), le média partenaire d’Epoch Times, lors d’une interview réalisée en chinois.
« Et il faut prendre parti pour la justice et s’exprimer. C’est, à mes yeux, ce qui fait l’essence de l’être humain : poursuivre la beauté et une vie bonne. Voilà pourquoi il faut s’efforcer de protéger la bonté. »
Mme Zhuang, dont la famille a retrouvé espoir en débarquant en Australie, se dit très reconnaissante envers le gouvernement australien. Elle a toutefois mis en garde contre l’infiltration du PCC dans la société australienne.
« Ma pratique m’a appris la bonté et le courage. Je souhaite la même paix à tous, mais je dois être honnête : le même régime qui nous a fait souffrir agit aussi en douce contre les Australiens… Il sape nos valeurs », a-t-elle déclaré devant le public.
« Je vous en prie, amis australiens, restez vigilants. Soutenez-nous pour mettre fin à la persécution du Falun Dafa par le PCC, pour protéger notre belle Australie et nos valeurs. »
Les détails de l’exposition sont disponibles ici.
Philippe Wang, reporter pour NTD, a contribué à cet article.