Opinion
Comment la Chine soumet l’ONU à sa volonté

Siège des Nations Unies à New York, le 22 septembre 2025.
Photo: Ludovic Marin/AFP/Getty Images

L’Assemblée générale des Nations Unies tenue au siège de l’ONU à New York, le 23 septembre 2025. (Timothy A. Clary/AFP via Getty Images)
Témoignages d’experts
Lors de ces audition Andrew Bremberg, ancien représentant des États-Unis auprès de l’office des Nations unies à Genève, a témoigné qu’à son arrivée en poste en 2019, quatre agences onusiennes étaient déjà dirigées par des ressortissants chinois, et qu’une cinquième était sur le point de l’être. Aucun autre pays, a-t-il souligné, n’occupait de postes de direction dans plus de deux agences à ce moment-là. Il a ajouté que ces fonctions permettaient à Pékin d’influencer les programmes de l’ONU, allant des politiques de développement aux normes technologiques.

L’ambassadeur Andrew Bremberg, président émérite de la Victims of Communism Memorial Foundation, prend la parole lors du China Forum à Washington, le 25 septembre 2024. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)
Kelley Currie, ancienne représentante américaine auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, a alerté sur le fait que des responsables chinois, au sein d’agences telles qu’Interpol ou l’Union internationale des télécommunications, défendaient ouvertement les intérêts de Pékin en violation de leur devoir de neutralité.
Suzanne Nossel, alors directrice générale du PEN American Center, a noté que Pékin avait effectué des dons à certaines initiatives onusiennes dans le but d’influencer leurs projets — notamment une contribution de 200 millions de dollars au Fonds pour la paix et le développement des Nations Unies. Elle a précisé que le comité directeur du Fonds était majoritairement composé de responsables chinois, lesquels l’avaient utilisé pour promouvoir les projets du titanesque programme chinois « Initiative Ceinture et Route » qui vise à renforcer l’influence géopolitique de la Chine dans le monde entier par le biais d’investissements dans divers projet d’infrastructure.
Une lanceuse d’alerte à l’ONU
Également en avril 2024, la Commission des affaires étrangères du Parlement britannique a publié un témoignage écrit de la lanceuse d’alerte Emma Reilly, accusant le PCC d’avoir infiltré les Nations Unies.
Mme Reilly- ressortissante irlandaise qui travaillait au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève – a affirmé dans sa déclaration que les méthodes de Pékin comprenaient des interférences dans les procédures de vote de l’ONU, la suppression de critiques visant la Chine dans les rapports de l’ONU, la corruption de fonctionnaires onusiens, ainsi que l’intimidation des familles de militants — y compris des enlèvements — pour réduire au silence toute dissidence.
Elle a témoigné que les rapports de l’Organisation mondiale de la santé et du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur l’origine du Covid-19 avaient été modifiés sous la pression de la Chine, afin de minimiser la possibilité d’une fuite en laboratoire.
Emma Reilly a souligné qu’un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur les Ouïghours avait subi d’importantes modifications apportées par le régime chinois. Elle a également révélé que des membres du personnel de l’ONU avaient transmis secrètement aux autorités chinoises les noms de militants prévoyant d’assister aux sessions du Conseil des droits de l’homme, ce qui a conduit à des cas de harcèlement, de détention arbitraire, d’assignation à résidence, de torture, de disparition ou d’emprisonnement dans des camps en Chine des membres des familles des militants.
Au cours des deux années de négociation sur les Objectifs de développement durable (2013–2015), elle a-t-elle indiqué, le régime chinois avait soudoyé deux présidents successifs de l’Assemblée générale des Nations Unies afin d’orienter les documents en faveur du modèle chinois — un modèle dépourvu de démocratie et de liberté.
Ces dernières années, l’État-parti chinois est parvenu à placer de nombreux responsables aux postes de direction et de haute gestion dans les différents départements et agences de l’ONU. Selon Mme Reilly, aucun autre État membre n’a jamais exercé une influence aussi étendue au sommet de presque tous les organes onusiens. La Chine, a-t-elle averti, œuvre à construire un ordre international conforme aux intérêts des régimes autoritaires et, lorsqu’elle est critiqué, elle utilise cette situation pour se protéger.

Un centre de détention dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, le 19 juillet 2023. (Pedro Pardo/AFP via Getty Images)
Un signal d’alarme
Le PCC utilise de manière agressive son influence au sein des Nations Unies. Le refus d’accréditation de presse à Epoch Times et à NTD n’est pas simplement une erreur administrative : il s’agit du résultat d’une campagne prolongée menée par Pékin pour manipuler l’ONU afin qu’elle serve ses objectifs.
Cela devrait constituer pour nous un signal d’alarme. Si des journalistes indépendants peuvent être exclus des Nations Unies à la demande du régime chinois, que cela révèle-t-il de l’intégrité de cette institution ? Si des intérêts autoritaires peuvent orienter les agences internationales, combien de temps l’ONU pourra-t-elle encore prétendre être un forum neutre au service de toutes les nations ?
Les pays occidentaux ne peuvent pas ignorer cette situation. Ils doivent s’attaquer à la manipulation exercée par Pékin sur les Nations Unies et plaider en faveur de réformes visant à restaurer l’indépendance de cette institution. Faute de quoi, l’ONU risque de cesser d’être le garant des normes internationales pour devenir un simple outil de plus dans l’arsenal de contrôle de l’État-parti chinois.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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